Après des qualifications prometteuses en début d'après-midi, nous attendions avec impatience la finale. Le bilan est en demi-teinte avec d'un côté une montée en puissance des jeunes locaux d'Aspen, Torin Yater-Wallace (or) et Alex Ferreira (argent) qui survolent littéralement la finale et de l'autre un florilège de chutes pour la majorité des compétiteurs. Gus Kenworthy, comme lors des qualifications se réveille sur son dernier et troisième run, s'emparant ainsi du bronze comme en big air. Pas de doublé français -même si on y croyait fort-, il faut admettre que les américains ont brillé ce soir, ils étaient un cran au dessus. Chapeau.
Les jeunes de la coach d'Aspen, Elena Chase se font remarquer dès le premier run. Après un passage impressionnant de Torin à plus de 90 points, Alex Ferreira, son binôme sort le grand jeu : 4 doubles. (un double cork 1260 des deux côtés, un double rodeo 1080 et un double flat spin en descendant le pipe) Son run était encore un peu brouillon à Aspen, il a considérablement bossé sur la propreté depuis. Les juges le récompensent avec une note de 93,33 points. Le ton de la finale est donné, Ferreira n'est pas venu en Norvège pour faire de la figuration. Le bronze par deux reprises à Aspen en 2014 et 2016 ne lui suffit plus.
On vous le disait lors de notre précédente couverte des X Games à Aspen, Torin a fait face à d'importants problèmes de santé en début d'hiver : une virulente infection du foie lui a coûté 12 jours d'hospitalisation dans un sale état. Malgré peu de journées sur les skis, l'américain reprend la compétition à haut niveau comme si de rien n'était. Le message qu'il envoie aujourd'hui est assez claire : "je suis de retour les mecs" !
Qualifié discrètement dernier en début d'après midi, Torin en avait gardé visiblement sous le pied. Après un beau premier run, il frappe encore plus fort sur son second passage avec de l'amplitude mais aussi un alley oop double flat 1080. BOOM (oui le "boom" est de rigueur là) ! 95 points, nouveau leader.
Lors du second run, c'est le seul compétiteur qui sort du lot -et de loin-, ses concurrents enchainent les chutes. La fatigue de la journée se ferait-elle sentir ?
Un scénario identique aux qualifications se produit. Gus chute une première fois, puis une seconde, il se retrouve donc au pied du mur pour son dernier et troisième run. Un peu comme Kevin Rolland peut (re)trouver de la ressource dans des situations de stress intense, Gus Kenworthy ne s'avoue jamais vaincu. En plus, il a toujours l'air serein et détendu mais comment fait-il ? Inutile de mentionner qu'il a concouru sur l'épreuve de big air la veille et termine à la 3ème place. Ok Gus Kenworthy est un surhomme...
Dernier à dropper de la finale, il plaque finalement son run avec beaucoup d'aisance et une amplitude folle : double cork 12, cork 1080, switch double, alley oop flat 900. En le regardant on dirait presque que c'est facile. Presque. Il obtient 90,33 points qui lui offrent encore ce soir le bronze. Sa collection de breloques des X Games passe donc de 3 à 5 en un week-end. Pas de doute, c'est SON hiver.
Tout avait pourtant bien commencé lors des qualifications, Kevin Rolland terminait premier, Ben Valentin troisième. Au fond de nous, on croisait fort les doigts pour qu'ils partagent une nouvelle fois le podium ce soir. Il faudra revenir.
Ben Valentin plaque son run à deux reprises mais commet de petites erreurs sur des réceptions qui lui coûtent sa place sur le podium. Quant à Kevin, rien ne va. On apprend que le français a chuté légèrement pendant les entrainements. Suffisamment pour le faire douter ? Il tombe par deux fois sur son unat double cork 1260. Il tente le tout pour le tout sur son dernier run, il a la rage au ventre pourtant. Malheureusement sa réception de ce trick n'est toujours pas assez propre pour espérer faire de l'ombre au trio de tête. C'est la dure loi du sport, à un tel niveau, parfois ça passe, parfois pas.
La finale dame s'est déroulée juste avant celle des hommes. Globalement les femmes ont bien ridé à l'image de la Canadienne, Cassie Sharpe, 23 ans. Pour sa deuxième participation aux X Games, elle vient déloger la championne olympique Maddie Bowman de sa position de leader incontesté. Enfin les choses bougent chez les filles, Maddie ne remportera donc pas sa cinquième médaille d'or consécutive ! Cassie met l'accent sur l'amplitude (!!) tout le long de son run et enchaine un cork 900 ainsi qu'un back to back mac twist. Maddie doit se contenter de la seconde place malgré une switch 900.
La troisième place a failli être pour Marie Martinod, auteur d'un run consistant comprenant un back to back 540, back to back mac twist et d'un 900. Néanmoins Ayana Onozuka lui passe devant dans les dernières secondes de compétition. A la différence de Marie, la Japonaise propose du switch, peut-être cette donnée a pesé dans la balance côté juges.
7 Commentaires
Maintenant que les jugements sont vraiment professionnalisés, comment cette différence est-elle prise en compte ?
Maintenant si tu arrives à poser 5 hits au lieu de 4 c'est aussi que ton amplitude est inférieure et c'est à prendre en compte. Je pense que les juges font au cas par cas. Ils ont surement voulu récompenser la variété et la nouveauté du run de TYW.
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Et merci à l'équipe skipass pour les photos et l'artible ci-dessus
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Et un cork ce n'est pas "passer la tête en bas". Une explication plus précise dirait : les skis sont perpendiculaires au sol au lieu d'être parallèles et c'est le rider qui est parallèle au sol et les skis sont devant lui. Un peu plus complexe que "la tête en bas" mais ça viendra sans doute avec le temps...
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Après je suis d'accord, les commentateurs pourraient aussi contenter les "sachants" (toi, moi, les gens qui aiment ça à fond,...) en allant plus loin de temps en temps (notamment sur les grabs, que de confusion entre tail, true tail, reverse tail, mute, rev mute,...) . Mais tu sais, les commentaires de Mike Douglas sur EXPN en live d'Aspen ne sont pas bcp bcp plus techniques que ceux en français hier...
Connectez-vous pour laisser un commentaire