16ème Mondial du Snowboard

L'arrivée un vendredi soir au mondial c'est jamais très croustillant.
Pas de bruit dans les rues vides, peu de monde dans les bars et restaurants. Juste un parking de policiers et douaniers à l'entrée. La station est encore déserte, ambiance.

Le lendemain, même pas dur de se garer près des caisses centrales, le truc de fou. Il est 8h et on est seuls dans le Jandry, avec un jeune du ski Club Grenoblois, Alban, 9 ans (je sais tout de sa vie). Il fait beau et doux, le glacier est auréolé d'une couronne de nuages sans gravité. La "neige" est même plutôt bonne sur les 2 premiers tiers, le troisième tiers, celui qui descend jusqu'à la gare du funi, laisse apparaître plaques de glace puis cailloux. Mais bien qu'il y ait légèrement moins de "neige" que pour l'édition précédente, les conditions sont meilleures, arrachant un sourire de cette oreille à celle là du bonheur de rider pour la première fois de la saison.

D'autant qu'il n'y a pas foule. Les queues aux remontées sont raisonnables, surtout si on est muni de la carte test, petit rectangle plastique personnalisé avec un code barre. Le système n'est pas sans failles (petits bugs qui font que l'on a vu des testeurs piétiner 5 à 10 mn à la sortie) mais il a l'avantage de pallier au problème de l'heure d'attente pour obtenir sa carte de prêt. Considérable avantage. Et puis la foule au village de test, fermé à tous sauf aux possesseurs du rectangle plastique susévoqué, est clairsemée, voire proche de la concentration humaine du désert de Gobi. Ce qui permet de tester en toute quiétude, entre passionnés. Et les planches tournent, parfois même dur de choper celles qu'on veut (aaarh). On peut regretter l'absence de quelques acteurs de choix (pas de Dynastar, ni de tests textiles à l'exception du partenaire Nike ACG) ce qui donne un village un poil moins fourni que l'année passée.

Samedi soir, Highway to Rail, 56 riders se déchaînement sur les rails installés par mp concept derrière la place des 2 alpes. Un spectacle impressionnant, avec entre autres des show remarqués de Mathieu Crepel (en Mini) et du norvégien Henning Marthinsen, tout de blanc vétu. Ca finit tard et on se hâte vers quelques soirées policées (mais non, pas policières, raah), et une concentration de skipasseurs et seuses au Café Maya, place de Venosc, bien sympathique.
Couchés pas trop tard, on a appris que pendant la nuit un attroupement de 300 à 400 personnes avait tourné à l'échauffourée avec la gendarmerie, triste loi décidément de ce mondial du snowboard... Sans comparaison avec la guérilla urbaine de l'année dernière, mais tout de même, ça fait tâche, et ça inquiète sur le futur de cet évènement.

Dimanche matin après une nuit passée à rêver de toutes les planches qui restent à essayer (la Mini, la Mini!) et aux gens qui restent à voir (la fix idéale du rideur cheval!), je suis levé à l'aube. Derrière les épais rideaux, c'est la consternation qui m'attend. Les nuages noirs menacent, et tout à coup le craaac du tonerre retentit. Un orage. Ah bravo. Au petit déjeuner, coup de téléphone du service presse : les exposants redescendent, c'est déja fini pour aujourd'hui. Mais on nous promet 40 de poudre pour le lendemain, avec de petits nuages épars.

Le coeur gros, on redescend vers Grenoble, travail lundi, skipass.com n'attend pas. Pluie sur la route, paysages d'automne. On se console en se disant que la sous couche sera meilleure pour le week-end prochain...



Texte : Mathieu Ros
Photos et légendes : Guillaume Lahure

PS : La vidéo arrive dans la semaine...