[X Games 11] Superpipe ski

Ce soir, du lourd ici dans le park de Buttermilk, les finales ski superpipe hommes et femmes.
De la grosse action, une "winnerest" Sarah et un Tanner plus qu'happy, on revient sur tout ça juste en dessous de la petite ligne grise là.

6 à 7, superpipe filles

Joyeuse ambiance et froid super froid à 6h du soir sous le pipe pour les finales filles. Neuf rideuses en file indienne pour attaquer ce superbe pipe (voir l'interview de Gary Z. par ici pour la description), et ça met du temps à partir, beaucoup de déchets, peu de rythme. Quelques gros copings pour se réveiller, ces dames en veulent mais ça ne va pas très haut...
Jusqu'à l'arrivée de Sarah, qui pose son 900 en plein milieu de son run, énorme, elle passe logiquement en tête avec 90 points, loin devant Grete Eliassen qui menait jusque là avec son premier run à 83 points et qui ne peut rien faire d'autre, pour son second et dernier run, que de s'incliner avec deux 5.4, un 7.20 et pas mal de panache.
Les impressions de la gagnante (en VO) sur sa soirée (et une question d'intro sur son nez tout cassé) :

(traduction rapide et approximative : je me suis un peu cassé le nez en prenant un coping à l'entraînement il y a deux jours, mon genou est venu percuter mon visage qui ne s'y attendait pas. J'ai déjà fait deux 900 vers la fin des trainings aujourd'hui, mais je n'ai pas réussi à le passer dans mon premier run. Mon deuxième run c'était un grab, nose grab, 540 mute, alley oop mute... 900, alley oop 5, et j'ai réussi à faire un 5 au lieu de mon 7 en bas. L'ambiance est super, c'est génial d'être ici, qu'on gagne ou qu'on perde, toutes les filles s'embrassent, je pourrais pas être plus heureuse.)

8 à 9, superpipe hommes

On se perdait en conjectures sur les pronostics de podium pour le superpipe de ce soir. En voici quelques exemples, avec un Matthieu Azolin (TM Salomon) qui croit en Simon, et un Lolo Favre qui ne se mouille pas trop (sans jeux de mots, malgré sa petite fiole magique) et toujours aussi intégriste du sacro-saint Style (oui, avec un grand S).

L'Histoire commence à 20h ce vendredi. Soit 4h du mat le samedi chez nous de Perpignan à Roubaix. Matt Philippi pose ses gros 1080 to 700, Justin Dorey en énooormes Alley Oop Flat, Stefan Thomas, le stylee man, pas une rotation au dessus du 900 et du switch de partout. Allez ,le commentaire de son run par Lolo, son fan numéro 1 :

Après Dan Marion, c'est les pubs, on peut reprendre son souffle et taper du pied par terre dans le froid sibérien, un froid sec qui fait claquer la nuit.

On attaque ensuite sur les cinq-six riders d'un autre monde. Andreas Hatveit, d'abord, qui fait un run à plus de 80, très technique mais vraiment pas très haut, puis Colby West avec un Alley Oop Cork Mute de toute beauté, et un premier run de Candide de grande classe mais où il pose un peu les mains et qui ne lui rapporte que 70.66. Sur ses trois runs, Candide est solide, stylé et posé, mais manque peut être un petit peu de la magie qui lui a fait en son temps remporter l'épreuve. Par contre l'homme a sérieusement muri, et ce n'est pas peu dire qu'il est et qu'il restera super zen tout au long de la soirée, se déshabillant presque entièrement après son dernier run pour donner batons, masques etc aux minots du public. Allez, on craque et on se fait le commentaires audio de son run avec le clan des frenchies :

Après Candide il en reste trois, et tout le monde sait déjà que ce sont ceux qui feront le podium. Peter Olenick inaugure son double flip (une sorte de backflip to flair) en entrée, qu'il n'aura pas réussi à poser parfaitement de ses trois runs. Heureusement pour ses deux compatriotes, car vu la suite de son run il serait sans doute monté d'une, voire deux marches sur le podium.
Tanner Hall ensuite, qui entre en switch 1000 et qui pose un run plein de style à des hauteurs stratosphériques. Le clan des frenchies (Sergio, Ritchie Permin et Lolo) au micro :

Pour son troisième et dernier run, le blond barbu aura quand même fait une belle frayeur à tout le monde : il se met un coping monstrueux, son corps disloqué rebondit, un ski vole et Tanner va s'arrêter au milieu du pipe comme un pantin désarticulé. Gros silence partout, on n'entend plus que le silence ponctué du vroumvroum des motoneiges freestyle pas très loin. Le silence dure, gros plan sur le visage catastrophé de Simon qui a encore un run. Après des minutes interminable, Tanner lève le bras, ça va mieux. Conciliabule autour de lui, puis il repart tout doucement dans le pipe, allant poser ses skis sur le haut des murs sous les applaudissements soulagés de la foule (très enhousiaste et réactive d'ailleurs).

Et Simon enfin, que la moitié des spectateurs et autres pro présents voyait finir premier (l'autre moitié étant pro Tanner, comme dans tout bon scénario américain). Simon avec un run de malade, de l'entrée très verticale à 15000pieds au 1260 en milieu de run, et à tout le reste. Simon impérial, qui tombe malheureusement en fin de son deuxième run qui était probablement son meilleur, celui qui aurait fait la différence (son troisième, bien payé à 94, n'avait plus trop de grabs bien tenus, même si encore énorme).

Fin de cette soirée magique et pleine de bonheur pour les yeux s'achève donc sur un podium plutôt logique et très état-unien, Tanner Hall, Simon Dumont et le local Peter Olenick. Candide fait quand à lui plaisir à voir, souriant et détendu, il nous en a lui aussi mis plein la vue. On finit avec ses impressions et celles de notre consultant, un Lolo en pleine forme (et pas mal partisan aussi car de notre point de vue le jugement est cohérent, excepté le cas Hatveit) et Candide.

Et merci pour le spectacle. Grandiose.

Texte et sons Mathieu Ros
Photos et légendes (mais sans voix) Guillaume Lahure

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