Cette histoire commence dans le petit village de Póvoa de Varzim, à quelques kilomètres au nord de Porto, au Portugal. Ici résident quelques-uns des ateliers de fabrication qui savent encore assembler des vêtements techniques pour le ski (et pour la pêche, une spécialité locale) à l’Ouest de l’Europe. Isaac Gomes nous accueille chez lui à Top Tuxedo, qui a travaillé pour Helly Hansen, Mammut ou Patagonia (c’était aussi le plus gros centre de réparation européen de la marque jusqu’à la fin des années 2000). Ici une cinquantaine de couturières (car ce sont en très écrasante majorité des femmes) et quelques machines dernier cri fabriquent les vestes techniques « Martin » de la saison prochaine. Du fil jusqu’à la confection et même au logiciel qui pilote les machines, l’ensemble du process est Européen, une volonté forte de Oxbow, et une bonne excuse pour se plonger dans la technique et la philosophie de la conception des vêtements de ski, puisque tout est à portée de main.
L’histoire de la marque est intimement liée au made in France. Fondée en 1985 par Fabrice Valéri et Isabelle Cachot, Oxbow a accompagné toute une génération de fans de sports de glisse, en particulier surf et snowboard. Tous ceux qui étaient au Lycée à la fin des années 80/début des années 90 ont porté ou rêvé de porter les fameux t-shirts à écusson voire les célèbres pulls lourds qu'on mettait pour rider, et qui glaçaient invariablement au niveau des fesses. Toute une époque.
Née à Pont-Audemer (Normandie) et installée à Bordeaux (Mérignac) dès 1987, Oxbow a toujours eu « les pieds dans l'eau et la tête dans les montagnes ». Si le premier produit est un boardshort en damier fabriqué à la main au Sri Lanka, le pull de snowboard iconique arrive à l’hiver 1986, déjà fabriqué en France, chez Regain à Castres (dont le fils du fondateur fabrique à nouveau les pulls modernisés, dans les mêmes ateliers).
La marque explose avec le surf, le snowboard et l'engouement pour les boardsports à la fin des années 80. Des riders comme Jean Nerva, Paulo Gascoin, Lolo Besse ou Ian Guiauchain et Jean Michel Devaux, les pionniers du snowboard, font ses belles heures. Vendue en 1990, Oxbow connaît son apogée dans les années 2000, équipant des riders surf comme Laird Hamilton ou le jeune prodige Kai Lenny, mais aussi Fils Routin ou JP Solberg en snowboard.
Le QG d'Oxbow, à Merignac près de Bordeaux, abrite dans une armoire métallique tout un trésor d'anciens catalogues et d'archives, qui servent régulièrement d'inspiration pour de nouveaux graphismes.
Après des années 2000 à marée basse, Manu Debrueres et Jean Christophe Chetail reprennent l'affaire en 2020, avec pour ambition de relocaliser une partie de leur production en France et en Europe. Sous leur impulsion, Oxbow recrute un premier team de riders, des icônes fans comme eux de la marque, avec pour l'univers Snow un « quatre majeur » composé de Tony Lamiche, Mat Crépel, Clément Picart et Jean-Louis St Arneault, qui signent tous avant même d’avoir des vêtements aboutis à porter.
Aujourd'hui la marque est forte de 36 ambassadeurs, dont 8 sur la neige (ski et snowboard, avec un certain Enak Gavaggio arrivé fin 2023). Le but avoué est de refaire d'Oxbow une marque d'action sports, « sans compromis sur les vêtements outdoor», et d’occuper une place de choix dans l'industrie de la glisse avec des produits plus techniques, destinés à des pratiquants qui ont évolué depuis les années 90, où ils ridaient en pull et pantalon.
L'identité européenne est très ancrée dans un terroir, des vagues et des montagnes françaises. « On n'a pas réussi en France à mettre en avant la scène européenne, comme ont très bien su le faire les américains dans le snow ou les australiens dans le surf, » dit Manu Debrueres*. Un autre axe fort de ce Oxbow 2.0 c'est une conviction éco responsable, « de bon sens que ce soit pour la planète ou pour le business ».
Aujourd'hui Oxbow est orienté 1/3 montagne et 2/3 océan, mais idéalement la marque recherche un juste milieu, sachant en plus qu'il y a une certaine porosité illustrée par des riders crossover comme Mathieu Crépel, à l'aise sur les grosses vagues comme dans la poudreuse backcountry. Et puis comme dit le chef de produit Aurélien Silvestre, « dans les Alpes, Oxbow est vue comme une marque de snow, à l'océan comme une marque de surf. » Un mélange assez rare, et une légitimité dans les deux mondes assez unique (les voisins de Quiksilver viennent à l’esprit) qui se retrouve dans le graphisme et le style de la marque.
Mathieu Crépel est une des premiers visages de la marque nouvelle formule, il a quitté son sponsor historique pour rejoindre Oxbow dès les prémices du relancement il y a 3 ans.
Retour à Mérignac, où devant les portants pleins de tenues de toutes sortes, époques et marques confondues, Aurélien Silvestre m'explique : « on fait tous du shopping : les stylistes vont à Londres ou Milan explorer les tendances, » tandis que les chefs de produits, plus pragmatiques, vont dans les shops en ville, en station et dans la seconde main pour dénicher les détails pratiques et les matières qui fonctionnent. Même Mathieu Crépel a chopé le virus : « Quand je vais en station je vais dans les shops, je fais des photos, je les partage... » Il y a aussi une vraie passion pour la récupération des anciennes pièces de la maison, avec des forums de passionnés (le groupe Oxbow Fans sur Facebook) qui permettent de retrouver son pull préféré venu du passé.
Le styliste designer Nico Roeser discute chiffons avec Mathieu Crépel : « tu vois ces manchons, ben c'est de la m*** »
Pour le styliste designer Nico Roeser*, ancien de la maison, l'avantage avec la collection neige Oxbow, c'est que tout était à faire. Les équipes ont donc présenté une première ébauche aux ambassadeurs en janvier 2021.
« Je n'aime pas rester dans une routine, je fais évoluer mes process créatifs » explique Nico quand je lui demande sa marque de stylo préféré et son cahier favori. « Je change de crayon ou de stylo, je dessine aussi bien sur une feuille volante que dans un carnet Canson...» Mais depuis 2-3 ans, il avoue travailler la plupart du temps sur son iPad, avec le stylet. Ça lui permet de gagner énormément de temps, de pouvoir effacer et revenir sans cesse sur les dessins, sans le problème du roller qui dégouline et ruine tout une esquisse.
La première étape consiste donc à dessiner à plat le devant et le dos de chaque produit. Dans le même temps, l'équipe (composée de Nicolas et Aurélien, aidés par la team de riders) se constitue un moodboard (là encore, les routines sont diverses, Pinterest, Illustrator, panneaux en liège, panier Amazon...) avec tout ce qui les interpelle, et la direction dans laquelle le projet veut aller. Les discussions sont importantes à ce stade avec Manu Debrueres et le reste des équipes commerciales et marketing pour déterminer le positionnement et la typologie du produit : est-ce spécifique ski ou snowboard, pour une pratique park ou freeride, etc.
Toute cette étape se passe plutôt au bureau, même si cela peut déborder dans le quotidien car les idées peuvent arriver à tout moment, et construire cette véritable colonne vertébrale, cette architecture de la collection, est assez rapide : une semaine, 10 jours seulement pour boucler tous les dessins préliminaires.
La première étape du développement d'un nouveau produit part d'un dessin. Nico Roeser, le styliste designer de la marque, travaille désormais principalement sur iPad, plus efficace et rapide que ses chers cahiers et crayons, mais il garde un tableau en liège partagé avec l'équipe pour punaiser des inspirations.
Cette étape est diffuse et se chevauche avec les autres, mais une fois l'architecture posée, le plus gros reste à faire. Il faut trouver les matières, sourcer les bonnes usines, et bien sûr s'attaquer au développement technique, avant de lister toutes les infos qu'il faudra communiquer au fournisseur.
Cette étape prend du temps, quatre mois environ, car les produits techniques sont très complexes. Sur une veste on parle de 5 à 8 matières textiles différentes (mesh, doublures, lycras pour les manchons, velcros, filets, tissu extérieur), de nombreuses poches, des constructions spécifiques, etc.
Or plus on communique d'infos au fournisseur, plus le premier prototype reçu sera conforme. « Le mec n'est pas dans ta tête », explique Aurélien, il faut donc détailler au maximum. Lors de cette étape, il y a au moins un « comité produit » avec les commerciaux et un « comité riders » auxquels on présente une première version.
C'est à cette étape qu'on va choisir les matières : les fournisseurs sollicités envoient des « robracks », sortes de bibliothèques de matières (de 5 à 50 dans des classeurs) qui arrivent par la poste, avec quelques aller-retours possibles selon les demandes spécifiques.
Trouver les matières, les couleurs, et sourcer les bons ingrédients est un travail chronophage qui peut durer 4 à 5 mois.
C'est le résultat de tout le travail effectué à l'étape précédente. Il s'agit d'un document PDF de 7 à 8 pages pour chaque produit, qui présente des vues d'ensemble en deux dimensions, et des vues détaillées des parties importantes (capuches, poches spéciales, rabats, aérations, etc.).
Le choix de fabrication européenne prend ici plus de temps car si en Asie on se contente généralement d'envoyer une simple fiche technique, en Europe il faut détailler toutes les matières qu'on a été sourcer (en Asie les usines s'occupent de cette tache). On est là entre une démarche « produit fini » à l'asiatique, et une confection « à façon » ou on achète seulement du temps machine. Entre les deux il y a toute cette démarche de choix des matières et de sourcing des différents éléments.
Le dossier technique détaille tous les éléments du textile (veste, pantalon, bib...). Nico Roeser et Mathieu Crépel se retrouvent pour les dernières étapes avant d'envoyer à l'usine.
Pour passer d'un cahier technique en 2D à un prototype en 3 dimensions, les équipes peuvent faire confiance au modéliste attaché à l’usine de fabrication, ou faire appel à un expert. Modéliste spécialisé, Seb Raffin de To The Fit a travaillé l'ergonomie des premières collections, et proposé des solutions techniques. Il met à plat tous les morceaux nécessaires à la confection du produit et propose sur la première collection de rajouter une bande sous l’aisselle sur toute la longueur des vestes, pour éviter que la taille ne remonte quand on lève les bras (un retour des riders sur le terrain).
Une veste comme la Espade de Mathieu Crépel demande d’assembler environ 80 pièces de tissus (en plus de la trentaine de zips, boutons, œillets, étiquettes…), et To The Fit fournit un patron qui optimise la découpe pour une perte minimale de tissu.
Une fois les dessins et les détails bien intégrés, il est temps de modéliser la veste et de préparer la découpe du tissus. Un logiciel (FRANÇAIS, oui monsieur) permet d'optimiser les chutes de tissus à la découpe. À droite une ouvrière de chez Top Tuxedo prépare les éléments d'une veste Martin.
Cette étape qui se fait en parallèle de des deux précédentes, entre les mois de mars et avril de l'année précédent la mise sur le marché. Les dessins, les imprimés, les mix de couleurs sont travaillés en interne avec les designers, les riders et les chefs de produits.
Oxbow a la chance de pouvoir piocher dans plus de 30 ans d'archives, et s’appuie sur un passé très riche pour inventer le futur.
Une des dernières étapes de la création d'une nouvelle pièce consiste à trouver la bonne couleur et les bons graphismes. Oxbow s'appuie sur une riche collection de pièces iconiques, et les chefs de produit et designers font aussi pas mal de shopping (neuf mais surtout usagé) pour enrichir leur inspiration.
En avril, c’est le moment de vérité : il s'agit de remettre le dossier technique final à l'usine qui va produire les pièces de la collection. Carine et Stéphanie, les spécialistes du bureau d'étude, envoient le dossier à l'usine au Portugal après une dernière réunion d'explications avec Nicolas qui revient en détail avec elles sur tous les éléments.
Elles demandent un prototype à l'usine, qui le fournit dans les 40 jours.
En juin-juillet, les cœurs battent plus fort pour la première séance d'essayage au QG de Mérignac. Un mannequin vient à la journée pour vérifier le fit et la fonctionnalité. Ce prototype est un «monstre» : pas de logo, pas forcément les bons coloris, ni les bons zips. Il sert vraiment à valider le tombé et la taille.
Les prototypes suivants arrivent en novembre, ces sont les SMS, ou SalesMan Samples, qui vont permettre une présentation formelle aux commerciaux, qui peuvent ensuite les présenter aux magasins lors de leurs tournée. Une partie de ces prototypes est aussi destinée aux riders qui peuvent les tester dès le début de l'hiver et faire leurs derniers ajustement, et les photos pour les catalogues et la promo.
Chez Top Tuxedo, au nord de Porto, on coud, on colle, on étanchéifie, et on prépare en un temps record un premier prototype pour valider la veste. La petite usine (une cinquantaine de personnes) est à la pointe de la technologie pour la fabrication de pièces techniques (membranes, ultrasons, robots à découpe laser etc.).
La dernière étape c'est la validation des prototypes et la réception des référents envoyés par l'usine en février/mars suite aux dernières modifications demandées par les riders. Le prototype final est important, car il correspond exactement à ce que l'usine va livrer, c’est sur cette base qu’on pourra contester des problèmes éventuels.
La production est alors lancée dès le mois d’avril, et les magasins reçoivent leurs commandes en août, prêts à être mis en rayons pour le début de la saison, alors que les riders recevront bientôt les tenues de l’hiver suivant.
Chez Damel, autre usine textile au nord de Porto, on prépare notamment les doudounes de la marque, avec des compartiments cousus puis « bourrés » (à la machine ou même à la main) de duvet naturel ou synthétique.
Que ce soit pour les vestes et pants shells, les 2ème couches ou les baselayers, la confection et les matières sont 100% locale, comme le dit Aurélien « du fil au produit fini, tout est européen ». La matière est française, le fil italien, la membrane Sympatex est fabriquée et laminée en Allemagne, et la confection principalement au Portugal, chez Isaac de Top Tuxedo et son voisin Vitor de Damel.
Si reproduire les pulls Oxbow des années 80 s’est avéré relativement facile et rapide, reconstruire une gamme technique qui avait disparu depuis 2015 des catalogues, et surtout la fabriquer le plus localement possible, s'avère une autre paire de manches (sans mauvais jeu de mots).
« Quand on s'est dit Made in France et Made in Europe, je pensais que ça allait nous couter cher mais que ce serait parfait, pour moi c'était de la haute couture, de l'orfèvrerie, » raconte Manu fort de ses expériences précédentes dans l'industrie (chez Dakine et Billabong principalement), toutes en lien avec l'Asie. Il rigole. « Alors c'est sûr que c'est vraiment cher, mais c'était loin d'être parfait, on est loin de l'horlogerie suisse, on n'a pas tout de suite sorti des bijoux. » Aurélien et Nicolas passent alors beaucoup de temps dans les ateliers et dans les usines, mais après 2 années de mise au point, la gamme de textiles « lifestyle » Collector made in France et techniques made in Portugal est un succès.
À gauche une équipe de Damel pose fièrement au milieu d'une ligne de production (le boss Vitor est à droite sur la photo); À droite, Isaac le patron de Top Tuxedo avec une veste Martin fraichement terminée.
Pour le pull iconique, fait à Castres dans les ateliers de la Manufacture Regain qui confectionnaient déjà les pulls Oxbow des années 80, l’histoire est plus idyllique. L’atelier a pu perdurer grâce aux commandes institutionnelles (pompiers, gendarmes...) et c'est Laurent Brunas, le fils du fondateur, qui skiait avec ces pulls dans les Pyrénées dans les années 90 qui a accueilli l'équipe. Il était plus que ravi, « et là on est vraiment dans l'horlogerie » ajoute Manu. Le savoir-faire ne s'est pas perdu, comme dans d'autres filières. Mais le pull c'est mécanique, ça se tricote, tandis que les vêtements de ski techniques demandent une grosse partie de confection, de machine à coudre en somme, des compétences qui sont encore largement répandues en Europe (principalement de l’Est), mais quasi introuvables en France.
« On a été structurés pour travailler avec l'Asie : on donne un dossier technique au fabriquant et il nous rend un produit complet, avec les zips, les boutons, etc. Mais en France, en Europe, personne ne fait comme ça. Il y a d'un côté la confection, de l'autre l'impression, d'un troisième les zips, etc. » explique Manu Debrueres. « En Asie tu as tout ce que tu veux dans des délais de dingue. Ici les protos sont rares et chers. » Cela entraine donc aussi par une certaine « sobriété de sponsoring », les riders n'ont pas 15 tenues mais 2 pantalons et une veste chacun pour passer l'hiver.
La collection hiver technique, pour Oxbow, « c'est comme une marque de voitures qui va faire de la Formule 1. On travaille pour la marque. » Et l'ambition c'est que plus il y aura d'acteurs européens, comme Lagoped, Blackcrows, Millet (qui travaillent en Hongrie, Roumanie, Bulgarie), ou Hopaal (qui a ouvert un atelier à St Jean de Luz) plus le secteur en bénéficiera.
Illustration du trajet accompli par tous les éléments d'une veste technique. De la lamination de la membrane à la fabrication des tissus et jusqu'à la teinture, tout est fait chez nous, en Europe, avec un minimum de trajets.
Fabriquer en Europe ce sont aussi des contraintes. Outre que tout n'est pas intégré comme en Asie, les références sont plus limitées. Sympatex, qui fournit les membranes, ne propose par exemple que 4 sortes de tissus extérieurs faits en Europe, notamment parce que les normes sont plus draconiennes, par exemple sur la résistance à l'abrasion (qui permet de limiter la dispersion de micro plastiques).
Et puis « c'est fait par nos voisins », comme dit Manu Debrueres, avec une proximité qui permet une meilleure communication, et « chaque euro est investi dans l'économie européenne, sociale et solidaire, plutôt que de faire partir l'argent à l'autre bout du monde. » L'Europe c'est aussi un contrôle absolu sur les personnes qui travaillent dans l'usine, des normes drastiques notamment sur l'eau, de l'énergie relativement décarbonée (le Portugal a plus de 60% de son électricité d'origine renouvelable), et au final « une question de bon sens ».
« Ça se reconstruit, et depuis 3 ans le chemin parcouru est incroyable, mais il ne faut pas vouloir aller trop vite, » complète Manu. Le consommateur n'est peut-être pas encore prêt (Oxbow propose des t-shirts faits en Asie à partir de 22€ et faits en France à partir de 55€, devinez ce qui se vend le plus?) mais les choses évoluent vite, que ce soit en termes sociaux, géopolitiques (l'influence des Houthis sur les flux du commerce mondial) ou éco responsables. « On défriche, avec d'autres, on initie le mouvement, c'est excitant. Et on n'a pas promis de faire x2 en 5 ans, on y va pour la marque et la fierté de porter un projet. La croissance sera lente et solide, ça va prendre 10 à 15 ans, ce qui serait impossible avec un fonds d'investissement. » Mais « tu ne peux pas faire du solide et du rapide, moi je suis un passionné de glisse plus que de business, et je me lève heureux le matin. Tout l'argent qu'on génère sert à faire grossir la branche sur laquelle on est assis. »
Manu Debrueres, patron d’Oxbow depuis 2020, est fier de pouvoir dire que « chaque euro est investi dans l'économie européenne, sociale et solidaire, plutôt que de faire partir l'argent à l'autre bout du monde. »
« Manu nous a dit "faites comme vous voulez mais je ne veux pas entendre que les fringues Oxbow ça ne marche pas" » m'avait expliqué Enak Gavaggio, nouveau venu dans la team, sur un télésiège à La Rosière. Tony Lamiche me confirme plus tard dans l’hiver au téléphone : « J’ai ridé avec Manu à Avoriaz fin 2021, il m’a dit “je mets des ronds et tant pis si ça ne revient pas tout de suite, je veux que dans 4 ans ça tienne la route”, moi je sortais de marques ou on te dit “il faut faire plus de marge” du coup ça m’a parlé. »
Il faut dire que la marque implique particulièrement son team de riders, comme au bon vieux temps (Mathieu Crépel et Tony Lamiche évoquent avec émotions leurs débuts respectivement chez Quiksilver et Salomon). Chaque année en janvier, toute l'équipe se réunit pour rider la journée et débriefer sur les produits le soir. La position des poches, les zips, les scratchs, tout est passé en revue avec le chef de produit et le designer. Les riders du team ont été volontairement choisis pour leur expérience, avec une vision pointue du marché et des pratiquants. « À mes débuts il y a 25 ans je n'ai fait que subir le matos, et sur le terrain avec du matos subi c'est l'enfer, » raconte Tony, « tu peux tout faire avec tout mais tu ne prends pas le même plaisir. »
À gauche, le chef de produit Aurélien Silvestre se tire la bourre sur un boarder avec Enak Gavaggio et Clément Picard; À droite, discussion chiffons entre Toni Lamiche, Jean Louis Saint Arneault et Aurélien Silvestre à La Grave.
Tous ont des années d'expérience dans le développement produit, leurs recommandations ne sont pas des caprices de stars. « Les riders ne sont pas toujours de bon conseil, car leur utilisation est très différente de celle de la plupart des utilisateurs, » explique Mathieu Crépel, « Il faut savoir se mettre dans la peau d'un pratiquant occasionnel, arbitrer entre les choses qui sont prioritaires pour moi mais pas pour le client Oxbow. Car ce qui peut me bénéficier 5 fois dans la saison va peut-être faire augmenter le prix de façon considérable, alors ça peut aussi être à moi de m'adapter, de bien calibrer. »
Le premier hiver de tests, un rider faisait remarquer que la poche dans laquelle on peut ranger son portable devait être suffisamment profonde, pour éviter que ce dernier ne tombe quand on se penche. Illustration immédiate sur le parking le matin, avec une chute de portable (aucun appareil électronique n'a été blessé pendant ce test). Un autre retour s'est opéré sur la toute première collection, avec un long retour d'un itinéraire sous l'Aiguille du midi qui a montré que la doublure choisie n'était pas adaptée : malgré une membrane au top, tout le monde était en nage. Changement de matière juste à temps pour la production de la première collection.
Le processus de tests et de retours fait la part belle aux sorties entre pro riders et équipes Oxbow. C'est la meilleure façon de comprendre ce qui marche et ce qui ne va pas.
Un groupe Whatsapp qui regroupe tous les riders, les designers et les responsables produits permet de récolter tous les retours (au milieu de pas mal de blagues). Mais avec un team neige qui s’est désormais étoffé à 8 riders et 2 rideuses, les avis se multiplient, ils est donc important de placer le curseur au bon endroit et de faire le tri entre les demande très spécifiques ou trop personnelles. Un bon exemple est celui des mesh pour les ventilations, enlevés l'an dernier sur demande des riders et désormais plébiscité par certains. « Moi je veux que mon pantalon se fende en deux, le mesh ça marche pour de la station, mais pas en rando, ça empêche de bien respirer, » explicite Tony Lamiche. « C'est comme les aérations sous les bras, ça donne un détail technique pour vendre un produit, mais ça ne marche pas dès que tu as un sac à dos. C'est pour ça que c’est important de rider ensemble, si quelqu'un te dit qu'il faut remonter la poche du pantalon et qu'en fait il ride du XXL pour 1m60 tu comprends mieux de quoi il parle. » Et c’est riche de leur diversité et de leurs certitudes que les riders peuvent interagir, avec des pratiques et des tempéraments très différents : « Clément Picart par exemple n'avait jamais mis une baselayer sous le pantalon, alors que moi je change d'épaisseur en fonction du froid et du moment de la saison, » rigole Lamiche.
Chez les filles, la snowboardeuse Tiphanie Perrotin et la skieuse Maelle Duvillard travaillent en tandem pour offrir une collection technique adaptée aux rideuses.
Le groupe WhatsApp des riders et développeur produit Oxbow peut partir en live, mais il permet surtout d'échanger à tout moment sur le matos. Les riders se retrouvent également physiquement plusieurs fois par an avec l'équipe produit pour avancer ensemble sur les futures pièces techniques.
La collection s'enrichit également des éléments qui leur manquent : une 2ème couche (ouate Primaloft made in Europe et confection au Portugal, au même prix public qu'un équivalent haute qualité fait en Asie), une polaire, une doudoune compactable (il faut voir les ouvrières bourrer la plume dans chaque compartiment…), une première couche en mérinos Tencel. « Pour l’an prochain, on a une doudoune vraiment respirante, avec une super qualité de tissus bien solide, pour l'instant synthétiques mais on étudie des matières naturelles, » explique Tony, « dans le secteur de la wear, le rapport poids perspirance (la capacité à faire migrer la vapeur d'eau) est ce qui me semble avoir le plus évolué ces dernières années. »
Avec la collection 24/25, les objectifs de proposer des produits performants pour la neige sont définitivement atteints. « Maintenant il faut étaler, on a les produits chers et techniques, qui forment la base d'une gamme. C'est mieux de partir du haut et de redescendre, car c'est plus facile de dégrader un produit que de l'upgrader, » explique Tony Lamiche. « Ce dont tu as besoin en montagne, tu peux en profiter en station avec un niveau de technicité moindre. On va donc concevoir une veste freeride/station avec un design plus attrayant, avec des poches pour mettre les mains au bistrot, à partir de la veste montagne qui se devait d’être plus light et plus épurée. »
« Manu Debrueres nous a dit "faites comme vous voulez mais je ne veux pas entendre que les fringues Oxbow ça ne marche pas" » explique Enak Gavaggio. 3 saisons après la relance de la marque, l'ensemble des riders est satisfait de la technicité des produits. Et vous?
Bien sûr fabriquer en Europe pour vendre en Europe, c’est déjà meilleur pour la planète, avec des flux en moins (voir le trajet des éléments d’une veste sur la carte ci-dessus) et des normes qui protègent et rassurent. Mais l’ambition d’Oxbow va au-delà d’une cocarde tricolore. La volonté est d’aller challenger les pratiques, et d’avoir les produits les plus vertueux tout en développant les filières. Cela se traduit aussi par l’obtention du très exigeant label B Corp, qui accompagne les bonnes pratiques des entreprises en termes d’impact social, sociétal et environnemental, dans un processus d’amélioration continue.
Noir c'est noir : tout un pan de la collection (veste, bib et pantalon 3 couches, doudoune) est reconduit « ad vitam », soit tant qu'il n'y a pas de grandes évolutions. Ce sont les Permanents, des pièces intemporelles et « all black » qui peuvent rester au catalogue plusieurs années, jusqu'à ce qu'un changement drastique soit décidé.
La tenue signature de Mathieu Crépel, elle, est reconduite pour 2 ans : « On n'a pas besoin de refaire toute la gamme chaque année, » explique t’il, « car une fois arrivé à ce qu'on voulait avec un bon processus de développement, on a un produit abouti dans lequel on a mis suffisamment d'énergie et de réflexion pour le garder au moins deux saisons. » Et d’ajouter « c’est aussi notre responsabilité en tant que pro riders. Si on nous voit tous les ans avec de nouvelles tenues, les kids et les gens qu'on est sensés inspirer vont vouloir pareil. »
Pour autant, on n’est pas dans un attentisme béat. « Un détail qui va te parler, ce sont les velcros sur les manchons de veste, » m’explique Mathieu Crépel. « Ça ne marche jamais bien, c'est moche, ça prend la neige et ça pend dès que les conditions sont un peu humides ou un peu changeantes, comme ça arrive de plus en plus. On travaille à une façon élégante de les remplacer, ça va peut-être nous prendre plusieurs années de trouver sans partir dans des délires qui coutent une blinde, et quand on l'aura on l'intègrera, ça vaudra le coup de changer la veste pour ça. »
La tenue signature de Mathieu Crépel est reconduite pour 2 ans : « On n'a pas besoin de refaire toute la gamme chaque année, » explique t’il, « et c’est aussi notre responsabilité en tant que pro riders. Si on nous voit tous les ans avec de nouvelles tenues, les kids et les gens qu'on est sensés inspirer vont vouloir pareil. »
De l’eau sous les ponts
Mathieu Crépel a d’abord challengé l'équipe pour utiliser moins d'eau sur sa tenue, et surtout moins la polluer. Parce que l’industrie du textile est un énorme polluant des eaux de la planète (20% des eaux potables de la planète et 35% des microplastiques selon les chiffres du Parlement Européen), que ce soit dans la phase de fabrication ou à l’utilisation (une seule lessive de vêtements en polyester peut libérer 700 000 fibres microplastiques). Le choix d’un fil avec le label italien Newlife, recyclé à partir de déchets plastiques, permet 94% d’économie d’eau par rapport à un polyester vierge, soit 27L de gagnés par veste/pantalon. La teinture quant à elle, avec le choix d’un coloris clair, se fait en un seul bain (au lieu de deux) et permet de gagner environ 26L de plus par veste/pantalon. Au total, on en est à 65% d’économie d’eau, pas mal pour un début.
La volonté d'Oxbow est d’aller challenger les pratiques, et d’avoir les produits les plus vertueux tout en développant les filières. Cela se traduit notamment par l'utilisation de tissus fabriqués à partir de déchets plastiques, mais aussi par l’obtention du très exigeant label B Corp.
La réparation
Mise en place dès le début et plébiscitée par les riders, la réparation est au cœur de la politique maison. Oxbow passe par un atelier nantais (Les Réparables) pour les produits technique hiver, et par une structure basée à Soustons, dans les Landes, pour ses wetsuits. La marque réfléchit à vendre chaque tenue avec un jeu de patches jolis, pratiques et particulièrement efficaces pour pouvoir réparer soi-même les petits accrocs, en attendant il existe des solutions en ligne ou dans votre shop préféré (on aime bien le Tenacious Tape). « On bricole pour ne pas trouer les pants larges avec les crampons mais le mieux qu’on puisse faire c'est de rajouter quelques patches « 4 flowers » dans le même tissu pour une réparation élégante et facile, » appuie Tony Lamiche. « Le but c'est d'essayer de faire durer, si tu as encore ton pull oxbow d'il y a 25 ans normalement il ne bronche pas. »
Oxbow propose sur son site des lessives adaptées et « éco » (en partenariat avec la marque spécialisée NST), ainsi qu’un sac spécial pour le lavage en machine qui permet de retenir les micro plastiques au moment du lavage (on vous a donné les chiffres plus haut, c’est vertigineux). N’oubliez pas que bien entretenir son matériel permet de le garder plus longtemps, et passer une saison de plus avec sa veste préférée est ce qu’on peut faire de mieux pour la planète, toutes choses égales par ailleurs.
« Le but c'est d'essayer de faire durer, si tu as encore ton pull oxbow d'il y a 25 ans normalement il ne bronche pas, » explique Toni Lamiche qui est un adepte de la réparation du matos.
À Merignac, au milieu des tissus, des patronnages et des vestes suspendues ça et là, mes yeux sont attirés par une pièce particulièrement technique et élégante. « C’est Le Lab, mais ne l’appelle pas comme ça, ce n’est pas le nom officiel, » me dit Aurélien. « Il s’agit de pièces techniques impulsées par les riders, en petite série, toutes fabriquées en France. »
Au-delà de la collection Collector disponible en ligne, qui est entièrement made in France, l'équipe voulait aller plus loin pour explorer les pistes d'amélioration éco responsables.
Des projets naissent ainsi, comme cette veste shell exceptionnelle. La genèse ici, c’était de voir les montagnes de chutes de textiles qui s'accumulent dans les ateliers de confection (dont celui de Capbreton tout proche). Même en faisant attention, il reste des paquets de chutes qui partent à la benne (de 15 à 20% pour les produits techniques). Une tentative de recycler les fibres en les broyant pour en faire un nouveau fil finit en eau de boudin, la qualité est trop rustique.
L'idée est donc de produire une veste qui utiliserait des matières existantes (upcycling) et ferait baisser les déchets de découpe au maximum (« minimal waste », ici 30 à 40% de déchets en moins). La veste est sans couture, entièrement thermocollée, ce qui permet de la fabriquer entièrement en France, chez TopTex Cube à 20km de Valence. C'est vraiment une « Formule 1 de la veste technique », qui sera commercialisée en série ultra limitée à l'automne 2024.
Les chiffres sont flatteurs : une veste polyester venue d’Asie représente environ 20kg éq CO2, contre 10kg éq CO2 pour du local en polyester recyclé (comme la veste Oxbow signature Mat Crépel) et seulement 0,9kg éq CO2 pour cette pièce exceptionnelle (avec fabrication française, gestion des déchets, mais surtout upcycling). Forcément son prix en sortie d’atelier (4 fois plus cher environ qu’un produit «asiatique» et 2 fois plus qu’un «européen») n’est peut-être pas compatible avec une large diffusion, mais pour regarder l’avenir différemment, les bases sont posées.
Une veste polyester venue d’Asie représente environ 20kg éq CO2, contre 10kg éq CO2 pour du local en polyester recyclé (comme la veste signature Mat Crépel), et Oxbow développe des solutions pour aller (bien) plus loin.
Manu Debrueres, co fondateur d’Oxbow
« on ride tous ici, on veut être fiers des produits qu'on utilise »
Passé par Rossignol, Billabong, et surtout Dakine, Manu Debrueres est convaincu qu'une marque française peut faire rayonner une certaine vision des Alpes, des riders, et de l'écologie. Pratiquant passionné de snowboard et de surf, il cherche une marque avec une histoire pour entreprendre, plus intéressé par rénover du bâti que construire du neuf. Pour lui Oxbow a un coté madeleine de Proust, affect fort, évoque de belles années, comme pour beaucoup de quadra-quinqua.
Aurélien Silvestre, chef de produits techniques montagne et surf
Savoyard d'origine, de parents moniteurs à La Plagne, Aurélien a skié avant de savoir marcher. Cofondateur du team Blerow (qui a sévi sur skipass au milieu des années 2000), il rentre chez Rossignol comme stagiaire en 2006, où il rencontre Manu Debrueres, alors chef de produit. Il le suit chez Billabong, puis fonde sa marque de textile pro montagne (Arcosse) et son agence de conseil en stratégie textile (Peak2Sea). Amoureux et connaisseur de la confection responsable et locale, installé à Hossegor, il répond logiquement présent quand Manu relance Oxbow en 2021. Sa mission est d'être « le caillou dans la chaussure » pour toute l'éco conception et les choix environnementaux.
Nicolas Roeser, designer textile technique
Élève d'une école de design mode et environnement, originaire de Metz, Nico est un fan de montagne. Il pratique l'escalade et le ski d'où il tire sa passion pour le vêtement et les tissus techniques. Il entre en stage chez Oxbow dans l'espoir de s'occuper des collections neige en 2012. L'expérience lui plaît, mais il reste cantonné au prêt-à-porter. Il est embauché en 2014, alors que la marque cesse ses produits de ski cette année-là. Il lui faudra attendre la reprise par Manu et JC en 2020 pour enfin accéder à l'aventure des collections techniques!
Nicolas dessine aujourd'hui les gammes Surf et Ski en plus de la collection Collector, fabriquée en France, qui reprend les icônes d'Oxbow.
Mathieu Crépel, pro snowboardeur, surfeur pyrénéen
« On ne révolutionne rien, on veut juste faire mieux et s'intégrer dans une économie circulaire. »
Né en 1984 sur la côte Basque, entre Pyrénées et océan, Mathieu est un « contemporain d’Oxbow ». Avec un père ancien champion de ski de bosse et fan de snowboard, il prend vite le virus et se retrouve à l’âge de 10 ans au Groenland pour son premier trip de snowboardeur pro. Après 25 ans chez Quiksilver à développer des produits (dont sa série signature aux cotés de celle d’un certain Travis Rice), il se décrit comme « ayant conscience qu’un produit doit être technique, répondre à une demande, mais aussi des à des contraintes de coûts. » Il est aussi fondateur de l’association « Water Family, du flocon à la vague » qui éduque à la préservation de l’eau, et surfeur de grosses vagues.
Tony « guide Michela » Lamiche, pro skieur, montagnard sudiste
« Chez Oxbow tu parles français, avec des gens humains qui te comprennent et qui ont la banane. »
Originaire des Hautes Alpes comme en atteste son accent chantant, Anthony Lamiche a longtemps été obnubilé par la grimpe, de bloc, de falaise, et de cascades de glace, autant de disciplines dans lesquelles il a aidé à développer du matériel innovant, parfois révolutionnaire (cordes, piolets coudés, crash pads) avec Simond, Petzl ou La Sportiva. Skieur de montagne, guide et moniteur de ski, il a rejoint Salomon au début des années 2000, et a participé au développement de la Guardian, fixation fondatrice d’une certaine forme de freeski, des chaussures MTN et de tout le textile technique.
5 Commentaires
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Étant habillé intégralement made in France au moment d'écrire ces lignes, j'essaierai de ne pas oublier au moment du renouvellement de matos, pour moi ou ma famille...
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Bel article.
Une petite précision, " Mister Jump" alias JEAN MARIE DEVAUX ,pas Jean-michel 😉.
Effectivement il est existe des groupes de fans, créé en 2020, en Mai, juste avant le rachat par Manu et JC.
Sur FB : oxbow fans - Since the orign, vous y trouverez de multiples photos dans des albums classés par thèmes : Textiles, Ambassadeurs, évent, pubs ..
Un autre groupe : oxbow fans - échanges/recherches/Transactions, le nom parle de lui même.
Et enfin, oxbox fans - snowboards, spécialement pour ce qui tourne du snow chez oxbow.
Et effectivement comme cité dans votre article, sur insta, oxbow_fanpage
Voilà mes quelques précisions.
Je termine par dire que je collectionne les snowboards oxbow, j'en ai actuellement 55 😁.
Passion quand tu nous tiens 🤣.
Back to powder. J@ck
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