FWT Courmayeur : faux départ

Freeride World Tour : l'étape de Courmayeur interrompue puis reportée

Huit, c'est le nombre de skieurs qui sont passés au travers des nuages avant que l'ajournement ne soit décidé.

Les prévisions météorologiques ont évolué dans la nuit de jeudi à vendredi et l'éclaircie prévue en milieu de matinée s'est lentement déplacée vers la fin d'après-midi. L'incertitude sur les passages nuageux a amené l'organisation à tenter le coup, d'autant que d'après la charte du FWT, si 2/3 des skieurs valident leur run, le classement est pris en compte. Après l'annulation de l'étape de Revelstoke, le FWT a la pression et, sur cette petite face d'environ 300 mètres, il suffirait d'une heure pour faire passer 20 skieurs sur les 31 au départ. Alors tout le monde est sur le pont.

À 8h30, le ciel est totalement bouché. L'attente commence tandis que les nuages entament leur ballet entre 3000 et 2000 mètres, le départ étant situé à 2600 mètres. 10h30... 11h30... 13h30... Tandis que le doute gagne, le rideau fini par se lever, dévoilant la porte de départ située sur la crête de Youla et une belle pente chargée de poudreuse. Troisième option du site de Courmayeur, la face située en plein cœur de la station est intéressante, quoique un peu limite pour un championnat du monde. Néanmoins, les conditions de neige ayant condamné les deux premières options, tout comme elles ont condamné le haut de cette crête qui l'aurait rendu plus intéressante, la polémique n'a pas lieu d'être.

Le tirage des dossards a donné un début de liste séduisant avec, dans l'ordre, le Français Kevin Guri, dernier vainqueur de Verbier, l'Américain Drew Tabke, champion du monde en titre, le Suédois Reine Bakered, champion du monde 2012 et l'Autrichien Fabio Studer, second sur l'étape de Chamonix l'an passé. Le départ de Kevin nous met directement dans le vif avec un run très solide dont une belle barre dans la section du haut (posée un poils tape cul), puis trois virages pour arriver sur le bas du parcours et terminer avec un gros saut droit sur une dernière barre. La descente a duré une poignée de secondes, il va falloir être vigilant. Suit Drew qui engage tout aussi promptement mais manque de se mettre une boîte dans le haut. La suite de son run se déroule à l'identique ou presque, seule la sortie diffère avec un joli passage de chamois sur la dernière grosse barre. 

photo Jérémy Bernard / FWT

Les runs se suivent et se ressemblent. Les riders ont le choix entre deux départs, soit une petite combe qui permet d'allumer quelques instants, soit un petit saut dans du raide suivi d'un slalom à travers les rochers. Ensuite, chacun prend la même barre du milieu avant de terminer, soit sur la petite, soit sur la grosse barre du bas, le tout à vitesse grand V. En dépit d'un très beau ski dans de la belle neige, le spectacle est trop fugace et répétitif. À ce ce petit jeu, c'est Fabio Studer qui sort son épingle du jeu et prend la tête de la course avec une belle maîtrise freeride sur le haut et un 360 au cordeau sur la (petite) barre du bas. À noter également la très belle descente de Loic Collomb-Patton qui fête de belle manière ses débuts dans le championnat. Malheureusement, sitôt l'arrivée franchi, le ciel se rebouche derrière le skieur de la Clusaz.

Patrick Baskins - photo Jérémy Bernard / FWT

Après deux nouvelles heures à attendre une hypothétique éclaircie, la décision finie par tomber: ajournement. Il faudra donc patienter, jeudi étant la date butoir. Ce laps de temps aura néanmoins l'avantage de permettre aux skieurs de modifier, dans la mesure du possible, leur choix de ligne. Voir, si les chutes sont conséquentes, d'envisager un autre lieu de compétition.