Rip Curl Freeski 2005

La Ripcurl Freeski des Diablerets, normalement, c'est la seule épreuve qualificative X-games d'Europe en Slopestyle et Half-Pipe ski. Trois jours sur le Glacier 3000 avec le gros du top 10 des riders mondiaux, cette année de Simon Dumont à Niklas Karlström et Steele Spence, en passant bien sûr par Laurent Favre, Mika Deschenaux et Mathias Wecxsteen.

"Vous vous êtes qualifiés pour les X-games de roadgap? parce qu'aux états unis ça va pas être la même, ce sera au dessus d'une autoroute."
--Mathias W., samedi matin au 2ème étage

L'édition 2005, ça aura surtout été ça : des concours de quolibets en salle, un match de hockey sur glace ou on a découvert les talents cachés de Lolo Favre et Julien Regnier, des sessions "moule" dans les fauteuils du 2ème étage (l'étage wifi, soi disant), quelques heures de Counter Strike. Lose quoi, avec quelques excursions. Et sur la neige, me direz-vous? Eh bien c'est que la neige, elle tombait, elle tombait, et le glacier, eh ben il était fermé. Du coup on peut dire qu'il y a eu un vrai temps fort, c'était la session Road Gap to mini shred du samedi, et surtout la fin d'aprème au chalet Budokan, chez Dim Charrière, ou les riders ont enfin pu se défouler, et vu ce qui s'est envoyé, il est clair qu'ils en avaient bien besoin.

Ce soir là (samedi, de 16h30 à 19h) c'est Lolo Favre qui maîtrise, comme pour le test du Road Gap loupé plus tôt dans l'aprèm. Ses kilos font peut être une différence en termes d'élan, mais le style "bucheron" du garçon et son enthousiasme sont impressionnants, et on sent le respect mélé d'incrédulité dans la voix de ses petits camarades "Ah, c'est Lolo, attention".

Le principe de la soirée mini-park au Budokan (sur les hauteurs du village) est simple : les juges perchés sur le balcon attribuent des petits morceaux du prize money aux meilleurs tricks de la soirée. 2000? des 7500 initialement prévus pour le road gap sont ainsi morcelés, d'abord en 25? puis en 50, 100, et finalement un grand prix de 300 qui ira au Lolo, en 7.20 cork transfert du wall au hip, avec découpage de branches superflues en passant.

Le jeune Alexis Godbout, déjà 3ème au Bouygues quelques jours avant, pour sa première excursion européenne, aura aussi marqué les esprits, premier à envoyer le transfert wall/hip sous les yeux médusés de l'assistance, le chaton se sort de situations incroyables, va poser son pied arrière en "Full Tork" sur le rail, puis en rodéo underflip sur le transfert wall/hip, wow, à 15 ans il annonce la couleur, il va falloir compter avec lui et retenir son nom. Présentation en règle et interview à suivre sur skipass.com.

Pour finir sur la session, le troisième homme était probablement Mikaël Deschenaux, déchaîné sur la pyramide (100? pour un cork de mutant), avec Arnaud Kugener qui enchaîne le no spin classieux avec du rodéo 7.20 (et prend 100? lui aussi).
Merci à Dim Charrière, l'hôte de la soirée et sauveur du week-end.

Le lendemain dimanche, on se réveille avec copain le soleil, qu'on avait plus vu depuis longtemps. Tout est champignoné de frais, onctueusement blanc. On est contents d'être restés, d'autant que l'organisation avait promis : "la seule inconnue pour dimanche c'est le temps, dégager le pipe ça sera pas un problème." Arrivés à 3000, de la poudre nous tend les bras, on rotationne tranquillement sous le petit télé pendant que le Pipe Dragon crache au loin. Deux virages, huit minutes de montée à -20, deux virages, huit minutes de montée à -20. On passe une petite heure à ce jeu là, puis vient l'heure de rentrer manger et là, c'est le drame : "la compétition d'aujourd'hui est annulée, on a cassé la machine".

Résumé du Week-end en québécois (Phil Dion, commentaires A. Godbout) - 712Ko :

Et en français (Mathias Wecxsteen) - 964Ko :

Pas de commentaires de café du commerce sur ce qui auraît dû, pu, ou y'aurait fallu, mais ça commence à faire, entre le road gap shapé à la sauvage (réception impossible, voire dangereuse) et la faillite de ce qui restait à sauver ce dimanche ensoleillé à cause de problèmes mécaniques, on peut en tout cas dire que le facteur malchance/météo n'aura pas été seul à participer à la déchéance de cette édition 2005 de la Rip Curl Freeski.

Texte : Mathieu Ros
Photos&légendes : Guillaume Lahure
Remerciements : Johanne, le patron débonnaire de l'hostellerie des Sources, et tous les riders du 2ème étage pour l'ambiance.