Décidément, le Dew Tour cette année subit de plein fouet l'effet JO. On se retrouve ainsi avec des qualifications à rallonge, destinées avant tout à faire le tri parmi les prétendants américains au voyage en Russie. Il est d'ailleurs curieux de constater ce nouvel engouement de la jeunesse américaine pour cette destination qui n'a pas toujours fait partie des 10 endroits où ils aimeraient aller passer leurs vacances.
Bref, trève de digression géopoliique, le résultat est donc qu'on se retrouve avec 30 riders au départ des qualifications, et que 16 passeront en finale (contre seulement 8 aux X Games par exemple). Ce qui se traduit par des qualifications de plus de deux heures, dans un froid glacial car comme il a fait super beau toute la journée, l'organisation a placé l'épreuve de 5 à 7, quand il fait bien nuit. Télé oblige donc, tout le monde est congelé. Plus problématique que le confort de nos petits pieds, les conditions de visibilité sont assez médiocres et avec la température qui chute violemment les conditions de glisse évoluent beaucoup (en mal) entre les deux runs des qualifications.
Mais il y a quand même quelque chose de très positif à tout cela : le nombre d'excellent riders a tout simplement explosé, personne n'a volé sa place ici... Ne reste plus qu'à espérer que cela ne retombe pas comme un soufflé la saison prochaine!
Il a été le plus fort ce soir (et ce n'est pas lui en photo ci-dessus)
Et oui, celui qui brille ce soir, c'est Torin Yater-Wallace, très à l'aise dans son rôle de prodige charismatique mais gentil (pas autant que David cependant) dont raffolent les media. Il délivre son ski "habituel" : gros, engagé et technique... que dire de plus? Il lui reste à confirmer demain, car derrière, ça pousse...
le run de Torin en vidéo
Le gros paragraphe sur les français
C'est compliqué. Kevin Rolland, plutôt à l'aise depuis le début de la semaine mais extrêmement tendu par l'enjeu, se débarrasse de la pression dès le premier run. On souffle avec lui car avec 90 points, il sait qu'il est d'ores et déjà qualifié.
son run en vidéo :
Ben Valentin et Thomas Krief ratent leur premier run mais sont confiants pour le second... Il suffit d'être dans les 16 après tout et sur le papier, ils y sont largement. Mais c'est la loi du sport : le résultat se joue dans l'arène et non sur le papier justement. Et ce soir, dans l'arène, aucun des deux n'arrivera à poser le run qu'il fallait poser. Pour Ben, de retour de blessure, la déception est réelle mais reste sans doute plus facile à encaisser que pour Thomas, 7ème au classement AFP la saison passée. D'autant qu'il tombe une fois le plus dur fait... rageant.
Ce qui est rageant aussi, c'est la non participation de Xavier Bertoni. Remplaçant, il devait en toute logique concourir en cas de désistement ou blessure d'un concurrent invité. Ils sont 4 à ne pas s'être présenté au départ, mais leur forfait n'a été annoncé que le jour même. Et il existe une règle qui stipule qu'en cas de désistement le jour de la compétition, le skieur forfait n'est pas remplacé... Vous avez dit rageant?
Ce que l'on retiendra d'autre
David Wise, premier du classement AFP 2012/1013, assure sa qualification, sans pour autant faire d'étincelles. Mais bon, on lui fait confiance pour se rattraper en finale. Pour l'anecdote, il chute dans son premier run mais se voit très logiquement offrir la possibilité de le refaire, car au moment de son passage la moitié des projecteurs du pipe étaient en panne (un mur entier). Il ne laissera pas passer cette seconde chance.
Dans la famille Wells, seul le cadet, Beau James, était au départ. Byron a décidé de ne pas courir tandis qu'on est sans nouvelles du grand frère Jossi. Mais bon, Beau fait le spectacle pour trois, c'était assurément une des sensations de la soirée.
Après plus de 10 ans à le voir sur des compétitions, je reste toujours impressionné par la hargne de Simon Dumont. Il se refuse à passer la main et ne sait pas faire autrement que de tout donner, avec plus ou moins de réussite. Mais à 27 ans, cela devient compliqué : le corps fatigue (Simon a enchainé les blessures ces dernières années) et la jeune génération pousse plus que fort au portillon. Toujours est-il que ce soir, il se qualifie même s'il ne fait aucun doute que son but n'est pas le Dew Tour mais le voyage à gagner en février prochain. car en 2018, ce sera trop tard.
Belle découverte aussi que Kyle Smaine. Le californien de 22 ans, inconnu de nos services, se qualifie en 6ème position avec des runs très solides, très amples et avec la dose de show qu'il faut pour réchauffer le public frigorifié. Son alley oop 5.5 screamin" semen sur le dernier hit était sur ce point exemplaire! Il ne reste plus qu'à rajouter un peu de style à l'ensemble.
la liste des qualifiés pour la finale
Voilà, ça fait beaucoup de prose pour de "simples" qualifications, il faut croire que le froid stimule l'écriture. A demain pour les finales.