"The pretzel man, the king of afterbang". C'est avec ces qualificatifs élogieux que Simon Dumont qualifie l'Américain stylé Tom Wallisch. Nous l'avons rencontré pour une longue interview.
"The pretzel man, the king of afterbang". C'est avec ces qualificatifs élogieux que Simon Dumont qualifie Tom Wallisch dans la vidéo du JOSS 09 (voir plus bas). Tom n'a pas perdu son temps en démarrant tard : il a 23 ans et il est apparu sur les radars newschool en 2007 avec une petite vidéo qui a enflammé internet. Nous avons rencontré Monsieur afterbang à l'occasion des X Games Europe. Handicapé par une blessure en début d'hiver, sa saison de compétition est tombée à l'eau, mais il garde tout son fameux enthousiasme pour aller skier, n'importe où, n'importe quand. Et puis le monsieur est éduqué, ce qui lui donne un sain recul sur le monde du freestyle. Le micro est ouvert...
-Tu n'a pas été qualifié pour le slopestyle des X Games Europe à Tignes, alors que tu as gagné l'année dernière ? Tu aimes la compétition et ses contraintes ?
-J'aime la compétition, j'ai commencé il y a seulement deux ans. La pression est à la fois positive et négative. Si je pouvais, je skierai dans le park avec mes potes. Je participe aux compétitions pour skier dans de nouveaux endroits, voyager, je ne le fais pas pour être connu.
-Tu as 23 ans, ce qui est plutôt âgé sur la scène freestyle ?
-Oui, c'est assez vieux (rires). Les freestylers deviennent connus si jeunes aujourd'hui... Skieur pro, c'est toujours quelque chose dont j'ai rêvé sans penser que ça arriverait un jour. J'ai skié, et voilà ! Je suis devenu pro skieur un an environ après avoir terminé l'université, ce n'est pas un parcours habituel de terminer ses études avant de se lancer dans le ski. Je suis vraiment content d'avoir terminé mes études, d'avoir fait cela dans le bon ordre, cela apporte des avantages, je suis content d'avoir une éducation. En réalité, je n'ai pas tout à fait terminé, j'ai encore une petite partie de cours à l'université de l'Utah en science et business administration. Je me concentre sur l'école l'été et l'automne, c'est là que je reviens dans le monde réel ! Partir en trip, skier et faire la fête, ce n'est pas un vrai métier, c'est un mode de vie dont je profite tant qu'il dure.
-Ca te manque de ne pas avoir été un skieur précoce comme Torin Yater-Wallace, par exemple ?
-Il est vraiment doué et il a un bel avenir ! J'aurais peut-être aimé vivre cela mais je suis content de mon parcours. Peut-être est-ce à Torin qu'il manque de ne pas avoir eu un parcours comme le mien (rires). Oui, je suis peut-être un peu jaloux de lui mais nous n'avons pas tous les mêmes opportunités dans la vie.
-Comment vois-tu le monde du ski freestyle ?
-Il devient très segmenté, les skieurs se spécialisent, je n'aime pas forcément cela mais ça grossit très rapidement. D'un point de vue extérieur, c'est excitant à suivre, c'est un sport unique au monde.
-Parle-nous de ton histoire, d'où viens-tu ?
-De Pittsburgh en Pennsylvanie. C'est la côte Est, il n'y a pas beaucoup de montagnes. Le snowpark chez moi est grand comme la colline. Où j'ai grandis, il n'y avait pas de scène freeski, alors je regardais les vidéos : j'ai vu tous les segments de TJ Schiller. Ensuite j'ai déménagé à Salt Lake City en 2006. En devenant pro skieur il y a 3 ans, j'ai pu arrêter de travailler pendant l'été et skier, tout en pouvant payer mon loyer.
-Tu es devenu connu d'une façon assez particulière. Une vidéo de toi a fait le tour d'internet...
-Oui, j'ai voulu participer à un contest Level One en 2007, ma vidéo est devenue un hit sur internet. Il y a beaucoup de rails, des petits sauts, c'est très technique. En 2007, il n'y avait pas de video blogs comme aujourd'hui, pas d'argent pour de la vidéo sur internet. Je suis devenu connu comme ça, en discutant avec les gamins online, mais je n'ai pas eu des sponsors qui m'ont proposé des contrats tout de suite, ils voulaient que je gagne un contest pour que je devienne connu hors du cercle des fans sur internet. J'ai eu des blessures, des problèmes pour me faire accepter sur des compétitions, connu des victoires mineures qui me ramenaient un peu d'argent... et finalement deux ans plus tard, en 2009, je participe au North Star et je gagne la finale d'une étape du Dew Tour, c'est ma première vraie victoire. C'est à partir de ce moment-là que j'ai eu des sponsors, des contrats. J'avais fait mes preuves.
-Comment la vidéo change-t-elle le ski ?
-De façon très importante. Tous les gamins peuvent acheter une caméra GoPro et aller dans le park avec leurs potes, faire un montagne, ajouter une musique et la mettre en ligne gratuitement, avoir du feedback d'autres skieurs... Cela encourage les skieurs à essayer encore plus ? Pour les riders pros, c'est pareil : avant ils faisaient de la compétition et filmaient des segments. En entrainement, personne ne te voyait. Les pros n'avaient pas cette pression avant. Maintenant tout le monde se filme tout le temps, c'est bien et pas bien... Par exemple dans mon cas, il y a toujours un gamin qui veut filmer mon run, si j'avais prévu un straight air, il faut que je change, que je fasse mieux parce que ce kid me filme... Et puis si je tombe sur un rail, un gamin m'aura sûrement filmé et ça va se retrouver sur internet, tout se retrouve sur internet, je ne peux pas y échapper ! C'est dur d'expliquer aux kids que je ne fais pas tout le temps des rodeos et des corks à fond.
-Ton style est une influence pour beaucoup de skieurs, une référence même (voir la vidéo du JOSS avec Simon Dumont). Est-ce qu'un style est inné ou il se construit ?
-Il faut travailler, le fabriquer, c'est juste une question de répétition, d'apprentissage, ça vient avec le temps. Plus tu fais un trick, plus tu skies et plus tu es smooth.
-Qui influence ton ski ?
-Tout mon ski est influencé par ceux avec qui je ride : Pep, Tanner, qui sont tous deux de grandes inspirations, Ewan Raps, les films de Poor Boyz et Matchstik, Casabon, Hornbeck. Je regarde les pros mais aussi les non pros quand je skie à Park City avec mes potes Steve, Rich, Tim.
-Ta carrière a réellement commencée en 2007, avec l'attitude qui signe ton style : l'afterbang ?
-C'est mon année-charnière, c'est là que j'ai commencé à filmer avec Level One. On avait un jump très marrant sur Copper Mountain et un pote m'encourageait à avoir un landing solide, ce qu'on appelle afterbang aujourd'hui. Hornbeck était avec nous, j'ai skié avec lui, je l'ai regardé, je me suis inspiré de lui et maintenant je suis connu comme celui qui a inventé l'afterbang. Je ne veux pas tricher alors je dois dire que c'est lui qui m'a inspiré.
-Tu as commencé l'hiver avec une blessure ?
-L'année dernière a été une belle saison, tout c'est bien passé avec un bon flow. Cet hiver, je me suis cassé l'omoplate sur un module et j'ai raté une partie de la saison de compétition, j'étais immobilisé au moment où j'étais censé être partout et skier. Je me suis blessé sur une box à Park City et, après plusieurs semaines de réeducation en pensant que c'était musculaire, j'ai fait une radio et j'ai vu que c'était cassé. Tout mon travail n'avait fait qu'empirer la situation ! J'ai participé à la troisième étape du Dew Tour, encore un peu handicapé, et les X Games Europe sont ma première vraie apparition depuis ma blessure.
-Tu sors des parks pour skier en backcountry ?
-La plupart de ma saison, ce sont des contests, du voyage, des tournages dans les rues, de l'entrainement en park. Je n'ai pas assez de temps pour skier en backcountry, mais j'y vais au moins deux semaines par an. J'aimerai me concentrer la dessus, parce que quand le corps fatigue il faut aller dans de la neige plus molle (rires). Dans chacun de mes segments, j'ai toujours une partie de FSBC, c'est important de montrer que je peux skier ce terrain.
-Tu réalises aussi les épisodes de Wallisch Wednesday ? Quel est l'objectif de ces vidéos ?
-C'est un moyen de toucher les gamins. La question qu'ils me posent le plus souvent est : "Can you sign this ?" et puis comment faire les "pretzel, afterbang et cork 3". Là, je leur réponds en vidéo. C'est aussi de la promotion pour ma marque, je vends des skis pour Scott qui me paie pour ces épisodes. Ce n'est pas si mal déjà ! Avec les sponsors, ce qui m'a toujours gêné ce sont toutes les négociations en coulisses, Money rules the world, on dit ! Je veux travailler avec des marques que je peux soutenir en y croyant, travailler avec des gens que j'apprécie et ce n'est que récemment que j'ai réussi à trouver un bon groupe de sponsors. Maintenant que je suis connu, je voudrais rester avec une seule marque, ce n'est pas très intéressant de changer de sponsors en permanence, cela veut dire que tu fais cela pour l'argent plutôt que travailler à la construction d'une relation.
-Tu skies tout le temps, quelles que soient les conditions ?
-C'est naturel, c'est ce que j'aime le plus, tous les jours je sors, j'adore être dehors. "Finis ton assiette parce qu'il y a des gamins qui meurent de faim", cette phrase s'adapte au ski : je profite de chaque minute, j'en profite maintenant on ne sait pas combien de temps ça dure, tous ces gamins veulent mon boulot (rires) et je n'aimerais pas m'accrocher à mon job sans passion, uniquement pour faire de l'argent.
-Justement, que vas-tu faire après le ski ?
-Après ma carrière de skieur... j'espère qu'il n'y en aura pas, je veux skier pour toujours ! C'est un sport difficile, j'ai l'impression d'avoir de l'arthrite partout dans mes os. Je veux avoir mon diplôme à l'université, ensuite j'aimerai rester dans le business du ski, concevoir des skis, dans le marketing et le design. J'ai déjà dédié une grande partie de ma vie à ce sport, je continue.
16 Commentaires
Il a l'air d'avoir les pieds sur terre le garçon!
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Bien bon garçon, avec un pur style !
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Belle ITW, vraiment !!
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Tom est déjà une figure de scène freeski, espérons qu'il continu sur sa lancée
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Belle interview! Un mec posé! On en veut plus des comme sa!
Good Luck Wallisch
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Franchement le Tom j'le respecte, c'est un mec bien tranquille qui veut juste profité de la vie !!
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Moi de mon temps, on n'avait pas de télésiège alors il était forcément plus dur de faire ce que vous faites actuellement.
Toutefois j'aimerais vous apportez mon soutien pour vos futurs exploits a accomplir.
Bisous,
Gérard
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