Bonjour à la communauté Skipass !
Je m’appelle Basile, j’ai 27 ans, originaire de Val-Cenis en Savoie, je glisse sur les pistes depuis mon plus jeune âge. Diplômé en tant que moniteur de ski, snowboard et wakeboard, les sports de glisse sont essentiels pour mon quotidien. Depuis maintenant deux ans, je suis devenu le coach du club de Freestyle/Freeride de ma station pour permettre aux plus jeunes de progresser et de prendre conscience des atouts et des dangers de ces disciplines. Le ski est une véritable passion que j’articule avec différents supports visuels, comme la photographie et la vidéo. J’ai récemment acquis un drone Mavic II afin de pouvoir exploiter au maximum le potentiel de mes sorties en montagne et d'alimenter mes réseaux sociaux ( https://www.instagram.com/basile.blr/ ).
J’ai eu l’opportunité d’aller enseigner le ski/snowboard dans les stations de la vallée d'Hakuba, au Japon, pendant la saison d’hiver 2018-2019, et c'est précisément cette aventure que je veux vous raconter.
Tout commence à Chamonix quand je rencontre dans un bar, Jessica, une monitrice de ski native d'Angleterre en formation avec qui le courant va immédiatement passer. Je ne la connais ni d'Adam ni d'Eve, mais au cours de la soirée, après plusieurs verres et plusieurs parties de fléchettes, on commence à évoquer le fait de partir faire une saison à l'étranger, on se dit que ça pourrait être une super expérience. Mon niveau d'anglais à l'époque n'était pas dingue, et Jess ne voulait pas partir seule loin de tout. On a donc fait ce pari absurde : si elle trouve une école de ski au Japon, je l'accompagne au bout du monde l'hiver suivant.
Nous avons donc réussi, après quelques mois de démarches administratives et d'entretiens en tout genre, à obtenir le PVT (visa vacance travail) ainsi qu'un travail en tant que moniteur de ski/snowboard dans la station de ski d'Hakuba, qui se situe a proximité de la ville de Nagano (ville organisatrice des Jeux Olympiques de 1998). Seize heures d'avion et une escale à Moscou plus tard, nous voilà enfin arrivés à Tokyo. C'était fou, du monde partout, une effervescence et une atmosphère hors du commun. Autant vous dire que j'étais à des années lumières de ma Haute-Maurienne natale ! Après deux semaines passées à flâner dans Tokyo, nous avions rendez-vous avec notre patron pour qu'il nous conduise à nos logements pour la saison à Hakuba. C'était fait, on avait réussi !
Hakuba est une petite ville autour de laquelle s'articulent dix stations de ski. Ce sont des stations de petite et moyenne taille faisant toutes partie d'un seul et grand domaine sur lequel il est possible d'évoluer grâce à un forfait unique. Chaque station a son point fort. Happo-One est la plus grande de toutes et dispose des pistes les plus engagées (dont celles des épreuves des JO). Pour le freestyle, Iwatake, Hakuba 47 et Tsugaike disposent de supers snowparks. Pour le hors-piste, chaque station a une réglementation différente. Dans certaines, il est strictement interdit de sortir des pistes balisées (et attention les Japonais rigolent zéro !). Dans d'autres, il est nécessaire de suivre une formation de 30 minutes le matin précédent chaque sortie hors-piste, à l'issue de laquelle un brassard est remis, attestant du bon suivi de la formation. Dans d'autres encore, il faut aller réclamer au pied des pistes un dossard fluo, puis le ramener après la sortie : si le soir il manque un dossard, c'est qu'il y a eu un soucis, ils déclenchent alors les secours. Et enfin il y a la station de Cortina... À Cortina, tu fais ce que tu veux ! (C'est pour cela que beaucoup de freeriders vont à Cortina). D'ailleurs, cette station atypique est constituée d'un seul ÉNORME hôtel avec un toit rouge pétant (il paraît même qu'on peut le voir depuis la `lune).
Durant cette saison, j'ai progressé dans deux domaines : tout d'abord, en anglais. Nous étions logés dans des maisons de douze personnes, et dans la mienne, j'étais le seul francophone (Jess étant dans une autre maisonnée). J'ai donc dû apprendre vite. À vrai dire, j'en avais marre de finir saoul à chaque soirée juste parce que je ne comprenais pas les règles de leurs jeux. Le deuxième domaine dans lequel j'ai fais des progrès, c'est le déneigement. Quatre matins par semaine, il fallait déneiger les portes d'entrée de nos maisons pour pouvoir en sortir, et les voitures pour pouvoir y accéder, et ce à cause des chutes de neige parfois incroyables qui s'étaient abattues durant la nuit.
Blague à part, on a passé une saison extraordinaire à manger de la POW-POW toute les semaines, des "ramen", des "gyosas" et du bœuf de Kobe délicieux. On a découvert les Onsens (bains de source d'eau chaude dans lesquels tu dois te baigner à poil), les hôtels "capsule" où tu rentres littéralement dans un tiroir pour dormir. J'ai aussi eu la chance de participer au Freeride World Qualifier 3* d'Hakuba, où je me suis imposé sur le plus beau "tête-pied" de l'épreuve, à la réception d'une barre rocheuse sur laquelle j'avais jugé bon de partir tout droit sans trop réfléchir. Je suis monté sur des télésièges 1 place et sur d'autres sans garde-corps. J'ai fait sans doute les plus beaux runs hors-pistes de ma vie dans la neige la plus légère jamais rencontrée. Et puis, je me suis aussi mis en couple avec la fameuse Jessica, avec qui je partage ma vie depuis maintenant deux ans. (J'ai même réussi à lui faire quitter Les Arcs pour venir enseigner à Val-Cenis... Vous soulignerez la performance !).
Bref, tout ça pour vous dire : allez skier au moins une fois dans votre vie au Japon si vous en avez la possibilité. Et surtout, moralité de l'histoire : faites des paris stupides avec des inconnus dans les bars, ça pourrait vous emmener plus loin que vous ne le croyez.
10 Commentaires
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Je conseille vivement de faire le Yotei ! Ambiance magique de skier dans un cratère.
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