Départ de Lyon mardi 29 mars après le boulot, les parents sont déjà sur place à Tignes. Après quelques heures de route, nous voici bien arrivé aux Boisses et prêt à skier dès le lendemain.
On avait bien checké la météo et on savait que le temps serait probablement vraiment pas exceptionnel, mais bon, les jours de congés sont posés, l'appart est réservé, on va devoir s'adapter.
Couché assez tôt, le réveil est réglé sur 5h du matin et je me lève la tête un peu dans le brouillard. Au moins on peut dire que c'est raccord avec la météo du jour, ça tombe à gros flocons dehors et on ne voit pas à 100m ! Il fait encore nuit et je glisse discrètement dehors sans réveiller tout le monde. L'objectif du jour : grimper en ski de rando jusqu'à l'Aiguille Percée avant l'ouverture des pistes.
Je profite de cette matinée de rando pour tester la veste Helly Hansen Alpha Infinite qui m'a été confié par Skipass dans le cadre d'un test privé. Merci encore !
On va voir comment elle réagit à l'effort "intense" et aux conditions climatiques pas facile du jour.
Je range la frontale pour profiter de la beauté des premières lueurs sans artifice et je continue tranquillement l'ascension dans le blanc immaculé. La transition du noir profond au blanc bleuté se fait en une dizaine de minute à peine, c'est bluffant ! Aucun bruit, la fine couche de neige et les flocons qui continuent de tomber absorbent complètement le bruit des derniers ratracs au loin qui finissent de préparer les pistes de Tignes. Je n'en vois que les lumières.
Je passe sous le télésiège des Aiguilles Rouges, histoire d'avoir un repère et de poursuivre "dré dans le pentu" vers l'Aiguille Percée.
J'arrive au sommet du télésiège après avoir franchi un mur bien raide dans lequel j'ai bien faillit me rétamer 3 ou 4 fois. En cause de cette fine couche de neige sèche qui n'adhère pas du tout à la sous couche. Une bonne suée en somme ! La veste ventile bien, bonne nouvelle.
La neige qui tombe sur ma veste commence à mouiller la membrane qui ne déperle plus trop. La faute sans doute au mouvement répété dans les plis du coude. Les bretelles du sac qui frottent laisse la même impression, sans pour autant que je sente l'humidité, je constate que la membrane s'humidifie en surface après environ 1 heure d'effort. (J'en parlerai plus longuement dans le débrief du test privé)
Finalement j'arrive au sommet après 1000m de D+ et 2 heures 10 minutes de marche. Le temps de prendre un petit encas, de profiter de la vue, bien que voilée par la brume matinale qui ne se dissipera que bien plus tard dans la journée, et me voilà sur les skis, prêt à rentrer aux Boisses pour le petit déj en famille !
8h59 devant le casier à skis, pile à temps pour la réunion briefing de 9h15 ! Aujourd'hui ce sera télétravail depuis l'appartement.
Bon, on ne va pas se mentir le levé à 5h du matin c'est bien, mais pas tous les jours. Ca m'a permis la veille de faire ma rando avant de télétravailler, mais aujourd'hui on va plutôt y aller cool et profiter de la grimpette avec le padré.
On démarre donc beaucoup moins tôt mais dans un temps tout à fait hostile. La navette des Boisses passe toutes les 15 minutes et nous dépose à la Gare Routière de Tignes 2100. On monte sur le front de neige et on repère l'une des 3 pistes du rando parc de Tignes. (Balisées en violet pour info)
Le covid est passé par là et toutes les stations ont mis en place des itinéraires balisés de rando et ça c'est plutôt cool pour l'initiation des débutants ou pour éviter de tenter des ascensions improbables quand on ne voit qu'à 2 piquets devant soi.
On attaque donc la grimpe par "Pala Foulée", une piste de rando/luge d'environ 450 de D+ le long des pistes. La pente est plutôt correcte et régulière. Il neige toujours pas mal ce matin !
Bon, vous excuserez ma tête de grizzly mal rasé, j'avais pas anticipé de poster ma tronche sur Skipass (et le bandeau, pas de commentaire non plus !). On voit le père un peu derrière et ça vous donne une petite idée de la pente.
Arrivés quasi au sommet du TS de Palafour, on se dit que c'est bien sympa cette petite montée mais redescendre à Tignes 2100 pour finalement renfiler les peaux et grimper de l'autre côté pour redescendre sur les Boisses, il y a peut-être un meilleur coup à tenter.
D'ailleurs, le temps médiocre du fond de vallée ne nous a pas accompagné au sommet, le ciel s'ouvre un peu et on aperçoit l'Aiguille Percée au loin. Deux options :
Après un brainstorming de 23 secondes, il est clair qu'on va plutôt grimper sans bruit de télésiège et dans une pente vierge. Option 2 donc !
L'ascension se fait super bien, parsemée de petites éclaircies, de blizzard, de rafales de vent, et d'accalmies où ça chauffe. On fait une grimpe 4 saisons, ou plutôt on a alterné entre du 15 janvier bien froid et du 1er Avril avec de la neige de printemps sur les derniers mètres.
On finit par quitter les skis pour faire la partie la plus raide à pied, l'adhérence était devenue vraiment mauvaise...
On arrive finalement après quelques 700m de D+ dans le trou de l'Aiguille percée, une première pour nous depuis ce versant. Super fier d'avoir fait ça avec mon père !
On est d'accord, ce n'est pas un exploit sportif, ce ne sont pas les lignes les plus incroyables que vous verrez et ce n'est pas non plus un article sensationnel qui vous fera voyager à l'autre bout des Alpes dans des contrés immaculées...
Mais c'est un petit récit de fin de saison, une histoire qui raconte que même avec un temps pourri et en station, on peut se faire plaisir et découvrir le ski de rando et la montagne autrement.
Je voulais partager cette expérience pour inciter les amoureux de la montagne à se lancer dans l'aventure ski de rando. Que ce soit en bord de piste, en hors piste sous les pylônes ou un peu plus loin, il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux.
A retenir :
Que vous ayez 17 ou 77 ans, que vous soyez très bons skieurs ou intermédiaires débutants, la pratique du ski de randonnée est faite pour vous. Elle est respectueuse de l'environnement, elle est sincère et offre des beaux moments de partage, et laisse le temps d'admirer les paysages sans "consommer la montagne". Qui sait dans 20 ans quand l'enneigement sera bien plus faible, peut-être qu'on ne fera plus que du ski de randonnée ?
Je pratique le ski de randonnée depuis 2014 grâce à mon père qui m'y a initié tôt , et aujourd'hui je suis ravis de partager cette passion pour la montagne avec la communauté Skipass.
Bonne fin de saison à tous !
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