Dans cet article nous allons plonger profondément dans la création des casques de la marque Decathlon et tout particulièrement avec l'équipe projet dédiée aux casques de sports d'hiver. Vous allez pouvoir découvrir le positionnement de la marque, son ambition, sa rigueur et ses conseils pour bien vous équiper.
En revanche, le prix des casques ne cesse d’augmenter et Decathlon souhaite rendre les protections accessibles. Pourquoi devrait-on payer cher pour se protéger ? L'accessibilité est un pré-requis essentiel pour tous les sports ; une façon de faire qui est assumée depuis le lancement de l'enseigne en 1976.
Decathlon n'est pas présent en Race et considère que les pratiques extrêmes sont une niche du marché. Ses produits doivent donc pouvoir s'adresser à 90% des skieurs qui arpentent les stations de nos jours.
Réfléchir à la sécurité et la protection de son pratiquant pousse même à réfléchir à sa condition physique. Il faut qu'une personne qui ne skie qu'une semaine lors de ses congés annuels, puisse être en mesure de prendre du plaisir avec son matériel et se sentir en confiance.
Venons-en au coeur de notre sujet mais avant de présenter la vision de Decathlon, il faut comprendre qu'un casque est un produit qui doit répondre à de très nombreuses normes, règles et certifications. Un casque, ne devient un casque que s'il est homologué et validé par des instances de contrôle et ceci pose notamment des limites très claires sur ce qui peut être créé ou non.
L'objectif premier d'un casque est de protéger au maximum votre cerveau et dans un second temps votre boîte crânienne. Un casque doit amortir au maximum l'impact afin que votre cerveau (une sorte de flamby géant) ne vienne s'abîmer de lui-même sur les parois internes de votre crâne...
Bien que la majorité des skieurs ont compris les dangers de ne pas porter un casque, peu apprécient de le faire et/ou ne se sentent toujours pas en sécurité sur les skis. Le taux d'équipement des skieurs en casque augmente mais il reste encore du chemin pour que cette protection essentielle devienne un réflexe pour tous. Il est aussi important de comprendre que le look c'est une chose, mais c'est surtout la protection qui est essentielle.
A tous les tests officiels qui valident l'existence d'un casque sur le marché, Decathlon ajoute une batterie de tests supplémentaires, d'abord avec une simulation numérique, puis chez les fournisseurs ainsi que dans le laboratoire lillois et enfin chez des organismes externes pour la certification.
L'équipe du groupe projet protection - sports d'hiver est composée de 6 personnes qui travaillent sur les casques de ski et autres produits de protection : 1 chef de produit, 2 ingénieurs, 1 modeleur 3D, 1 designer, 1 acheteur (gestion approvisionnements). Elles sont évidemment secondées par les personnels casques d'autres sports basés à Lille.
Ces 6 personnes sont responsables de la construction d'une gamme, du design produit, de la mise en production auprès de fournisseurs et de leur acheminement jusqu'aux magasins.
En ce qui concerne la production, elle est répartie sur deux usines en Chine et une au Portugal. La volonté serait de rapatrier intégralement la production en Europe (ce qui est pour l'instant impossible pour des questions de quantités produites) et les équipes sont mobilisées pour trouver des solutions afin de relocaliser à terme cette production. La vente de casques Decathlon représentent presque 20% des ventes de casques au monde, ce qui en fait le leader mondial.
Comme nous aimons bien continuer à être curieux, nous avons demandé à Grégory, le chef de produit, quelles consignes viennent en premier quand il fait le briefing pour un nouveau modèle de casque auprès de son équipe. Voici ses réponses en toute transparence :
On en profite pour faire un rapide focus technique sur deux constructions radicalement différentes de casques : l'inmold versus la coque contenant un ABS injecté.
Pour l'inmold, la coque du casque et sa partie polystyrène EPS sont fusionnés dans le moule. Cela a pour finalité d'avoir un casque léger et à la finition très stylée. Cependant la coque est plus sensible aux petits chocs et coups du quotidien et va marquer plus facilement. Même si l'impact est léger et ne présente pas de soucis pour la sécurité, l'esthétique va en prendre un coup.
Pour la coque contenant un ABS injecté, il s'agit donc d'une coque en plastique rigide dans laquelle on vient placer un insert (calotin) en polystyrène (EPS). En cas de choc léger la coque externe ne s'enfonce pas et l'esthétique du casque dure plus longtemps. Les mauvais côtés de cette construction sont que le produit final est plus lourd et que esthétiquement on a souvent un casque qui paraît plus épais.
Néanmoins c'est cette construction qui sera privilégiée dans le futur par Decathlon car elle augmente grandement la durabilité esthétique des casques et permet aussi à la marque de proposer des coques aux couleurs injectées plutôt que peintes afin de réduire l'empreinte du produit. Utiliser l'ABS est aussi plus facile en fin de vie pour le recyclage du casque.
Decathlon a beau créer des casques faits pour "durer". Nous avons estimé important de faire un rappel des règles importantes pour être certains d'assurer une protection continue à votre tête :
Un casque de ski pèse environ 4 à 5kg de CO2 à produire. Pour un base layer c'est 10kg alors qu'une veste de ski c'est 60kg (source: Decathlon, chiffres non vérifiés). L'impact de base est donc plutôt réduit malgré la présence quasi exclusive de plastiques dans la composition de l'objet.
L'équipe projet a pour objectif de réduire au maximum l'impact des produits qu'elle conçoit et vend et donc c'est pour cela que des efforts sont faits sur :
L'offre des casques parlons-en ! Elle s'articule de la manière suivante :
A noter qu'un casque classique est développé sur 2 à 3ans (du premier dessin à sa présence en magasin), alors que pour le projet d'un casque comprenant une innovation, cela peut étaler les échéances sur 5 années. Le temps long est donc de mise pour pouvoir se projeter de la meilleure des manières dans des projets complexes et normés.
Parmi cette offre complète on a choisi de faire le zoom sur deux produits qui font la fierté du groupe projet et qui nous ont été présentés lors de notre visite. Ces deux casques embarquent tout le savoir faire Decathlon et montrent bien dans quelle direction se dirige l'offre de casques pour les prochaines saisons. Voici tout d'abord le PST 900 MIPS, puis le PST 950 MIPS à visière. Présentations !
Lors des échanges dans les bureaux de la marque nous avons pu voir tous les modèles et notamment les nouveautés de l'année 2025. Plus tôt dans les discussions nous avions abordé l'intérêt des casques à visière et il était important d'illustrer les propos tenus par un essayage.
Notre regard et notre tête se sont donc portés à l'intérieur du PST 950 MIPS - comprendre, le modèle Piste haut de gamme de la marque. C'est sans vous cacher que le look des casques à visière laisse très perplexe votre vieux rédacteur (plus proche de la crise de la quarantaine que d'aller en boite de nuit fêter mes trente années) car il est très adepte du traditionnel casque et masque. Mais après avoir essayé ce PST 950 MIPS... il y a en tout cas de gros arguments pour changer ses habitudes. Listons les clairement :
S'il reste de la neige dans 20 ans, nulle doute qu'on regardera en arrière en se disant que nos combos casques et masques étaient ridicules et ringards face aux magnifiques casques à visière que nous utilisons tous depuis 15ans... Les temps changent et nos pratiques évoluent et si ça fait sens techniquement, il est fort probable qu'on y vienne tous un jour. Sur ce, je ne peux que vous suggérer de foncer en magasin pour en essayer un et vous faire votre propre opinion.
Un commentaire
Super article, mais le titre m’a fait penser à ça :
https://youtu.be/E9TqCRhes20
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