Il n'y a pas que les proriders qui sont passionnés de ski ! Nous voulons vous présenter des personnes qui vivent la montagne à leur manière, que ce soit un métier ou non. Après Fransec et Iraitz, nous avons rencontré Jacques Plassiard, le curé de la paroisse de Saint-Bon-Tarentaise. Jacques est avant tout un passionné de montagne, qui la pratique été comme hiver, sous toutes ses formes.
Ce que m’apporte la montagne, c’est variable en fonction de plein de choses. Parfois c’est simplement l’évasion de la vie ordinaire, être tranquille, profiter de la montagne, regarder, admirer, contempler. Parfois c’est se dire que tel sommet, tel itinéraire n’a pas été fait et qu’on va être le premier à le faire. Ce qui est important aussi c’est que de la même manière que j’ai été initié, j’ai pu transmettre à mon tour à d’autres cette passion, qui peut-être la transmettront également. Il y a un peu de tout ça, suivant les périodes, suivant les âges, suivant les années. A Bourg-St-Maurice il y avait des jeunes de la paroisse et de l’aumônerie de l’âge du collège, avec lesquels nous avons fait des randos, et avec quelques-uns nous avons même fait des courses un peu plus difficiles.
On aime la montagne pour elle-même, mais c’est aussi un lieu de rencontre. Après la descente, quand on est en bas, c’est une activité, une passion qui nous rapproche de plein de gens. L’hiver c’est plutôt la randonnée, l’été c’est plus l’escalade et maintenant aussi la recherche des minéraux, des cristaux.
Les premiers cristaux que j’ai trouvés c’était au pied de la Pierra Menta, dans ce qui était appelé la Voie des Cristaux. Ensuite je me suis mis à faire de l’alpinisme, et je me moquais un peu de quelqu’un qui passait du temps à gratter des trous alors que je préférais aller sur les arêtes avec les copains. Et finalement depuis une vingtaine d’année je m’y suis mis et c’est pire qu’un virus ! Il s'agit juste aller en montagne (mais on en trouve pas seulement en montagne), et chercher des minéraux. En particulier un minéral emblématique des Alpes, le quartz, le cristal de quartz. Je suis allé dans la Lauzière ou dans le Beaufortain pour chercher mais aussi dans le Mont-Blanc. On part en général pour 4-5 jours, en bivouaquant dans les rochers.
Avant le freeride n’existait pas parce que le mot n’existait pas. Il y en a bien qui en faisaient, qui passaient un peu n’importe où. Mais c’est sur que ça a beaucoup évolué, on parlait surtout de ski de printemps à l’époque. C’était quand la neige était stabilisée, on pouvait monter à pieds et on descendait la neige revenue. Puis petit à petit on s’est mis à parcourir la montagne dès qu’il y avait de la neige, dès le mois de décembre, dès l’automne. Le matériel également a évolué, bien sur. Quand on voit les skis qui existaient avant, de plus de deux mètres, leur poids, les fixations quasi-inexistantes, les peaux de phoque soit en vrai phoque soit en synthétique mais pas collantes, ça a beaucoup changé. Le matériel a beaucoup aidé.
Mais aussi la façon de pratiquer, dans l’esprit. Avant en randonnée, on se contentait de faire les itinéraires classiques et puis petit à petit, on est allé vers les endroits qui étaient plus difficiles, plus raides. Car à la fois on avait plus d’entrainement, et en même temps mentalement avec le matériel plus performant, on pouvait se lancer dans des pentes plus raides. Puis est arrivée la compétition, pour résumer, brancher le coeur sur le chrono et le nez dans les traces.
La Pierra Menta est un sommet qui a donné son nom à une compétition de ski alpinisme qui a commencé en 1986, avec une trentaine de participants par équipes de deux. Il y a 10 000m de dénivelé positif sur 4 jours. Désormais, 30 ans plus tard, plus de 200 équipes participent et il y en a environ autant que l’organisation ne peut pas prendre qui souhaiteraient la faire. C’est une course qui dérive du ski alpinisme, avec les peaux de phoque, la trace, des passages rocheux, des arêtes, et de la descente. Comme je faisais de la randonnée et de l’alpinisme en arrivant dans le Beaufortain, quelqu’un m’a demandé si je ne voulais pas venir aider à l’organisation, lors de la troisième ou quatrième édition. C’est comme ça que je suis rentré chez les bénévoles de la Pierra Menta. Dans les premières années j’ai participé à la définition et au traçage des parcours, puis petit à petit comme je faisais de la photo on m’a demandé de préparer les affiches et la plaquette. Pour l’affiche je fais des esquisses qu’ensuite je présente à l’équipe, et on choisit. Ca fait maintenant une vingtaine d’affiches auxquelles j’ai participé.
Ca a beaucoup changé. Mais je n’ai que 70 ans, pas 120, donc ce n’était pas si loin que ça non plus. Avant on faisait une sortie, on en parlait quand on revenait au village, entre nous, et voilà. Désormais, sur plusieurs sites internet, on a le compte rendu détaillé et les photos le soir-même de untel qui est allé à tel endroit. Parfois c’est intéressant, parfois moins… Il y a quelques-années, 5-6 ans, du côté de la Grande Casse, après un hiver avec beaucoup de neige, certains sont allés faire la face sud qui descend sur la Maurienne. Dans la semaine suivante, il y a environ une dizaine de personnes voire plus qui sont allés là-haut car ils avaient vu le topo des premiers. On peut donc dire que ça a bien changé la fréquentation en montagne au niveau de la randonnée, en la rendant plus accessible.
6 Commentaires
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Bravo Ludo
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La Montagne comme on l'aime. Merci!
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