Pascal Lebeau, photographe basé dans les Aravis, adore expérimenter avec son matos photo (on l'a vu travailler à la chambre sur des spots de surf à Hawaï) et depuis deux hivers il s'essaie à la photo nocturne (au crépuscule pour être précis), manipulant avec précaution cet objet délicat du photographe : le flash, qui peut révéler une image ou la faire exploser en plein vol en brûlant la neige. Pascal a sélectionné ses meilleures images entre chien et loup et nous explique comment il a travaillé.
-D'où t'es venue l'idée d'utiliser le flash comme ça ?
-Depuis l’invention du flash on utilise son formidable potentiel pour modeler la lumière. Il a la capacité de donner aux photos un coté surréaliste, c’est ce que je recherchais avec ces photos de ski, car bien sûr, on ne skie pas souvent au crépuscule.
-Quel est le matériel que tu utilises ?
En ce qui concerne les flashes, j’utilise essentiellement du matériel Profoto, en particulier le générateur autonome Acute B600 qui offre un rapport poids/puissance formidable. En ce qui concerne le boiter, j’utilise un D3 dont le capteur très sensible est bien adapté à ce genre de prise de vue en conditions difficiles. Les flashes sont télécommandés par des pocket wizard (voir la liste complète de son matos plus bas). C'est au skieur Xavier Léonti que je dois l’une de mes toutes premières bonne photo : nous étions en Suisse, j’étais crevé, je n’avais qu’une envie, me mettre au chaud, mais il a su me motiver ; je ne l'ai pas regretté.
-Comment se passe une session ?
-Ce sont des semaines voire des mois d’attente pour qu’il neige et qu’il fasse bien froid. Soit j’ai repéré un site, soit je fais confiance au skieur, parfois c’est un coup de chance. Il y a des sorties pour rien, c’est le jeu. C’est un peu compliqué car dans les domaines skiables il est interdit de skier de nuit, en particulier à cause des ratracks. Je n’y vais pas sans des skieurs du coin qui connaissent le danger et les pisteurs, d’autant qu’avec la nuit il fait vite humide et froid. Ca peut devenir problématique de manipuler certaines petites commandes de flashes, de placer les cordons quand les doigts sont gelés. En général j’essaie de me faire accompagner par un assistant bon montagnard à qui je peux faire confiance (je remercie Olivier Mermillod et Yvan Chaberty qui m'aident souvent).
-Quels sont les photographes dont tu t'inspires pour ce travail ?
-Ils sont nombreux. Au tout début j’ai été impressionné par le travail de Vianney Tisseau, photographe de snowboard hors-pair. En ski freestyle Stef Candé est très fort aussi. Pour la sensibilité j’aime beaucoup ce que fait Christophe Margot. Il y a tellement de bons photographes …
-Tu shootes à la nuit totale où tu gardes de la lumière dans le ciel ?
-Je préfère garder un peu de luminosité dans le ciel mais il ne faut pas dire les secrets ! (rires) Tout est là, entre le moment où la lumière a suffisamment décliné pour que le flash entre en action, et avant la nuit complète. Ce n’est pas très long, donc il faut être prêt. Ceci dit il serait intéressant de shooter par nuit complète, mais cela pose plusieurs problèmes : il faut un minimum d’éclairage continu, pour la sécurité des skieurs, il faut beaucoup de flashes, et il faut pouvoir rentrer au bercail avec tout le matériel. Ceci dit les frères Falquet ont fait une belle expérience de film avec des torches et les photos de Dom Daher sont remarquables.
-Est-ce difficile d'utiliser le flash sur la neige ?
-En effet, si le flash est trop direct la neige perd tout détail de gris, elle n’est plus que blanc spéculaire sans détail comme une feuille papier : il n’y a plus rien à imprimer. Comme on a quand même besoin de puissance pour saisir l’action et les éléments distants, j’ai tendance à éclairer un peu vers le ciel, c’est étrange de voir les flashes ainsi dirigés mais au final ça marche.
-Tu as fait beaucoup d'essais avant de réussir ?
-Au début oui, puis avec l’expérience de moins en moins. Pour ceux qui veulent s’y essayer, qu’il n’attendent pas le jour J pour se lancer, mais qu’ils fassent des essais dans un snowpark pas trop fréquenté, en prenant soin de ne pas mettre les flashes à un endroit risqué pour les skieurs.
-Quel est ton prochain projet de travail ?
-Dans le ski, avec Olivier, Yvan et Seb (Collomb-Gros), nous espérons refaire des photos par pleine lune avec des torches comme il y a deux ans, mais les nuits où les conditions sont remplies sont rares. J’espère faire aussi de simples paysages de nuit à la chambre..
Matos :
Nikon D3 et D90
14-24 mm f/2.8
24-70 mm f/2.8
70-200 mm f/2.8
Extender 1,7
24 mm f/3.5 à bascule/décentrement
50 mm f/1.8
Flashes Nikon SB800
Flashes Profoto Acute B600 et Pro 7-b 1200
http://www.objectif-bastille.com
Pascal expose ses photos du 19 janvier au 27 février 2009 à Objectif Bastille (11 rue Jules César, 75012 Paris).
20 Commentaires
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sinon, des pdv d'action collé au skieur avec un flash qui laisse une place tout de même au filé!
limite cramé parfois, un gros plus pour les 7, 9 et 12!
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Moi j'ai une question technique:
La tof 3, le flash utilisé est le profoto acute 600 à puissance max, ou le Pro 7b??
Pour savoir si la puissance du acute 600 est suffisante en plein jour!!
Merci pour la reponse
Thomas
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Ceci dit, +10 concernant la technicité de telles photos !
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Bref, gros + aux plans larges, petit - aux plans serrés.
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Merci Nico, prépare tes skis!
Ok pour la whitecristal quand je passe à Avoriaz, si les Meynet m'en laissent le temps...
Si vous avez des questions techniques, voici le blog:
http://pascallebeau.blogspot.com/
Pascal
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et puis surtout Seb et Oliv je vous aime fort
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