Depuis la fin du mois de Décembre dans les Pyrénées, et plus récemment dans les Alpes, les conditions ont été dantesques, on a pu voir sur Skipass et sur tous les réseaux sociaux, des articles excellents, et des images à faire pâlir tout freerider qui se respecte ! Le problème, c’est que tout a une fin. Et même si Thomas Blanchard fait un effort, on a bien dû se rendre à l’évidence, l’état de grâce est terminé, finit, over. Les températures sont remontées et l’isotherme se balade à des altitudes que la décence m’interdit d’indiquer ici… avec en plus, des précipitations qui sont donc venues à la fois bousiller le manteau neigeux en altitude, et lessiver ce qui restait en moyenne montagne.
Il faut se rendre à l’évidence : retour sur terre, finit les articles Skipass où on va faire baver/pleurer les lecteurs, la réalité est brutale… et pour une fois, ce n’est pas la faute à Castex, encore que !?
Mais comme on est un peu butés parfois, et en tout cas des éternels optimistes, on décide quand même en ce mardi 2 février de monter voir si c’est vraiment vrai ce que disent les divers sites météo complotistes, qu’il aurait plu jusqu’à 2600 pendant la nuit ? Le team d'abr…, pardon, de riders, est ce jour constitué d'Aurél, toujours prêt, Pierre et ma pomme, bien décidés à faire du bon ski prendre l’air en cette journée qui est prévue ensoleillée.
L’idée de base, ne rigolez pas, c’est de faire du Nord ou du Ouest, en étant au-dessus de la limite pluie neige de la nuit, pour se gaver dans les 2cms de poudre fraichement livrés. On part donc du parking du bas de La Mongie, quasi vide en ce mardi matin, et le fait qu’il ne fasse vraiment, mais alors vraiment pas froid ne nous indique rien de bon. Direction le « pain de sucre », et on verra si on peut faire le couloir de Pene Blanque (attention, il y a des Pene Blanque partout dans les Pyrénées, là, c’est celui juste devant, à 2441m). La neige est en béton armé, ça brille tellement qu’on se demande vraiment comment on tient dessus… d’ailleurs, rapidement, on sort les couteaux, sauf Pierre qui continue …
C’est un peu Holiday on Ice, on parvient quand même au pied du pain de sucre, sans avoir perdu Pierre qui s’en sort pas si mal en mode Surya Bonaly. A la vue au loin de l’état de la neige vers la brèche de Contadé où on aperçoit les stries caractéristiques d’une bonne douche la veille, on décide de faire une réunion de crise, genre conseil de défense sanitaire, pour envisager la suite et ne pas aller directement à la bière, faut pas déconner, il n’est même pas 10h du mat. A l’unanimité, il est décidé de changer de stratégie, mais avant, quitte à être là, on va sortir le drone !
Car oui, marre de voir les mecs de Sempyr nous en foutre plein les yeux à chaque sortie, nous aussi, on a un truc qui vole ! Et comme on se rappelle bien avoir vu Tony Lamiche nous expliquer que parfois il faut examiner les couloirs avec un drone avant de se foutre dedans, et bien, nous, on n’est pas des casseroles, on va faire pareil ! C’est donc parti, y’a pas un pet de vent, pour une fois, l’oiseau s’élève pour examiner la fameuse ligne, tout semble aller parfaitement, j’essaie de manipuler les joysticks en mode un peu moins épileptique que d’habitude, ça se passe bien jusqu’à ce que, patatra, le truc refuse d’aller plus haut, j’suis à +150m, et ça bloque, impossible de voir l’entrée du couloir, fais ch…, c’était le but ! J’apprendrai plus tard qu’il fallait déverrouiller cette limitation réglementaire !! Quelques images quand même, mais avec un réglage en surexposition et surtout un format inexploitable (professionnalisme quand tu nous tiens).
L’oiseau rangé, et les peaux enlevées, nous voilà finalement partis pour changer complètement d’orientation, et tant pis, on va faire comme les touristes, on va aller skier au soleil sur les faces Sud. Mais avant ça, faut se taper une traversée que je qualifierais comme un grand moment de ski : ou comment surfer sur de la tôle ondulée, tout en travers, pendant un bon moment. Le pied ! Comme dirait l’autre, ça secoue bien :
Une fois parvenus au fond de la station après ces quelques minutes de pur bonheur, on remet les peaux, et je crois qu’on n’a jamais été aussi contents de repasser en mode montée, on ressemble un peu moins à des bambis sur la glace !
On finit par basculer au soleil et l’ambiance s’en trouve considérablement modifiée : déjà, il y a des gens partout, c’est Disney Land (hors Covid), des raquettes, des skis de rando (sur piste), des vélos, et niveau température, c'est les tropiques. Faut rapidement ouvrir tout ce qui peut être ouvert, et enlever toutes les couches possibles. On sent bien que le public préfère ça aux grands froids de début janvier !
On remonte sous la cagnasse, en discutant de ce qu’on pourrait bien essayer de faire pour tenter de sauver un peu la journée… comme on est pas loin de nos pentes habituelles qui sont plein soleil, on se dit qu’on va aller faire de la moquette plein sud, on n'est pas au mois de Mai, mais avec le global warming et tous ces satellites, ma bonne dame, y’a plus d’saison. Pour atteindre l’entrée du spot, il faut quand même mettre les skis sur le sac, et effet indésirable et paradoxal des températures élevées de la veille, l’accès est bien en glace. On met donc les crabes, ça nous donnera un peu le sentiment d’avoir fait de l’alpi, sur 12 mètres ! Aurél choisit, lui, de ne pas les mettre, il lui en coutera une belle petite tarte, heureusement sans conséquence (à part nous faire marrer !).
Après, ben dans la droite lignée de cette journée en mode fail, nous voilà partis à la recherche de l’entrée d’un couloir aperçu d’en bas, un peu plus à gauche que notre « piste » habituelle. On suit la crête jusqu’à une superbe plateforme à bivouac pour se rendre compte qu’il faut encore redescendre de plus de 50m pour éventuellement trouver l’entrée. Et m… !! Tant pis, on va prendre la pale juste en dessous, quand tu montes 200m avec les peaux, ben c’est pas pour en redescendre un tiers à pieds !! La descente s’avérera étonnamment pas si pire, comme ils disent dans les Alpes, avec quand même, à mi-pente, l’impression désagréable que quelqu’un s’est amusé à balancer de la colle un peu partout ! On prend des sacrés coup de frein, il est temps de rentrer.
On ne peut pas gagner à tous les coups, et si certains veulent nous faire croire qu’on peut tous se vautrer dans la poudre à chaque sortie (y’en a même qui font des articles de Ski Porn, du pauvre ou pas !!), ce n’est pas vrai ! Oui, y’ a des journées de m… !! Oui, c’est normal que la plupart du temps, après avoir explosé votre Killian-meter à la montée, vous vous retrouviez à skier dans de la m… à la descente, à vous demander sincèrement ce que vous foutez là ! Il y a toujours une bonne raison, la notre, ce jour là, ce fut de déguster une bonne binch au soleil, une EGUZKI pour être précis, bière basque au piment d’Espelette, une tuerie… et tout ça, pieds nus en claquette pour Pierre !!
On aurait pu s’en douter en regardant la paysage le matin, la peinture blanche, bien utilisée depuis début Janvier, avait complètement disparu et l’ambiance ressemblait plutôt à une bonne journée de début Mai. Quelle différence avec 10 jours plus tôt, en un peu plus d’une semaine, on a pris 4 mois ! L’avantage, quand on connait la région, c’est qu’on se dit que ça peut rebasculer dans l’autre sens tout aussi vite… ou pas.
Disclaimer : le problème quand les conditions sont quelconques voire pas terribles, et/ou qu’on est une buse en manipulation de drone, et bien on n’a pas beaucoup d’images à montrer !! Ce sera pour la prochaine fois.
19 Commentaires
Ce qui me fait penser que y'a une limite basse pour les planeurs ? J'ai cru que j'allais m'en taper un une fois alors que je volais à 15m au dessus du sol (décollage depuis une pointe pour filmer la descente, donc drone ensuite en dessous de moi)
Yep je suis au courant , les plan fix c'est pas toujours dégueu non plus, mais l'éloigner plus ça permettrait d'avoir 100-200m de déniv d'un coup.
Le max en éloignement que j'avais réussi à faire c'est ça : [img]skipass.fr
Après ya quand même moyen de faire des beaux trucs en solo en proximité, mais je cherche à diversifier [img]skipass.fr
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Sinon faut rester au bar.
A merde ça existe plus...
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