Qui dit weekend de Pâques, dit envie d’en profiter pour skier au maximum ! Cette année, j’ai eu envie de tester quelque chose de nouveau et d’aborder différemment ma pratique du ski. Je fais du ski de rando depuis un moment, mais toujours à la journée et toujours avec départ du parking. J’ai voulu changer ça en organisant un weekend véloski (bikepacking comme disent nos amis anglosaxons) avec séjour en refuge. Déjà parce que c’est dans l’aire du temps (baisse de l’emprunte carbone), mais aussi parce que ça permet de vivre une vraie aventure dépaysante proche de chez soi. Voici donc comment j’ai procédé, et les leçons que j’en tire pour la prochaine fois. C’est un article sans prétention, puisque c’est la première fois que je m’essaie au véloski.
Le plus gros challenge pour moi était clairement l’organisation, car sur ce genre de trip il y a beaucoup de paramètres, et donc beaucoup de choses qui peuvent être oubliées.
- Installation vélo
Après avoir lu quelques articles sur internet (et reçu des conseils bien utiles de la communauté skipass), je m’attaque au montage de ce véloski. Côté vélo et attaches, je n’ai que du matériel basique et je ne compte pas acheter plus : un vieux vélo Peugeot qui me sert pour aller au travail, des tendeurs et des vieilles chambres à air.
Pour le montage, j’ai fixé les skis ainsi que les bâtons le long du top tube, avec les chaussures sur les skis. Quelques points importants à vérifier lors du montage : attention au passage des skis par rapport aux câbles à l’avant du vélo, car si vous ne passez pas les skis correctement vous ne pourrez pas complètement tourner votre guidon et/ou vous allez abimer vos gaines. Ne me demandez pas comment je le sais … autre élément important, si vous avez un vélo d’une certaine valeur et en bon état (ce n’est pas mon cas), bien protéger le cadre lors de la pose des skis sinon vos carres vont rayer le cadre. C’est là que des vieilles chambres à air peuvent s’avérer utiles. Pour finir, les chaussures fixées sur les skis créées une plateforme sur laquelle vous pourrez éventuellement fixer votre sac à dos si vous le souhaitez. C’est ce que j’ai fait, mais je pense que ce choix dépend du poids de votre sac. De mon côté, pour être en autonomie pour 3 jours mon sac pesait vraiment (trop) lourd, si bien qu’une fois fixé sur les chaussures la répartition des poids n’était pas idéale et le vélo très difficile à emmener sur longue distance.
Trèves d’explications, quelques photos qui seront sûrement plus parlantes ! Avec les deux montages, avec sac à dos (montée) et sans (descente) :
- Nourriture et autonomie
J’ai aussi décidé d’être autonome en nourriture. Pour 3 jours, j’ai pris un réchaud basique ainsi que 3 paquets de nouilles, du saucisson, 2 boites de maquereaux et un pot de beurre de cacahuètes avec du pain + quelques barres énergétiques. Bilan des opérations : 15€. La seule chose qui me manquait pour être en autonomie totale est un sac de couchage grand froid, que j’ai choisi de ne pas prendre à cause de l’encombrement (et le refuge CAF des Drayères est chauffé, donc pas besoin).
- Itinéraire
Départ de la gare SNCF de Briançon, puis vélo jusqu’au village de Névache et enfin ski jusqu’au refuge des Drayères (2180m) en ski de rando. Le vélo restera caché quelque part dans les bois… avec les baskets. Ce qui donne 35km et 980m de d+, dont environ 28km et 500m de d+ en vélo environ. Pas tant que ça sur le papier.
J1 : Arrivée le samedi midi à Briançon, Google Maps indique 1h30 de trajet en vélo jusqu’à Névache. J’en ai prévu le double à cause du poids total du vélo. Je mettrais finalement 5h avant de commencer à monter en ski… arrivée au refuge à la nuit tombée. L’accès au refuge des Drayères est long (un peu moins de 3h), avec un faux plat très long surtout au printemps car il n’y a pas de couverture neigeuse continue sur le bas du faux plat, ce qui impose soit de déchausser souvent, soit de mettre les skis sur le sac et de marcher un bon bout de temps. Mais une fois au refuge c’est la récompense, on peut rayonner avec une multitude d’itinéraires plus ou moins longs et engagés. Il y a les Cerces et le Mont Thabor à proximité, et pour des courses moins engagées Roche Château (2900m) et le Rocher de la Grande Tempête (3000m). Bien fatigué de mon approche de la veille, je choisis ces deux itinéraires pour les jours suivants.
J2 : Boucle depuis le refuge vers Roche Château, puis Combe de la Vallette orientée Nord et remontée sur le Col de l’aiguille Noire avant une redescente en face Sud sur le refuge, pile au moment où la neige décaille. Good timing !
Les chutes de neige récentes et l’altitude ont permis de bien conserver la neige dans la combe de la Vallette, une super descente dans une neige 5*. De retour au refuge, temps calme où l’on discute avec les uns et les autres des conditions sur les différents itinéraires. Pas de couverture réseau, un temps au beau fixe, on adore. Le gardien du refuge, Boris, est super sympa et le refuge fait même office de ski test pour Zag, si vous souhaitez essayer une paire le lendemain 😊
J3 : Combe sous le Rocher de la Grande Tempête 2x, puis retour maison. Super conditions encore une fois avec de la neige poudreuse dûe à l’orientation. Rapide sandwich au refuge, puis retour à Névache via le long plat. Encore une fois, attention la couverture neigeuse n’est pas continue sur le bas ça fond vite, et en dessous c’est le goudron de la route. Mieux vaut donc éviter de prendre trop d’élan, au risque d’arriver à fond en sortie de virage alors qu’il n’y a plus de neige… Et oui, c’est totalement ce que j’ai fait. Ce qui donne un nouveau sens à l’expression réception béton . Une fois arrivé à Névache, le vélo est toujours là (j’ai pas mis d’antivol, ça rajoute du poids, les gens sont sympas en montagne hein ?) et la descente se fait étrangement beaucoup plus facilement que la montée. Le poids du vélo m’aide et me donne de l’élan, je dois juste faire attention aux virages car je ne peux pas tourner complètement mon guidon. Ce qui ne manque pas de faire marrer les automobilistes que je croise d’ailleurs.
J’ai adoré cette expérience véloski. Néanmoins, si (quand !) je devrais le refaire, je veillerai à emporter un sac plus léger car la montée était vraiment compliquée avec un ensemble autour de 25kg. Il est possible que j’ai rêvé d’avoir un vélo électrique à plusieurs occasions lors des 5h de montée…
Donc le sac ABS, grosse erreur car trop lourd, et quelques autres éléments superflus que j’ai emmenés. Je pense aussi que l’approche véloski est plus simple quand l’itinéraire est plus court et/ou avec moins de montée. Evident me direz-vous, mais c’est toujours difficile à évaluer sur le papier ! Le séjour en refuge a vraiment fait du bien aussi, surtout en zone blanche, ça permet de vraiment déconnecter.
Bilan total des opérations: 55km à vélo, environ 18 à ski, 3200m D+. Comme dirait un certain ingénieur soviétique, "not bad, not terrible".
Voilà, my 2cents sans aucun prétention, pour ceux qui voudraient s’essayer au véloski, foncez !!!
17 Commentaires
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Belle chauffe l’autonomie totale en bouffe et les 25kg sur le velo !
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Clairement Vttae avec un bon cadenas si un jour je me décide à faire ça
Merci pour ce récit ?
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Komoot c'est pas mal comme appli pour faire ses tracés vélo et se rendre compte des km, du d+ et des pentes ?
@basto.03 j'avais fait ce travail de reconnaissance du tracé sur geoportail, le problème c'est que j'ai fait l'erreur de le voir sous le prisme d'une sortie cyclisme habituelle un peu plus difficile du fait du poids, alors que dans la réalité c'était BEAUCOUP plus difficile ahah
@fabien.38 tu paies une seule fois donc ? Pas mal, je vais étudier la question alors
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Bel articles et récit
Ça donne envi ..
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