20ème Défi Foly de La Clusaz

Dimanche 30 avril 2006. A l?heure où certains se prélassaient déjà sur les plages de la Grande Motte, quelque 200 enragés de la spatule se sont retrouvés au lac des Confins, théâtre du 20ème Défi Foly de la Clusaz. Beau temps, température frisquette et neige béton : les conditions semblaient optimales pour faire tomber le record de 145 mètres établi l?an passé par Freddy Quenet.

Cette édition 2006 a pourtant failli ne pas avoir lieu. « Il y a quelques jours, une bonne partie de la neige de la pente au-dessus du lac a été emportée par une avalanche, qui a heureusement épargné la piste d?élan », explique Stéphane Vittoz, directeur du club des sports de la Clusaz et organisateur de l?événement.

Meilleure portance oblige, les monoskis (voire double monoskis) sont majoritaires sur ce waterslide. On retrouve aussi des concurrents en ski, snowboard, body-board, skwal et snowscoot. Chacun a sa technique pour glisser le plus loin possible sur l?eau à 4°C : position de recherche de vitesse, arrivée dans l?eau en switch (pour UN allumé) ou prise d?élan qui se termine dré dans le filet de protection, pour Aurélie Lacaille, représentante du team « Dré dans l?pentu »?

Avec un run à 122 mètres, Samuel Blanchot réalise la meilleure distance des qualifications. Ni les représentants de « Ça envoie du gros » (Laurent Niol, Romain Raisson, Xavier et Philippe Troubat?) ni ceux du « Team de Base » (Freddy Quenet, Seb Michaud?) ne parviennent à dépasser sa marque. Pas plus d?ailleurs que les membres de « Rien Peur », des « Show du Slip » ou d? « Avépadikifalépartir2laO ».
Pendant la remise en état de la piste avant la finale, le public admire une parade d?avions anciens, ayant pour la plupart volé pendant la Deuxième guerre mondiale, dont celui ayant servi pour l?enlèvement de Mussolini. Ah bon ? Bon.

Après cet intermède aéronautique, place à la finale du waterslide, regroupant les 16 meilleurs des qualifications. « Le vainqueur sera celui qui arrivera le mieux à négocier la transition entre la neige et l?eau - qui tape beaucoup et demande d?avoir de grosses cuisses- pas forcément celui qui aura la plus grande vitesse pendant l?élan», nous expliquait le matin même Freddy Quenet. Le tenant du titre avait vu juste : crédité de la plus grande vitesse en bout de piste (107 km/h), il s?arrête à 115 mètres. Le vainqueur, Hervé Demule, en monoski, atteint 141 mètres malgré une vitesse moindre (100 km/h), compensée par une subtile technique de lâché de bâtons après 100 mètres sur l?eau et d?impressionnants moulinets avec les bras pour gagner ces quelques mètres qui font toute la différence.

Le concours d?OGNI (Objets Glissants Non Identifiés) clôturait la journée. Un jury de cinq membres (club des sports, office de tourisme, service des pistes?) se chargeait de départager les équipages de cette épreuve où le farfelu côtoie le n?importe quoi, avec comme critères l?humour, la créativité, l?originalité et l?esthétique. La distance parcourue n?est en revanche pas déterminante, d?autant plus qu?elle est généralement nulle, les embarcations ayant une fâcheuse tendance à se désintégrer dès leur arrivée dans l?eau, quand elles y arrivent ? Il faut croire que la mousse expansive utilisée par le team « Pouvu k?ça mouille » dans la conception de leur « ras d?eau d?anniversaire », censée assurer la solidité et l?étanchéité de cet OGNI, n?a pas eu l?efficacité escomptée. Dix jours de préparation pour une destruction quasi immédiate : on comprend mieux pourquoi les concepteurs de ces engins loufoques préfèrent ne pas procéder au moindre essai avant l?épreuve.

De ce concours, on retiendra notamment le spectaculaire piqué dans la vase du lac du bob des Jaja Rocket et la force herculéenne des gentils organisateurs chargés de retenir le gâteau d?anniversaire du Défifoly pendant que ses vingt occupants y prenaient place. Sans oublier la victoire du team Villaz avec son téléphone old school aux couleurs du 118 218, devant un autre équipage inspiré par le nouveau numéro de renseignements fan de Véronique et Davina. Le 12 est bel et bien mort et enterré (coulé?). Condoléances?

Texte et photos : Martin Léger