Les JO 2022 à Pékin

LE CIO avait plus l'embarras que le choix dans la détermination de la ville hôte des JO d'hiver 2022, la liste des prétendantes s'étant réduite à seulement 2 villes : Pekin (Beijing) et ses 43.5 mètres d'altitude d'un coté, et de l'autre la très renommée Almaty, ancienne capitale du Kazakhstan qui pouvait se prévaloir d'un accès à de vraies montagnes avec de la vraie neige. Mais bon, est-ce vraiment l'important quand on parle de JO d'hiver?  A priori non, puisque c'est Pekin qui l'emporte.

Dans un papier bien documenté, Libération estimait ce matin l'enneigement moyen dans les sites choisis pour les épreuves olympiques chinoises : entre 5 et 20 cm par saison... La conséquence est simple : ces JO 2022 seront 100% neige artificielle, ouvrant sans doute la voie à une organisation au Qatar ou à Dubai dès 2026. 

S'il fallait modérer notre sarcasme, on préciserait quand même que les températures en Chine sont glaciales en hiver, ce qui devrait finalement permettre une bonne conservation de la neige produite, sans pour autant résoudre le problème de l'absence de dénivelé pour les épreuves alpines (ça va donner de la pelleteuse).
C'est tout le paradoxe de ces JO sans vraie neige : ils seront peut être les plus à même de fournir des tracés de qualité à certaines disciplines, notamment le halfpipe et le slopestyle qui n'aiment guère la neige naturelle. On marche un peu sur la tête.

Pour l'immense majorité des habitants de Beijing, les sports d'hiver c'est donc ça :

(photo prise en marge du Air & Style à Beijing en décembre 2010, c'est bien entendu de la neige artificielle)

Au delà des bonnes blagues que ce "choix" ne manquera pas de susciter,  la vraie question est de savoir comment les Jeux Olympiques d'hiver ont pu tomber si bas, suscitant si peu d'enthousiasme, si peu d'envie de la part des nations "alpines" (au sens "avec des montagnes") et de leurs habitants que seules des dictatures se portent volontaire à leur organisation. Et que celle qui l'emporte est celle qui n'a ni neige ni montagnes...

Pour mémoire, le Kazakhstan est 160ème du classement RSF de la Liberté de la Presse, la Chine 176ème... Et encore, c'est sans parler du sort réservé aux hippocampes et autres salamandres...

Après la Russie, et avant la Chine, il conviendra donc de profiter en 2018 d'un étonnant intermède démocratique en Corée du Sud. Quelle drôle d'idée.

Lire aussi la réaction de nos voisins de Fluofun sur cette annonce

(les quelques photos de cet article sont tirés d'un reportage que nous avions réalisé avec Fluofun en 2010 à l'occasion du premier Air & Style à Pékin, qui, indépendamment du sujet qui nous anime aujourd'hui, est une destination extraordinaire)