A la veille du début des vacances, la neige est là sur nos reliefs. Oui, mais pas partout. La situation est même délicate par endroits. Cet article est donc l'occasion, pour nous, de vous proposer un tour d'horizon massif par massif et de vous permettre de savoir si vous avez fait le bon choix et ce qui vous attend une fois en station.
Ces articles précisent et complètent les prévisions automatiques, station par station, massif par massif, de notre Météo Skipass bien connue.
Avant de vous proposer un état des lieux détaillé sur le lieu de vos vacances, il nous apparaît important de vous expliquer d'où l'on vient et pour quelles raisons. En clair, de vous faire comprendre quelles conditions météorologiques ont marqué les deux tiers de l'hiver (en météorologie, l'hiver se termine le premier mars) et leurs conséquences sur l'enneigement.
La première carte témoigne de l'écart à la moyenne de la température sur la période "Décembre-Janvier" en France. Cette anomalie dépasse fréquemment les +1 degré voire les +2 degrés par endroits. La deuxième carte, de droite, nous montre clairement que nous ne sommes pas les seuls à subir cette douceur. Il s'agit là-aussi de l'anomalie de températures par rapport à la moyenne (seulement pour le mois de janvier) à l'échelle de l'Europe cette fois. Le résultat est le même : le rouge domine largement.
La raison de cette douceur se joue principalement à une échelle météorologique. Le placement des centres d'actions, que sont anticyclones et dépressions, permettent cela. En effet, nous sommes constamment soumis depuis le mois de décembre à un vortex polaire (les dépressions, et masses d'air froid qui circulent autour des pôles) très concentré. Il peine à s'abaisser en latitude et donc nous envoyer plus souvent sa masse d'air, plus fraîche, associée. Le courant dominant, sur l'Europe Occidentale, depuis des semaines est un courant d'Ouest nous apportant de la douceur en provenance de l'océan voire des Tropiques.
C'est d'ailleurs dans ce contexte que de très nombreux records de chaleurs mensuels ont été battus il y a quelques jours alors que nous sommes seulement au début du mois ! C'est également dans ce contexte que la limite pluie-neige s'est élevée à plus de 2600 mètres par endroits le weekend dernier.
Enfin, le changement climatique (et donc la hausse globale du mercure à l'échelle du globe) accentue encore plus ces épisodes de douceur.
- la température n'a jamais plongé sous les -15 degrés à Bessans (73) à 1730 mètres depuis le 1er novembre ... fait inédit depuis l'ouverture de la station là-aussi.
Fort heureusement pour certaines stations, cette douceur n'est pas forcément liée à un temps très sec depuis novembre. Au contraire, des perturbations ont très fréquemment circulé en novembre/décembre puis depuis la fin du mois de janvier. Vous ferez le lien aisément à l'aide de ce que l'on évoqué depuis le début d'article : la différence d'enneigement est donc particulièrement marquée en fonction de l'altitude.
La neige est rarement tombée en basse-montagne (sous 1200 mètres), tombe relativement fréquemment plus haut (1200/1800 mètres) mais subit parfois des phases de fonte durables remarquables au cœur de l'hiver, comme c'était le cas le weekend dernier. En clair, la sous-couche ne s'est constituée nulle-part en-dessous de 1100/1500 mètres en fonction des secteurs et des versants.
Autre distinction à faire, certains massifs sont traditionnellement plus abrités durant les phases de redoux (Mont-Blanc, Beaufortain, Haute-Tarentaise, Haute-Maurienne ... ) à l'inverse d'autres massifs qui prennent les redoux de plein fouet (Vercors, Chartreuse et Bauges notamment). C'est essentiellement sur ces derniers massifs pré-cités que les conditions d'enneigement sont délicates. Même si le haut des domaines profitent parfois de bonnes quantités, les liaisons vers les fronts de neige étaient parfois impossibles ces derniers jours.
La couche de neige tombée mardi a redonné une belle ambiance ... mais suffira t'elle à sauver le début des vacances sur les coins qui souffrent du manque de neige ? Pour quelques jours peut-être mais cela va être difficile de tenir sur la durée si de nouvelles chutes de neige conséquentes en basse-montagne ne se mettent pas en place.Terminons sur une bonne note : sur l'immense majorité des domaines skiables des Alpes du Nord les vacances vont très bien démarrer et il y a de la marge en terme d'enneigement. C'est sur que si vous avez choisi une station avec un front de neige à 970 mètres et un sommet de pistes à 1700 mètres ... ça risque d'être un peu plus compliqué.
C'est un peu le même type de situation que pour le voisin du Nord que l'on rencontre sur ce massif. Les stations d'altitude (avec un front de neige au-delà de 1500/1800 mètres) ou celles très abritées au cœur des Hautes-Alpes notamment profite d'un enneigement correct sur la majeure partie de leur domaine skiable mais parfois déficitaire sur le bas des domaines (notamment sous 1400/1600 mètres).
Ailleurs, la situation est très délicate sur les stations de basse-altitude les moins bien exposées. La photo de droite, issue d'une capture de webcam, représente bien cette ambiance déjà plus printanière qu'hivernale sur les pentes de la station de Laye (05) dans le Champsaur.L'illustration de gauche, représentant l'enneigement en Mercantour, montre elle que, sur ce massif, la limite d'enneigement est fortement remontée en pentes Sud (1900 mètres !) en raison de l'absence de chutes de neige depuis plusieurs semaines et d'une douceur hors-saison durable.
La situation n'est donc pas bonne avec un enneigement clairement déficitaire à toutes altitudes. Certaines stations ne peuvent ouvrir la totalité de leur domaine par manque de neige. Le Jura, plus froid, s'en sort le mieux mais la couche n'est tout de même pas très épaisse.
Soyons clairs : le froid durable ou des offensives neigeuses à basse-altitude ne sont absolument pas envisagées ces jours prochains.
La raison ? Elle est toujours la même. Comme nous l'évoquions lundi, un profond et rapide courant d'Ouest très durable va se mettre en place à partir de dimanche. La carte ci-dessous, modélisant les vents en altitude en début de semaine prochaine, est claire : la masse d'air va rester d'origine océanique et donc majoritairement douce. Plusieurs conséquences en termes d'enneigement donc :
- les températures, souvent douces, vont largement limiter les possibilités de production de neige de culture.- les épaisseurs de neige pourraient grossir, mais plutôt en moyenne et haute-montagne.
Bref, l'écart entre les stations d'altitude et celles de basse-montagne devraient continuer de se creuser. Et nous ne sommes pas franchement optimistes quant au devenir de la couche de neige sur ces dernières d'ici le milieu de semaine prochaine (même si on n'est jamais à l'abri du bonne surprise) ... nous serons alors mi-février à deux semaines du printemps météorologique et l'hiver ne se sera alors jamais vraiment installé sous 1300/1500 mètres.
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