Air and Style. 12ème édition du plus prestigieux contest freestyle en Europe, 6 étoiles TTR (le maximum du nouveau format, seulement 4 events mondiaux à ce niveau, dont un seul en europe), un plateau de rêve, le coeur de la meule et un concept unique et subtil, puisque les riders sont jugés sur 2 runs, un de style et un de technique, du gros spectacle en perspective. L?event se déplace cette année de Seefeld (Autriche) à Munich; et nous aussi, du coup.
Bon déjà ça avait mal commencé pour l'équipe skipass.com (un blond à bonnet et votre serviteur) vu que le boulet de service s'était vu interdire l'accès de la zone d'embarquement pour cause de port d'armes illégal (un couteau suisse, franchement). Une course dans l'aéroport, un embarquement tardif et deux clandestins irakiens plus tard, nous voilà sur le sol allemand, au München Flughafen (c?est l?aéroport)
En sortant le G manque de se gaufrer par terre : la neige et la glace recouvrent la ville, c'est beau. Et la pluie qui nous avait accueillis se transforme en neige collante, ce qui n'arrange pas notre recherche de l'hotel, perdu dans le quartier des cimetières (sisi, incroyable, un quartier des cimetières, avec que des vendeurs de pierres tombales, l'hallu).
Bref, tout ça pour dire dans une longue introduction que c'était pas de la tarte (et pas seulement Marc André, aaaaah ah ah).
hi hi.
On finit par arriver sur les lieux du contest, l'Olympiastadion de München, après avoir a moitié étranglé le taxi d'origine étrangère qui voulait nous déposer à l'hippodrome. L'endroit est gros comme un oeuf kinder géant, et, vu de dehors (pour l'instant on est dehors, je vous le dis dès qu'on entre) ça ressemble à un stade de foot américain, en plus grand.
Pas un rat, c'est calme, on entre (c'est là qu?on entre). Pam, souffle coupé. Déjà le truc est immense, comme l'intérieur d'un oeuf kinder mais en plus grand. La moitié des tribunes est couverte d'une audacieuse structure en métal et verre saupoudrée de neige, en 70 ça devait faire bizarre, aujourd'hui ça fait moderne. Classe.
Mais ce qui coupe-souffle, c?est la taille de la rampe. Du coup le Stade Olympique de 62OOO places en devient petit. Partant du haut des gradins, la piste d?élan se termine en bas de ceux-ci, à une vingtaine de mètres de haut. c?est le big air. Derrière la pente de réception est longue et pentue, et finit sur deux petits kicks en léger step up, dont un qui donne sur une box courbe que personne ne prendra, et tout ça finit par un wall posé contre les gradins de l?autre côté. Fat.
Pour ce qui est de la neige, les températures polaires de la veille ont laissé place à un temps plus doux, comme en témoignent les flocons mouillés qui tombent encore paresseusement. Les entraînements du vendredi avaient été éprouvants, avec des réceptions sur une sorte de marbre froid (Mathieu Crépel casse quand même deux planches...) et très peu de riders réussissaient à passer le plat sans problème. Pour ces derniers échauffements avant la générale, la rampe a été sensiblement remontée (note : penser à demander comment c?est possible) et ça passe carrément mieux. Nicolas Müller pose du japan 7 majestueux, et Marc-André Tarte sort son double backflip. Tout va bien.
Le format de cette compétition, donc, est unique, on l?a dit. Tout d?abord c?est un système par KO du début à la fin. Six riders ?têtes de séries? directement sélectionnés suivant leur classement de l?année précédente (Müller en numéro 1, en l?absence de Shaun White blessé) plus deux Wild Cards sont opposés, après tirage au sort, aux 8 autres invités. Ca fait déjà de belles affiches pour les huitièmes de finales (Marc-André Tarte contre Travis Rice, par exemple, ou Finch/Benedek...). Chaque rider a donc deux runs, le premier jugé sur le style uniquement, le second sur la technique. En cas d?égalité à l?issue des deux runs, un troisième tour départage les athlètes (note globale). Ce système a le double avantage de proposer un gros volume de spectacle (quantité) et de belles figures ciselées (qualité). Ca sent bon.
16h, début du premier round (les horaires sont respectés, à l?allemande, très appréciable avec le froid...), les petits 4x4 suzukis remontent les riders sur leur rampe, passant par un chemin aménagé au milieu des gradins. Une alternative urbaine à la motoneige... Tout le monde passe son épreuve de style à la chaîne, ça coule et c?est beau.
Sans briser le secret et le suspense, le tableau des rounds (pdf) vous aidera à suivre. Il reste donc huit snowboarders de classe mondiale, il est 18h20 pile, c?est reparti.
Les 2 prochains rounds sont à l?aune du premier, du late, du shifty, du style et du air... Bon on peut retrouver tout ça en vidéo plutôt qu?en vaines descriptions de tricot (cf le petit carré là juste au dessus), on passe.
Ca reprend 2h plus tard, il fait très nuit et plutôt froid. Mathieu est en finale contre Hampus, le frenchie est tout sourire, il fera mieux que l?an passé, c?était son but. Jussi Oksanen affrronte Nicolas Müller, l?idole de la foule, pour la troisième. Mais la petite finale est décevante, certains vont jusqu?à dire que Nico laisse gagner le finlandais volontairement... C?est vrai que son saut droit (zero spin, ça se dit pas en snow mais allez) sur le run technique est pour le moins bizarre, et que son late 180, même suivi d?un 3.6 one foot foiré sur le kicker (toujours pas compris comment il a fait) n?était pas très convaincant. Bref Jussi finit 3ème, et il ne l?a pas volé.
On ne peut s?empêcher de s?enthousiasmer pour notre tarbais national. Le premier run est à l?avantage du suédois et si on tremble un peu sur le second run, c?est pas que la faute du froid. Mais voilà que Mathieu, parti en premier, envoie un énorme switch 1080, le premier de la journée en compétition, malheureusement un peu trop pas assez, il se rééquilibre mal et tombe en bas de la pente. La tête dans les mains, c?en est fini, Hampus pose parfaitement un 7.20 stylé, et gagne avec panache l?édition 2005 du Air & Style.
Moseson prend donc 1000 points TTR et la tête du ranking mondial, suivi de Mathieu Crépel et les 942.30 points du second
En résumé, un évènement vraiment exceptionnel, un volume de spectacle impressionnant, des tricks somptueux, de la bière fraîche et du gros gros, tout comme on l?aime. Les évènements urbains ont leur papa : Air&Style.
Pour boucler la boucle, après le couteau suisse de l'aller, je me fais taxer mes ciseaux au München Flughafen... C'est penaud et le cheveu triste que je me dirige vers le tabac pour acheter un paquet de [censuré]. En l'ouvrant je trouve qu'il n'y en a pas beaucoup. 17. Ils les vendent par 17. C'est des malades. Demain j'arrête l'avion, et pis j'achèterais mes clopes en France, c'est plus cher mais on les vend pas par nombres premiers, nous.
Texte : Mathieu Ros
Photos : Guillaume Lahure (sauf podium, photo Air&Style)
Remerciements : Raymond Dulieu (de Freecaster)
(le petit article sur les trainings pour rappel)
11 Commentaires
effectivement beau shoot entre les 2 piliers!!
et domage pour notre french!
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Celle de Matghieu Crépel est géniale je trouve.
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