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Domaines Skiables de France (DSF), chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables, fédère 238 membres actifs (opérateurs de remontées mécaniques ou de domaines skiables). Elle a tenu dernièrement à Besançon son grand congrès annuel, l’occasion pour nous de vous donner quelques chiffres jalons sur la saison passée :
- les opérateurs de remontées mécaniques ont investi près de 400 millions d’euros pour l’amélioration des domaines skiables ;
- Les stations françaises ont réalisé 53,4 millions de journées skieurs en 2018/2019, soit 1% de moins par rapport à la saison précédente (53,8 millions de journées-skieurs). La France reste en 3ème position sur le podium mondial derrière les Etats-Unis et l'Autriche ;
- 10 millions de touristes fréquentent la montagne française l’hiver, dont 7 millions de pratiquants de sports de glisse.
Le président de DSF Alexandre Maulin s’est également prêté pour skipass au jeu de l’interview pour nous donner quelques clefs de compréhension de l’économie du ski en France :
Skipass : Alexandre Maulin, quel est le bilan de la saison hivernale 2018/2019 ?
- Alexandre Maulin : Le nombre de journées skieurs est en très légère baisse. Ce repli de fréquentation est surprenant et a peut-être un lien avec les mouvements sociaux et leur impact sur la circulation. Dans l’ensemble, nous avons eu un très bon lancement de saison avec des vacances de noël en forte hausse dans les Alpes. À contrario, les autres massifs ont souffert du manque de neige jusqu’à la mi-janvier et n’ont pas pu récupérer avec les vacances de février le retard pris malgré une météo très favorable.
Skipass : Vous avez fixé un double cap lors de votre prise de fonction comme président de DSF : faire de nos montagnes françaises la première destination mondiale et atteindre l’objectif symbolique de 60 millions de journées skieurs par an d’ici cinq ans. Quel est l’axe de développement de nos stations pour atteindre ces deux objectifs ambitieux ?
- Alexandre Maulin : Nous voulons reconquérir la clientèle jeune. L'intérêt des jeunes générations pour la pratique de la montagne et notamment du ski est moindre. Il faut nous adapter et trouver les leviers d’incitation : encourager les classes de neige, faire découvrir la montagne sous toutes ses formes. Le Département de la Savoie fait un travail important notamment pour emmener sa jeunesse faire du ski. Nous avons un double défi de séduction et de fidélisation.
Skipass : Une importante offre « expérientielle » se développe aujourd'hui en montagne avec des espaces thématisés, ludiques, accessibles. Est-ce là, les premiers jalons de la station de demain ?
- Alexandre Maulin : Le monde du ski a beaucoup changé. Avant, vous passiez trois heures dans les files d’attente et trois heures sur les remontées mécaniques pour ne faire finalement que deux vraies heures de ski dans une journée. La modernisation des domaines skiables a libéré du temps pour faire du ski et d’autres activités. Cela nous a ouvert de nouvelles opportunités pour améliorer et sublimer l'expérience client. Chaque station crée des lieux ou des pratiques en lien avec son identité propre. Cela va du festival de musique électronique à des événements liés au bien être ou à la découverte du patrimoine.
Skipass : La rédaction s’intéresse chaque automne aux nouveautés en stations (remontées, pistes, espaces ludiques) en fournissant à ses lecteurs un dossier très complet. Mesurez-vous l'impact de ces changements sur la fréquentation des domaines skiables ?
- Alexandre Maulin : Ce que voit le skieur, c’est l’amélioration et pas forcément la nouveauté. Côté gestionnaire, un investissement lourd permet de fidéliser, d’apporter un service au top et de rationnaliser l’exploitation en réduisant par exemple l’impact visuel des pylônes. Un nouvel appareil ne permet pas de faire venir de nouveaux skieurs. Ce qui est vendeur et moteur, c’est le cadre, l’environnement, les paysages.
Skipass : Pourtant, les stations en Autriche ou en Suisse axent énormément leur communication sur les nouveautés. Ischgl, par exemple, informe pleine page sur ses nouvelles remontées mécaniques de l’hiver.
- Alexandre Maulin : L’Autriche et la Suisse sont des pays de montagne avec une grosse clientèle de proximité. La France est un pays avec des montagnes. Nous avons plus de skieurs en séjour que de skieurs à la journée contrairement à l’Autriche. La majeure partie de notre clientèle vient dans nos stations pour vivre une expérience en montagne plutôt qu’une expérience au ski.
Alors que l’intersaison 2018 avait été plutôt prolifique, « 2019 » ne restera pas dans les annales des nouveautés avec seulement 29 remontées réalisées. Sur les appareils recensés (constructions neuves ou grosses rénovations), on notera : sept télécabines, le funiculaire des Arcs qui a eu droit à un relooking complet, 13 télésièges débrayables, trois pinces fixes et cinq téléskis…C’est la première fois d’après nos comptages, que moins de 30 appareils sont livrés sur un été.
Côté neige de culture, Val-Thorens s’est offert une retenue de 306 000 mètres cube de stockage juste au-dessus de la station. Dans ce domaine, le président du Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes a d’ailleurs fixé un objectif très court terme de 50% de taux de couverture de neige de culture (actuellement de 35 % en France) alors que l’Autriche est à environ 60 % et la Suisse à 50 %. Sur ce créneau, soulignons l’arrivée sur le marché d’un nouveau type d’enneigeur le snow X conçu et breveté par la société Grenobloise Alpinov X. Une technologie révolutionnaire de production de neige de culture non météo dépendante ! A suivre.
Valmeinier (un téléski et un télésiège), les 2 Alpes (une télécabine et un télésiège) et Avoriaz (deux télésièges six places) font coup double. Serre Chevalier (deux télésièges quatre et six places, un téléski) et Courchevel (une télécabine et un télésiège neufs, déplacement du télésiège des Tovets) triplent même.
Les téléphérique de Caron à Val Thorens, télécabine de Costebelle à Pra-loup, télésièges de Bisorne à Ax et Family à la Pierre-Saint-Martin font leur (grand) retour.
Puyvalador dans les Pyrénées redémarre après deux ans de fermeture. Seule la partie basse devrait être accessible grâce aux téléskis mais on peut se réjouir de cette relance.
Le Skyvall, télécabine reliant la vallée du Louron à la station de ski de Peyragudes, réinvente l’offre touristique été/hiver.
Partons à la découverte de ces nouveautés ! Rien ne vous échappera (ou si peu!). Pour des soucis de lisibilité (et de longueur d'articles), nous avons découpé notre bible des nouveaux aménagements en cinq tomes bien distincts : Haute-Savoie, Savoie, Isère et Alpes du Sud, Pyrénées et la Suisse.
Lire l'article complet sur les nouveautés domaines skiables en Haute Savoie.
Lire l'article complet sur les nouveautés domaines skiables en Savoie.
Lire l'article complet sur les nouveautés domaines skiables en Isère et dans les Alpes du sud.
Lire l'article complet sur les nouveautés domaines skiables dans les Pyrénées.
Lire l'article complet sur les nouveautés domaines skiables en Suisse.
2021, c’est encore loin mais les stations s’y préparent déjà. On peut déjà vous annoncer sans trop se tromper :
Le chantier colossal de la télécabine Orelle – Caron est rentré dans sa phase active. La nouvelle installation signée Doppelmayr remplacera la télécabine 3 Vallées Express sur son premier tronçon et permettra un accès direct à la cime Caron.
Dans la vallée voisine de Méribel, une nouvelle remontée partirait du secteur plan du bois pour monter jusqu'en haut de Platière 3 (l'actuelle télécabine serait démontée). Son nom commencerait par un "B" comme la bête à corne qui peuple nos montagnes alpines.
A Arêches-Beaufort, la télécabine du Bois permettra une liaison directe entre le front de neige du Planay et le plateau du Cuvy.
A l’Alpe d’Huez Grand Domaine, pas moins de trois nouvelles remontées mécaniques sont annoncées pour l’hiver 2020/2021. A la suite de l’inauguration l'hiver dernier du premier tronçon du TSCP Huez – station, sont entamés les travaux de construction de la portion Huez-Paganon qui se termineront l'été prochain. A Vaujany, un télémix devrait remplacer le télésiège de Clos Giraud. Enfin, à Allemont, les travaux de la télécabine Eau d’Olle Express qui reliera la station d’Oz démarrent en ce mois d'octobre.
Megève Domaine Skiable a initié un projet de réaménagement de ses installations, ayant pour but de simplifier les liaisons entre les secteurs Rochebrune et la Cote 2000 avec la construction de deux télésièges débrayables six places.
Dans les Pyrénées, le téléski à enrouleurs des 1000 à Peyragudes grimpera jusqu'au pic du Cap des Hittes à 2400m environ. Cette remontée mécanique permettra ainsi d'offrir une vallée Blanche (piste rouge) rallongée sur le versant des Agudes et 1000 mètres de dénivelé négatif.
Un grand merci comme chaque année au site www.remontees-mecaniques.net pour avoir largement débroussaillé le sujet en amont.
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