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Championnats FIS : écrémage aux qualifs

Reportage sur les qualifications de l'épreuve de half-pipe aux championnats du monde de ski freestyle FIS en Norvège. 

article Simon dumont

En direct des championnats du monde FIS de ski freestyle, reportage sur les qualifications pour l'épreuve de half-pipe. Beaucoup d'appelés et peu d'élus...

Le half-pipe d'Oslo se trouve dans la petite station d'hiver (une dizaine de pistes) au nom sans équivoque de « VinterPark » accessible en 20 minutes de métro depuis le centre-ville. En place depuis 2 ans, ce pipe accueille l'Arctic Challenge, un gros contest de snowboard, et se trouve être de fait le meilleur pipe de Norvège et l'un des meilleurs qu'on a pu voir sur le circuit FIS.


La foule des grands jours.


L'organisation, qui nous transporte en bus (avec wifi à l'intérieur), n'a cependant pas plus communiqué sur les qualifications, réservant l'accueil du public et les festivités à la finale de mardi soir. Dès lors, ce début de compétition se déroule dans une ambiance anormalement calme quand on est habitué à la foule et l’exhubérance des X-Games. À part quelques journalistes, les coachs et les officiels, il n'y a que la playlist musicale disparate de la FIS pour égayer l'ambiance.

Contrairement aux X-Games où la liste de riders invités est sélective et où les qualifications représentent une première réelle pression, les qualifications FIS tiennent plus d'un seul mot : Écrémage. 



Écrémage, car le principe d'un sport olympique et fédéral c'est d'être accessible au plus grand nombre, sous-entendu au plus grand nombre de pays (avec tout de même des quotas et des règles à respecter). On retrouve donc au coté du top 15 du circuit une vingtaine de noms inconnus venus pour faire des résultats (au sens, avoir un résultat) et marquer des points pour les JO puisque quasiment sûrs de participer avec leur pays. Ce sont des riders comme le bulgare Nikolaj Najdenov, 28 ans : « Je fais du roller depuis 15 ans [et du ski plus modérément] et j'ai toujours voulu concrétiser cette expérience. Les Jeux olympiques m'ont donné l'opportunité de trouver des sponsors et de participer aux épreuves FIS de Sochi et d'Oslo ». La fédération bulgare ne lui fournit pas de coach ni d'argent, mais l'aide uniquement à s'inscrire aux évènements. Ces riders ont l'occasion de pratiquer un pipe de qualité, de prendre de l'expérience et surtout de se faire valoriser dans leur propre pays et auprès de leur sponsor respectifs. Un Bulgare, Un Grec, deux Liechtensteinois, trois Japonais, un Coréen et trois Russes participent donc sans succès à ces qualifications avec un niveau très largement en dessous des autres.

Fartage de fortune pour Nikolaj aidé par un ami.

Cette spécificité du circuit FIS prend un autre sens quand on voit l'équipe russe équipée de belles vestes, de matériel vidéo et de plusieurs coachs. Des coachs non pas de Moscou mais du Canada en la personne de Chris Turpin assisté de Mauro Nunez. L'ancien freestyleur a été approché l'année dernière par la fédération russe de ski pour monter une équipe de ski freestyle half-pipe et slopestyle et perfectionner celle de bosses en vue d'avoir des skieurs capables de faire bonne figure à Sochi. « J'ai appris un peu de russe. Je me suis fait une petite liste de tous les mouvements du corps : en haut, en bas, gauche, droite, avance, stop et des mots de coachings comme contrôle, confiance, relaxation. » On pourrait presque se dire qu'il s'agit d'un remake de Rasta Rockett. Honnête dans ses intentions, Chris Turpin est engagé pour au moins 2 ans et suit 12 jeunes. « et je continue à chercher des talents à travers la Russie, on m'envoie des vidéos démo de riders ». Turpin dit disposer d'un budget confortable « mais pas illimité » pour travailler. En prouvent les divers stages qu'il a fait en Amérique du Nord avec ses riders russes. Les résultats ne sont pas encore là, mais ça serait en évolution. Les 3 riders russes finissent dans les derniers des qualifications. Mais on se prend à rêver d'une fédération française mettant autant de moyens sur les potentiels existants.


Tout comme les Russes, l'équipe canadienne fait un debrief/replay en vidéo à chaque fin de run de ses riders, en bas du pipe. Ici Simon D-Artois

Mais la plupart doivent payer les déplacements et les coachs comme les japonais présents. Parmis eux, l'exceptionnel Gurimu Narita, 19 ans. Un de ces jeunes surdoués, multisports, champion dans son pays pour le wakeboard (à câble) le trampoline et le snowboard, il s'est mis au ski en novembre dernier dans le but de participer aux Jeux olympiques. Si on le sent très fébrile sur le maniement skis en piste, il se montre très à l'aise en pipe en enchainant les corks 9 et déjà des doubles flair. Son sourire constant à la Markus Eder lui vaut la sympathie de tous les riders. Il finit 9éme de sa poule de qualification, non sans démériter. Il élève en tout cas grandement le niveau global du Japon avec sa compatriote Ayana Onozuka (en photo ci contre) qui arrive première des qualifications pipe chez les femmes après ses bons résultats sur le Dew Tour cet hiver. Comme souvent dans ce pays, les sportifs sont vite élevés au rang de demi-dieux : Il y a autant de journalistes japonais ici à Oslo que de riders du même pays, et ce, pour couvrir presque uniquement les victoires (ou déconvenues) de ces derniers.


Gurimu Narita a qui l'on demande de signer des autographes dès les entrainements suite à son ride.

Mike Riddle

Car de déconvenues ce sport en est fait plus que de surprises : le niveau global étant devenu très haut et la possibilité de faire 2 ou 3 runs laissent de moins en moins de place à des « exploits » individuels ou des surprises comme en on a en freeride (certes il y a des contres exemples comme Torin Yalter Wallace au X-Games de 2011). Tout le jeu consiste aujourd'hui plutôt à gérer les chutes, la pression et à être constant. À cette partie-là, Kevin Rolland se fait un peu peur. Malgré un premier run très propre et classique dans la poule 2, il manque de combativité. Au départ du second run, on lui indique qu'il sera sûrement qualifié parce qu'il est 12éme au général (les 4 premiers de chaque poule sont qualifiés et les 11éme et 12éme au général). Il y va plus tranquillement, mais hésite quelques minutes en bas avant d'être sûr de sa place en finale. « j'ai mal skié, j'ai eu vraiment chaud. Demain est un autre jour, j'ai un autre run ».

Kevin avec Fabien Bertrand de la FFS après sa qualification.

Les deux autres Français passent les qualifications avec panache, Joffrey Pollet Villard, malade (il a vomi avant et après son premier run, l'alcool ne serait pas en cause) fait honneur à sa réputation et s'envole largement (Switch alley-oop 540 critical, switch left-side 720 tail, alley-oop rodeo 540 Japan, left-side 900 mute, right-side 900 tail). Il score son premier run à 86.8 est devient leader virtuel quelque temps. Sur son deuxième run, Joffrey ne lache rien, même pas son ski qu'il décroche sur son dernier hit. Sans gravité. Il est qualifié.
Joeffrey, unijambiste.

Thomas Krief prouve lui qu'il n'est plus un outsider et il assure solidement une troisième place (left-side double-corked 1260 tail, alley-oop rodeo 540 Japan, left-side 900 tail, right-side 1080 safety, switch left-side 1080 tail ). Le garçon en a sous le pied, il est régulier et est en bonne passe pour une médaille.

David Wise.

Dans la poule des Français, David Wise confirme son statut de leader, lui double vainqueurs X-Games. Il prend la tête au terme de son second run (Left-side 900 nose grab, right-side 720 lead mute, switch left-side 720 Japan, right-side 900 tail, left-side double-corked 1260 mute ). Le scandinave AJ Kempainnen s'exclame que « Tout mon entrainement et mes deux runs étaient exactement ce que j'avais prévu ». Il fait 4éme. Simon Dumont est encore là avec son style puissant, mais on le voit mal sortir un meilleur run en finale et Simon D-Artois ferme la liste des qualifiés.

Matt Margets en haut du pipe dimanche soir.

Dans la première poule, toutes les autres têtes d'affiche de la discipline  passent sans encombre. Matt Margets voit son niveau encore augmenté dans un run très aérien (Rodeo 540 Japan, alley-oop rodeo 540 mute, left side 900 tail, alley-oop double rodeo 720 critical, switch left-side rodeo 540 critical, switch right-side 720 mute ). « Je vais changer un peu mon run un petit peu pour la finale, vous verrez ». Lui qui n'a jamais remporté de courses majeures est bien en forme cette raison. Il prend la tête de sa poule et du général devant Torin Yalter Wallace qui assure (Right-side double-corked 1260 mute, left-side 1080 tail, switch right-side 720 mute, alley-oop rodeo 540 mute, right-side 1080 tail). Mike Riddle fait son run avec son alley-oop 360 bow-and-arrow (tir à l'arc) qui le suis depuis plusieurs années. Le tout jeune Aaron Blunck et Noah Bowman font bonnes figures tandis Jon Anders Lindstad, le seul Norvégien profite de l'élan national pour donner tout ce qu'il a mais ça ne suffit pas.

Niels Lauper, le suisse trentenaire, habitué du circuit et spécialiste de l'aérien tombera à nouveau lourdement sur le coping à la suite d'un double en fin de run.

Tous les favoris passent sauf Jossi Wells qui donne le sentiment d'être plus là pour le spectacle que pour la compétition. Il est de toute façon quasi assuré d'une participation au JO avec son pays, la Nouvelle-Zélande.
Les qualifications se poursuivent chez les filles avec les qualifications d'Anais Caradeux et Marie Martinod qui réalise tranquillement son flair en fin de run.

La final est ce mardi soir. De l'aveu de Kevin Rolland (vice-champion du monde en titre). , elle sera plus soutenu et donnera lieu à d'avantage de combat. « Les championnats du monde faut faire 1 ou 2 ? On est là pour être champion du monde, vaut mieux faire un ». Pour les compétiteurs ce titre vaut plus que les coupes du monde. Il est difficile de faire de pronostic tant la course est ouverte dans le top 5 mais ce sont souvent aujourd'hui les jeunes riders qui font bouger le sport avec leur audace comme Noah Bowman ou Joffrey Pollet-Villard. Pour les plus anciens, il faut reprendre des risques.

Les résultats complets de la première poule et de la seconde. Et chez les femmes.

Vous pourrez suivre en live les résultats de la finale (homme et femme) ici à partir de 19h30 :

http://live-scoring.at/fis3/wschp#tabs=5

La liste de départ pour la finale :

portfolio

VinterPark

Photo Pierre Morel
Oslo est décidément la Grenoble de Scandinavie avec la même culture glisse et les mêmes possibilités de ride aux alentours. Les jeunes viennent ici en métro pour skier. Les pistes sont ouvertes jusqu'à 22h.
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Jon Anders Lindstad

Photo Pierre Morel
Le Norvégien sous les caméras de la presse locale.
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Simon Dumont au matin

Photo Pierre Morel

David Wise

Photo Pierre Morel

Jossy Wells

Photo Pierre Morel

Joffrey Pollet-Villard

Photo Pierre Morel

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