Des sangliers dans les sapins, du soleil à gogo, et de la neige éclatante pour la 7ème freeride tarentaise
20h, mardi premier mars, les Arcs 1950. Le village sombre dans le sombre, le froid mord, d'inloupables freeriders croisent encore, rares, dans la rue enneigée. A travers la passerelle vitrée passe un inloupable touriste (l'habit fait clairement le moine) en peignoir de bain, de retour d'une séance piscine. Le confort douillet du village, les mômes capricieux en blousons spyder qui squattent l'ascenceur, les "jacuzzi", "sauna" gravés dans les panneaux de bois des couloirs ne font pas oublier l'attraction du jour. C'est affiché partout : la North Face Freeride des Arcs se déroule à portée de spatules, une centaine de mètres en contrebas de ce village parfumé au Disneyland, sous le pics des Fours, au lieu dit des Muguets. C'est la 7ème freeride des Arcs, qui compte cette année encore pour la coupe du monde IFSA (International Free Ski Association), et avec seulement 3 étapes en 2005 (Snowbird, Les Arcs et Kirkwood) autant dire qu'elle compte vraiment.
Le lendemain sous le pics des Fours. Il est plus tard que prévu.
Le soleil éclaire la face où se battra, pour les deux jours à venir, la fine
fleur du freeride du monde libre. Pour aujourd'hui c'est les demi-finales, après
les qualifs amateur de la veille. Les premières filles s'élancent.
La tente des juges
est installée en face de la pente, en bord de route. Le soleil n'y paraîtra
pas avant trois bonnes heures, mais l'ambiance est détendue. Littéralement.
"Cette argentine elle a des idées mais elles a pas trop le ski pour les
réaliser... Mais...Oh la la, qui c'est qui a laché une caisse là?
-Oh tiens, c'est moi (Laurent "Roubi" Gnol, chef juge)
-Ah, eh bien après l'odeur du gazoil, c'est Roubi qui s'y met (Sergio, speaker,
au micro)"
Il est 13h, l'australienne Martha Burley a calmé pas mal de mâles avec sa descente
pour le moins costaud en télémark, les 16 filles sont passées, c'est le tour
de ces messieurs. La face surtracée n'a pas l'air engageante, mais les premiers
échos sont plutôt encourageants : il y a peu de neige, mais relativement molle
et souple, enfin ça dépend. Le dénivelé semble poser autant de problèmes aux
gars qu'aux filles, qu'on sentait souvent claquées à la fin des 600m de vert'.
Le micro du Sergio tombe en panne, on sait plus trop qui passe, on reconnaît
quand même les piliers au puissançomètre. Baptiste Blanc termine premier, devant
Manu Gaidet, Ian MacIntosh et le japonais Daisuke Sasaki. On note en vrac la
sixième place du freestyler Matthieu Imbert, aérien, et l'élimination des deux
"sangliers" du team organisateur ("Ca envoie du gros"), Aurélien Ducroz et David
Allemoz. En guise de consolation, ils ouvriront le run du lendemain avec des
caméras embarquées.
Le soir c'est l'heure des résultats. Le joyeux organisateur, monsieur Dino,
fait la boulette du jour en se gourant de liste pour les rideuses qualifiées.
Ambiance sifflet. Pour finir les américaines trustent le haut du panier, égalité
entre Jamie Burge et la championne en titre, Kit Des Lauriers, suivies de Shelley
Robertson, auteur d'un run impressionnant, les jumps de Kit en moins. Chez les
gars on l'a déjà dit, la puissance tranquille a parlé, les 22 premiers sur les
45 partants continuent la fête. Rendez vous est pris tôt le lendemain pour la
"reco", avec conseil de ne pas répéter les lignes de la veille sous peine de
poursuites (maître Fouissard, huissier, y veillera).
Jacuzzi, évitage de chevaux sauvages tireurs de nains dans le village,
quelques bières et, de nouveau, avec le froid tombe le silence. C'est déjà demain.
Devant la
tente des juges, les jumelles sont sorties, un américain conseille quelqu'un
au talkie, sur une autre fréquence les organisateurs s'embrouillent dans
l'ordre des départs, imminents. Le flapflap, très présent sur l'événement,
entame sa première ronde. 10h42. Le départ est prévu pour 11h, les filles passant en ordre inverse des points, enfin on espère. 10h50, une pisteuse à un inconnu casqué : "je dors pas beaucoup en ce moment, trois heures par nuit, mais j'ai quand même la pêche... -ah ouais, t'es dans un état secondaire" 11h04, le flapflap vrombit, Aurélien et David vont ouvrir la face. 11h10, cris de sanglier dans le talkie, répercutés dans le micro. "ah, on est en train de sortir la bête de sa cage". |
Le dénivelé
a changé, la zone de départ déplacée juste en dessous de la pointe des
Fours. 750m au lieu de 600. Les cuisses vont chauffer. Et ça envoie.
|
Mathieu Imbert tournicote dans tous les sens, en maintenant une vitesse élevée sur le haut, envoie une grosse barre, va s'engatser dans les sapinous, remonte un peu, retournicote, et finit sous les vivats. Le freestyler d'Audience 33, sixième des qualifs, rigole et surprend son monde par sa polyvalence. On entre maintenant dans la cour des grands, le quatuor de tête. Le japonais volant, Daitsuke Sasaki, impressionne par sa facilité, il envoie dans les airs, trace pratiquement dans la plus grande ligne de pente, et finit comme si ses cuisses commençaient tout juste à entrer en régime de croisière. Le champion du Canada Ian Macintosh joue dans les barres, un peu au taquet et moins en jambes pour le reste, il termine clairement en dessous du japonais. Puis vient le maître. Manu Gaidet. un run monstrueux, un seul mot quand les autres ont deux phrases dans les rapports de run : énorme. Des barres tout le long, très vite, très bien. D'aucun l'appellent immédiatement "le run parfait". D'autant que Baptiste "Baton" Blanc, qui part en dernier, assure plus qu'il n'attaque. Sergio au micro chambre l'enfant du pays "Ah, Baptiste Blanc, ses faits d'armes : il est quand même champion de la base mobile en jokari, c'est vraiment un garçon complet."
Podium du soir, dans la rue enneigée avec notre ami le froid
en force. Manu Gaidet prend logiquement la première place, suivi d'un Daisuke
Sasaki radieux et d'un Baptiste Blanc porté en triomphe par ses acolytes. Chez
les filles Jamie Burge remporte les 2000? de prize money en coiffant Kit Des
Lauriers d'un cheveu (ah ah). Marie Pieronne, du team Dynastar, assure une belle
troisième place. Pour finir la ceinture du "run de porc" va à Thomas Diet, auteur
d'un terrible backflip en finale, suivi d'une chute tout aussi terrible.
La fin c'est la soirée skieur, faut monter à 2000, d'ailleurs c'est maintenant
on y va après le jacuzzi avec notre assistante.
texte : Mathieu
Ros
photos : Guillaume Lahure
Remerciements : toute l'organisation, Dino, Hélène, Seb Leon pour le prêt salvateur d'un boitier
17 Commentaires
les conditions ne me paraissait pas idéales
des news de jean michel Gouadin ? et qu'à fait julien maguy ?
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Ils sont où les ricains ?
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on aurait bien aimait quelques news en direct
Bon maintenant , il peut recommencer à neiger
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pour le en direct ça aurait été possib si le G avait pas pété son mark II
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Personnellement, je regrette que le village (quoi que logique comme choix) fut celui des Arcs 1950.
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