Un hiver comme celui-ci c'est sûr, on en aura pas deux. Des mois de vacances financées gracieusement par notre cher président, pour sauver l'humanité d'un vilain virus qui va tous nous tuer. Alors on ferme les stations, les bars, les restaurants et tous les trucs payants, et on interdit à une partie des gens de travailler pour leur payer du temps libre si ceux-ci daignent en profiter.
Perso... Je fais parti de ceux-là, et que cela gène ou non je ne m'en suis pas caché ni privé, bien au contraire. Une nature qui à retrouvé de son calme et de sa sérénité le temps d'un hiver, des conditions parfaite pour le ski de rando.
Des mois alors que je traîne mes lattes, mon sac à dos et ma volonté pour le plus grand bien de ma santé qui s'est petit à petit rapproché de celle d'un mec en pleine préparation de la Pierra Menta. Des mois que je perfectionne mon niveau de grimpeur et descendeur sur les motagnes qui bordent la maison.
Malgré un petit écart lors de notre ski trip en Corse, j'ai pu découvrir ou redécouvrir de nombreuses lignes tout près de chez moi, en Tarentaise. À hauteur de 3 à 6 sorties par semaine, toujours accompagné de 3 à 10 copains rider, j'en suis vite arrivé à me dire que les journées et les semaines n'étaient pas assez longues pour mener une vie de débauche du ski comme celle-ci. Les dénivelés positifs et négatifs se sont alors accumulés tout au long de la saison, pour approcher le résultat d'un mois d'effort d'un Kilian Jornet bien affûté.
De plus, nous avons profité d'une saison bien blanche, surtout en terme d'enneigement. Malgré des épaisseurs de neige bien maigres en décembre/janvier, les conditions ont vite évolué vers de belles sessions peuf qui ont sut combler nos besoins en poudre blanche.
Mais cette fois-ci, je vais vous la faire un peu plus courte que mes deux articles précédents pour vous parler d'un concept qui tient tous ces engagements : Le SKI LOCAL, entendez le ski pas trop loin de la maison.
Des mois de vacances financées gracieusement par notre cher président, pour sauver l'humanité d'un vilain virus qui va tous nous tuer
Et oui plus que des objectifs économiques (parole de mec fauché) ou écologiques (parole d'écolo dans l'âme), le ski local s'avère détenir plus d'avantages que ce que l'on croit. Et pour avoir connu l'organisation de ski trip à l'étranger, je veux bien vous vanter les mérites du ski tout près de la maison.
La beauté des paysages
Et oui pour beaucoup le ski local c'est souvent ça :
"Oui, mais je connais, j'y suis déjà allé, enfin plus ou moins" ou encore, "Oui, mais c'est toujours la même chose, je les connais ces paysages, en Norvège ça à l'aire tellement plus ouff !!!".
Détrompez-vous, avec plus d'une 60ène de sorties dans les pattes pour cet hiver, j'ai réussi à varier mes sorties, pour ne jamais refaire deux fois la même :
- Pente raide - grandes faces - full peuf - neige dure - bord de piste - ski forêt - haute montagne.
La Tarentaise (sans être chauvin), offre un panel infini de paysages et de variété de ski qui paraît bien trop vaste pour tenir en une seule vie. Suivant la météo, la saison et l'heure de la journée, même une sortie à la journée ou la demi-journée s'avérera satisfaisante si l'on sait viser juste en associant condition météo, risque d'avalanches et topographie du terrain.
Quelques petits conseils :
- Pour une sortie en matinée, prévoyez de vous lever tôt pour partir faire une face Est en levé de soleil.
- Pour une sortie d'après-midi choisissez davantage une face Ouest pour redescendre en coucher de soleil profiter des derniers rayons rouges.
Pas besoin de taper 3 heures de voiture de train ou d'avion, tout est à porter de 20 à 40 minutes en voiture. En plus, si on remplit la voiture à plusieurs, on réduira l'ennuie du voyage, les frais, et son emprunte écologique. Pas besoin non plus de se stresser à moins que les conditions météos obligent une attention plus accru.
La météo fait partie des éléments que l'on ne peut pas mettre de coter lorsqu'on prépare une sortie ski à la journée ou un trip de plusieurs jours. Le ski local est le meilleur moyen de connaître les conditions d'enneigement et de risques avalanche avec des données récentes et facile à trouver (météo ciel - BERA météo France).
Les applications de carto (FATMAP, Iphigénie) sont des outils faciles d'utilisation et bien développés surtout dans les Alpes du Nord. La collection" TOPONEIGE" est également un bon compagnon pour préparer les sorties à la journée et varier les niveaux d'engagement.
Le ski local, c'est aussi une manière de limiter les temps de trajet et donc augmenter le temps accordé à la préparation des sacs, ou mieux encore se lever à la dernière minute ... Un sac bien préparé (Arva / Pelle / Sonde / Gourde (couteaux/crampons/bodard au printemps)) permet un temps record de seulement une dizaine de minutes au réveille pour partir sereinement.
Niveau porte monnaie une sortie à deux pas de la maison, c'est l'assurance de préserver son argent. Il suffit souvent d'un bon sandwich italien et de finir le réservoir de la voiture pour partir s'aérer l'esprit en montagne et occuper une journée entre copains.
Bien choisir ces amis, c'est le point clef d'une sortie réussit. Cela évitera les malentendus et permettra d'être toujours raisonnable quand on ne l'est plus soit-même. La montagne reste un milieu dangereux et être bien accompagner, c'est le meilleur moyen de se sortir d'une mauvaise passe ou de ne pas y rentrer. (attention aux sorties avec un tiers rencontrer sur les réseaux et dont on ne connaît rien)
Les sorties à deux pas de la maison, c'est aussi une manière de réduire l'emprunte carbone et à l'heure d'aujourd'hui ce n'est pas Greta qui dirait le contraire. Le ski de rando étant une activité de pleine nature qui impacte la montagne comme les autres ce qui oblige également à prendre conscience des contraintes à respecter (respect des zones naturelles protégées, du milieu montagnard particulièrement fragile), pour limiter l'impact sur la faune en particulier. La montagne nous donne tellement, essayons de lui rendre un petit peu. Et quand cela nous touche de près c'est encore plus vrais.
Assez parlé de la théorie, passons à la pratique et pour ça, je vais vous parler des sorties en refuge sur deux jours ou plusieurs jours. Une technique pour s'évader loin de tout, et se couper du monde extérieur. Un moyen de profiter d'une nuit en montagne dans des espaces confortables qui bénéficient souvent de tout l'attirail nécessaire pour passer un bon moment sans monter une tonne de matos dans son sac. Des paysages au coucher et au réveille qui vous émerveillerons avec des luminosités incroyables que ces lieux vous permettre de contempler à des prix défiant toute concurrence.
Néanmoins dormir en refuge l'hiver reste bien différent de ce qu'on peut vivre sur une nuit en période estivale. Les gardiens ayant souvent fait leur valise au milieu de l'automne, les refuges reste inhabités jusqu'au printemps pour la plus part. La bonne tenue de ces espaces dépend alors du savoir vivre des hôtes temporaires. Mais les espaces hivernales représentent seulement une partie de la surface des refuges en temps normal, dont certains espaces communs comme les cuisines et les dortoirs restent fermées à clef.
Pour connaître les points importants à prendre en compte sur les refuges (point d'eau, accès, période d'ouverture, nombre de place, état), le site Refuges.info répertorie les refuges de France avec photos et infos.
Le site du CAF est également un bon moyen de connaître les conditions de logement des refuges CAF.
L'avantage de ces refuges hivernaux, c'est qu'ils donnent accès à des itinéraires plus difficiles ou plus longs pour permettre de réduire les dénivelés à la journée ou opérer en étoile sur des sites intéressants en terme de skiabilité.
Maxi chute de neige milieux du mois de mars 2021 il est temps de charger le sac à viande, un saucisson des pâtes et de la soupe pour aller dormir en refuge et profiter un maximum de la neige fraiche sur les sommets à coté de la maison.
Départ 10H30 de la voiture, on n'est pas pressé l'isotherme est encore bas et la neige devrait rester froide encore toute la journée. On chausse les skis, on répartie la bouffe et c'est parti... Ce week-end, on sera finalement que deux, mais c'est pas plus mal si on veut dormir un peu sans se soucier des ronfleurs.
On monte gentiment dans 40cm de fraîche, les sapins sont encore chargés de neige et le temps est plutôt clément. On monte tranquillement en s'imaginant être seul pour cette soirée dans ce petit refuge non gardé que je connaît d'une précédente visite.
Les options d'itinéraire sont nombreuses une fois là-haut : Pointe des creux noire, Pointe du Vallonet, des couloirs et des faces qui s'offrent à nous un peu partout autour du refuge.
Finalement, on arrive au refuge autour de 13H après 900 m de D+ depuis le petit village du Mollard. miracle alors que le site du CAF annonçait que seul les dortoirs étaient ouvert, en réalité la pièce commune avec le poêle et le gaz est ouverte. On mange alors un petit bout et on allume le feu. Par chance la dernière fois que je suis venu, j'avais vu le bois stocké sous la terrasse. Quelques coups de pelle et de scie plus tard, le feu chauffe déjà un peu la pièce commune et nous décidons de partir affronter le couloir Est de la ponte de Vuzelle malgré le brouillard qui se renforce.
Nous gravissons les 200m de couloir dans de la neige bien alourdie par une matinée d'ensoleillement. Et après un peu d'attente au sommet le brouillard ne se dissipant plus nous décidons de redescendre au refuge pour aller se réchauffer auprès du feu.
Une bière, puis deux, puis troo;iiss?... Plus tard et une bonne soupe de patte au fromage, nous faisons chauffer une bonne grosse bûche et installons les matelas dans la salle commune. Le dortoir du haut et un vrai frigo et personne ne nous a finalement rejoint. Nous passerons donc une nuit tranquille au coin du feu en attendant que le soleil revienne le lendemain matin pour profiter du deuxième jour de ride.
Le lendemain matin, réveille 6h pour un levé de soleil incroyable, les nuages se colorent en rose et le calme de la montagne nous plonge dans un sentiment de plénitude totale. Nous faisons fondre un peu de neige pour alimenter les bols de thé et les gourdes, nous prenons un bon petit dèj et c'est partie pour deux couloirs repérés la veille sur les pentes Ouest au-dessus du refuge.
Deux fois 400m de D+ pour des descentes en neige fraîche absolument incroyables comme on en à eu que très rarement depuis le début de la saison. La matinée est ultra calme et il faudra attendre 12H00, l'heure choisi pour plier bagages, pour voir arriver les premiers randonneurs de la journée qui se dirigent vers le refuge.
Une descente plus que valable et une nuit très correct dans un refuge où seul le vent s'est fait entendre. De superbes moments en montagne pour un moindre coût, et un moindre effort.
Quelques jours plus tard et pour continuer dans ma lancée, je décide de suivre une équipe de pote en haute Savoie qui me proposait de gravir un sommet mythique du massif du Mont Blanc ; le dôme de Miage. Une bonne équipe de 6 mauvais alpinistes dans l'âme qui ont décidé d'aller se balader en montagne. Deux étapes de 1600 et 1000m de D+ en deux jours avec un stop au refuge des Conscrit tout fraîchement ouvert (et c'est rien de le dire.).
Nous chaussons alors les skis à 11H00 au niveau du village du Cugnon à 1100m d'altitude ou la neige à fait son retour lors des dernières chutes exceptionnelles, un miracle pour un mois de mars bien attaqué. Le Chemin alterne entre forêt et zone découverte, la meilleure option pour faire botter les peaux en moins de deux. Nous tenons bon jusqu'au refuge de Tré la Tête, ou nous étendons les peaux le temps d'un petit casse-dalle, le temps aussi de faire décoller le drone au dessus des paysages glaciaires qui s'offrent à nous.
La montée reprend entre les séracs et les coulées de neige en pente sud qui grondent dans toute la vallée. Une magnifique et longue ascension vers l'arrivée au refuge des Conscrits sur les coups de 17H30 en bon dernier, ce qui nous a tout de même permis d'être bien tranquilles durant toute la monté. Nous sommes une bonne 40ène au refuge ouvert et gardé depuis seulement deux jours. Nous sommes répartis dans des dortoirs qui ressemblent à de vrais congélateurs tellement il y fait froid. La gardienne nous présente les mesures covid qui nous obligent à rester manger dans nos dortoirs ou sur la terrasse extérieure.
Nous nous retrouvons alors sur la terrasse extérieure pour boire une bière tous ensemble et faisons quelques rencontres. Nous vivons un coucher de soleil extraordinaire jusqu'à ce que le froid nous pousse à rentrer nous réfugier dans les dortoirs. Les mesures covid sont un réel frein vis-à-vis de l'ambiance refuges comme on la connaît. Les rencontres deviennent difficiles et le fait de manger dans notre chambre, dans des barquettes d'hôpital en carton et froide, retire un peu de charme à la bonne bouffe convivial des refuges comme on les connaissait.
Une nuit bien protégée par une paire de boules Quies plus tard nous nous réveillons sur les coups de 7H00 pour prendre le petit déjeuner avant de reprendre les skis en direction du sommet. Nous payons, et là, c'est la douche froide, 80 euro par personne, et oui qui dit refuge garder et demis pension dit changement de tarif. Bref la suite se traduit par une longue ascension de quelques bornes sans grandes difficultés face au mont-blanc et aux glaciers suspendus, qui mène au col des dômes. Là, il nous restait seulement la traversée de l'arête qui conduit au sommet du dôme de Miage. Un dernier effort suspendu durant lequel nous contemplons un des panoramas les plus ouff que j'ai jamais vu.
La descente sera une vraie partie de plaisir durant laquelle nous profitons d'une neige tout juste revenue, presque jusqu'en bas de vallée. Quant aux quelques virages de fin en forêt, c'est un vrai calvaire avec des pierres qui ressortent dans tous les sens et nous qui nous affute les carres et la semelle pour bien moins cher qu'une session au vieux campeur mais je reconnaît que la qualité n'était pas vraiment au rendez-vous.
Comme je l'écrivais à un internaute qui "rêvait de partir en ski trip, car mare de skier à la journée" ; Il suffit parfois d'une ou deux petites nuitées en refuge pas loin de la maison pour avoir l'impression de partir loin. Le ski local à ces avantages sans quasi aucune limite, sauf celle d'abuser de bonnes choses.
Merci pour votre lecture en espérant que l'article vous a inspiré.
7 Commentaires
Haha j’ai bien peur que ce soit moi qui n’ai pas le même orthographe que la majorité des bons français Pyrénéens ou d’ailleurs.
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Continuez à bien profiter des dernières semaines de skis
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Et pour le coup, fautes ou pas, il m'a bien donné envie d'aller sur ce foutu Dôme de Miage ^^
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