Asahidake, 3 sur 3

Il est tombé une dizaine / quinzaine de cms dans la nuit à Asahidake, allez savoir combien de plus dans la forêt magique… La météo au Japon est totalement imprévisible, les accumulations ont leurs règles propres, et le volcan semble avoir décidé de se mettre en mode "aimant à neige". Mais attention, on n'est pas là pour rider, il faut bosser et la journée se passera, par -20° à vue de doigts qui brulent, dans un petit cirque caché en backcountry, auquel on accède à pattes depuis la station. Physique quand on s'enfonce facilement jusqu'à la taille, plus par endroits... Car hors des sentiers balisés, c'est mini 1 mètre de fraiche ultra légère...

Du coup, pas de ride pour les forçats que nous sommes mais la surmotivation des riders, la qualité incroyable de la neige et des lignes trouvées, font vite oublier cette passagère frustration. De toute façon, cela reste la meilleure façon de bosser, il serait inutile de s'aventurer sur le domaine alors qu'on a ici tout sous la main, et que rien n'a été skié depuis le début de la saison. Et il se trouve qu'on est tous là pour bosser, dont acte. Et malgré la tempête qui s'amplifie violemment, la justesse du choix se confirme : on engrange les bonnes images. La lumière est médiocre, mais c'est le Japon, ce n'est pas une surprise! On a mangé notre pain blanc là dessus dimanche dernier. Coté ride, Victor Galuchot est vraiment l'homme fort du jour, PA Chedal pose en switch et gagne en confiance alors que Fab Maierhofer s'énerve pas mal sur son manque de réussite en receps (ça va s'arranger). De 10 à 15h sans interruption, personne n'aura chômé.
En fin de journée, j'arrive quand même à puiser sur mes forces pour remonter le terrain de jeu avec le matos (+ le sac photo) et  poser  3, 4 virages, au bord de la noyade : de la neige jusqu'à la poitrine, tellement légère qu'on avance quand même, drôle de sensation inédite... Je crois que je vais quand même devoir creuser l'affaire et aller me faire 2, 3 rotations de téléphérique demain matin, si la météo le permet. Comment résister?

De la difficulté de consommer au Japon et du Tam Tam magique

Ce soir, on s'est offert un petit sushi… avec le cours du Yen actuel, ce n'est pas donné mais ça fait du bien et c'était l'occasion de fêter le retour de Nico et Fab dans notre société de consommation. Car heureux titulaires d'une carte Mastercard, ils étaient à cours de liquide depuis 2 jours. Il faut savoir qu'au Japon le liquide est roi. Nos cartes Visa et Mastercard n'ont pas cours hormis dans certains shops et hôtels internationaux dans les très grandes villes. Hors de question de payer un forfait par carte par exemple.
Le bon plan est de retirer dans les magasins 7 Eleven (rien à voir avec le 11 septembre, eux sont ouverts tout temps) qui disposent depuis 3 ans de distributeurs compatibles. Mais qui ont arrêté d'accepter la mastercard en décembre dernier. Bref, il ne reste plus que la Poste, et y'en a beaucoup moins que des 7 eleven.

Sinon, c'est bon, on est calés, on a localisé notre jeu de Tam Tam (vidéo à suivre)

Demain est un autre jour

Tatsuya, un pote japonais rédacteur en chef du principal mag de ski japonais, devrait surement nous rejoindre d'ici peu, ayant pris connaissance de nos aventures… Voilà qui devrait ajouter une touche supplémentaire à ce trip pour l'instant exemplaire. J'ai du mal à réaliser que nous ne sommes là que depuis 5 jours.
Si vous êtes dans le coin (je ne prend pas trop de risque), ramenez vous d'urgence, c'est à Asahidake que cela se passe cette semaine...