Après une longue période de convalescence, Kevin Guri est parti à l'aventure au Maroc en février dernier dans l'idée de combiner ses deux passions : le ski et le surf. Récit de son voyage.
Après neuf mois passés en partie dans mon canap' en raison d'une vilaine blessure au genou, je peux doucement remonter en selle sur mes deux plus fidèles destriers : mes skis et ma planche de surf. Partir sur un trip en combinant les deux, il n'y a rien de mieux -après les copains- pour retrouver le moral.
Je me retrouve donc avec un billet d'avion pour le Maroc. Vous me direz mais pourquoi là bas ? C'est un endroit que j'ai parcouru à plusieurs reprises, avec mon pote Pierre Guyot pour ses innombrables vagues, et aussi pour le VTT dans les montagnes de l'Atlas au pied du mythique Mt Toubkal. Après avoir vu le potentiel des montagnes, je m'étais juré de revenir avec mes skis dans ce coin.
En gros c'est le pays parfait pour allier dépaysement, bonne bouffe, belles rencontres, mais surtout le ski et le surf.
Pour ne pas trop m'embêter, j'embarque seulement mon matos de ski, pour le surf je me ferai prêter le nécessaire par Imad un pote marocain qui est prof de Surf dans le coin. Bien sur, en bon chat noir Bellevillois, le jour de mon départ, c'est le retour tant attendu de la neige à la maison. Aucun regret, de toutes manières je ne suis pas encore capable de skier en poudreuse avec mon genou.
L’atterrissage à Marrakech est magnifique, il y a une vue imprenable sur l'Atlas enneigé et sur le désert interminable en arrière plan. Les deux pieds sur terre, je file en direction d'Oukaimeden, petite station perchée à 2600m, pour voir comment sont les conditions autour du Mt Toubkal.
Après une courte nuit au CAF local, je monte au sommet de la station en rando qui est à 3200m. Une fois la haut je prend une bonne claque : la vue panoramique sur les montagnes et la plaine de Marrakech est folle, il y a pas mal de neige et gavé de lignes à dégommer.
Juste avant de redescendre, je tombe sur quatre Marocains qui avaient passé la nuit dans une sorte de boite métallique. Ils n'avaient rien pris à manger ni à boire, du coup je leur offre mon thé à la menthe. Bizarrement, après l'avoir gouté ils se marrent tous... J'en déduis qu'il doit être dégueulasse. Normal vu la dose de sucre qu'ils mettent, moi avec mon thé zéro sucre, ça ne va pas leur déchausser les deux dents qu'ils leurs restent...
On décide donc de descendre ensemble, je sentais que j'allais me marrer et effectivement après les premiers mètres dans la vielle peuf, c'est roule boule à droite à gauche !
Une fois en bas, j'assiste à une scène incroyable en regardant la station de ski fonctionner. C'est un vrai bordel mais organisé ! Je me fais offrir le thé par un des marocains qui tient le seul shop de la station avec un toit (rires). J'en profite pour prendre des infos sur ma future montée au Toubkal. Du sucre plein la bouche, je file direction Sidi Ifni au sud d'Agadir, c'est là bas que commencera mon Surf Trip.
Les conditions sont top pour 5 jours, je décide de me refaire tous les spots que je connais histoire d'être efficace. Je récupère donc la board de mon pote, à l'hotel Suerte Loca, un endroit bien paisible de Sidi Ifni. Il y de belle vagues et les températures sont plutôt agréables (32 dégrées), Yalhaaaaa je cours à l'eau !
Ensuite, je remonte au nord prêt de Taghazout, c'est un peu le Hossegor marocain avec la mythique vagues d'« Anchor Point », qui elle est surpeuplée... Je prends donc quelques vagues avec Quentin Pelmont le king du télémark freestyle, puis je file en direction au sud d'Essaouira, dans un petit village bien rustique.
Sur la route, je récupère Audrey, une surfeuse française que j'ai rencontré à l'aéroport et qui a halluciné de me voir avec des skis au Maroc. Elle était bien sympathique, je lui ai donc proposé de lui faire découvrir une superbe vague près d'Essaouira, un de mes endroits préférés au Maroc. Là bas, on dort chez Adil Boutayeb, le premier marocain que j'ai rencontré avec Pierre Guyot il y a 4 ans. C'est un jeune pêcheur et surfeur local qui a aménagé sa maison pour accueillir les voyageurs comme nous.
Pour aller sur le spot, il faut 30 minutes de marche, avec un vent Off Shore à t'arracher la board de dessous le bras, mais ça en vaut la peine. Sur place, on rencontre des Français de Lacanau, qui ont campé 10 jours devant la vague : une superbe rencontre, des gens simples et accueillants. On passe donc trois journées de surf incroyables en terminant au couché du soleil tous ensemble.
A un moment, il a bien fallu dire au revoir à tout le monde, et reprendre la direction des montagnes, car mon objectif était de monter au sommet du Toubkal, montagne la plus haute de l'Atlas avec ses 4167m.
Sur la route, je passe par Marrakech pour renvoyer la board de surf à mon pote, sauf qu'en sortant de la poste : plus de voiture. C'est comme ça que j'ai découvert que les fourrières existaient aussi là bas.... Je me suis retrouvé, comme un con, durant la moitié de la journée à tourner, à droite, à gauche, sous une chaleur torride de « 38° », pour retrouver ma voiture avec toutes mes affaires à l'intérieur.
Une fois trouvée, il a fallut rincer un policier pour la récupérer le plus rapidement possible, car mon but était de faire l'ascension en deux jours, il m'en restait UN. Arrivé à Imelil, je retrouve Abderahim un marocain que Tom Granier m'avait conseillé lors de leur trip dans le coin la semaine d'avant (ndlr : avec Les Crapules). C'est chez lui que je passe la nuit au bled, sauf qu'il est 17h, et je réalise que j'allais devoir me taper la montée du Toubkal entière en une journée.
C'est à dire.
Départ 4h du matin, à 1900m d'altitude. Ensuite 3h de marche avec une mule jusqu'à la neige, puis 3h de rando avec une petite pause au refuge qui est à 3100m. Donc un total de 2400m de déniv positif sur 15km en 6h, pour enfin arriver au sommet. Ce n'est pas tout, une fois arrivé en bas du run il y a de nouveau 3h30 de marche pour redescendre. Autant dire, qu'avec la caisse de poisson pané que je me trimballe en sortant de mon canap : une broutille (rires).
A ma grande surprise, la montée se passe bien. Je ne vois pas le temps passer à discuter avec Mohammed de tout et de rien, (c'est le marocain à qui appartient la mule) et surtout je n'ai pas coulé de bielle !
Sur ma route je croise un guide avec qui je sympathise bien, du coup il m'explique deux trois trucs pour la descente en Face Nord, car le bas a bien fondu et certains passages sont en cascade de glace avec le regèle.
Une fois la haut je reprends une énorme claque avec la vue, les couleurs sont incroyables. D'un coté tu as le désert, de l'autre la plaine et au milieu plein de 4000 avec un potentiel de malade, niveau couloir pente raide.
J'entame la descente un peu à l'aveuglette, mais je trouve facilement mon chemin. La neige a été sacrément soufflée dans les couloirs, par contre ce qui est au soleil est en neige de printemps et super agréable à skier. Sur la fin du run, je me fous un peu la frousse pour trouver un passage, heureusement, j'avais une photo de la face sur l'appareil pour me repérer.
En tout cas, c'est un joli run de 2000m de déniv avec pleins de couloirs dans tous les sens, mais aussi des vallons très simple à skier pour les moins téméraires. En une journée sur ces montagnes je n'ai pas eu le temps de tout voir. Alors qu'en restant au refuge plusieurs jours, il y a possibilité de découvrir des lignes incroyables et de repartir avec les spatules rassasiées.
Attention par contre, ce que tu oublies vite en bas du run c'est les 3h de marche qu'il reste à redescendre avec les skis et les chaussures sur le sac. Du coup, j'ai pris mon temps pour admirer le paysage de dingue qui m'entoure. Avant de rentrer prendre mon vol retour, je profite d'une dernière nuit, et du dernier Tajine chez l'habitant à Imelil, histoire de rentrer avec les batteries bien rechargées.
5 Commentaires
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sinon y a la mule... ouai un bon trip!
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