Ah ... ça commençait à faire quelques temps que je n’avais pas rechaussé les skis.. bien occupé par d’autres obligations. Mais là, les planètes semblaient enfin s’aligner pour une sortie.
Un message au frangin, « t’es dispo pour skier ce WE ? » « ouep! pourquoi pas ..»
puis un texto par si, un texto par là... Puis Fabrice et Marie répondent...
« Vous faites quoi ce W E? »
« On va dans le Cantal! ..... Ça vous dit ? »
Banco! Ce week end on sort les lattes!!! Yahiii yaaahouuu!
Puis le ciel vient se noircir pour la journée de samedi, des obligations se rajoutent. Tant pis, ce sera pour dimanche alors!
Tout le branle bas de combat de tout « parent épuisé » se met en route..
« Maman, tu peux me garder les gosses ce dimanche ? Allé Steuuuu plééééé »
« Pas de soucis, va profiter »
Yeeees! les planètes n’en finissent plus de s’aligner! Je vais peut être bien pouvoir enfin ressortir les skis! (3 semaines qu’ils n'en branlent pas une)
Mon frère, qui a malgré tout quelques années de pratique, se met en quête de la location de son DVA... (Faudrait peut-être bien penser à l’achat!) ouf! Il finit enfin par trouver un shop qui veut bien lui en louer un !
Oui alors il faut le préciser, "pourquoi donc aller skier dans le Cantal ?"
Toute la petite troupe dont je vais vous parler et moi même, habitons dans le centre de la Haute Loire. De ce fait, en terme de ski deux choix s'offrent à nous :
> 3h de route et nous sommes à la porte des Alpes
> 2h de route et nous avons le Cantal ou le Sancy.
(> j'en ajoute un troisième puisque à 30 minutes nous avons le massif du Mezenc, mais qui a été injustement épargné par les chutes de neige cette saison)
Rajoutons à tout cela un couvre feu et hop "la question elle est vite répondue!"
Allez demain je vais au ski! Je presse toute la famille pour aller se coucher de bonne heure! Le Cantal est à 2h de la maison (un peu plus pour moi, je suis l'Est de la Haute Loire) et si on veut en profiter avec cette histoire de couvre feu! Il faut se lever tôt !
Je charge les skis dans la bagnole, programme le réveil à 5h45 et hop au dodo à 22h00 ...un samedi soir ! Ça faisait un moment que ça m'était pas arrivé !
L'excitation est à son comble! L'envie d'en découdre sur les skis en a fait passer l'envie de dormir! Mais lorsque le réveil sonne ça fait mal!
"J'ai pt'etre bien dû dormir un peu finalement"
Les yeux collés, le petit déjeuner est vite avalé! Un thé, on rajoute un café pour être sur de tenir et GO pour deux heures et quelques de route !
Je récupère mon frère au passage, on charge son matos, lui aussi très excité de chausser les planches, mais fatigué aussi! On dirait que la nuit a été trop longue pour lui aussi !
Arrivé sur le point de rendez vous vers les 8h30, on retrouve le reste de l'équipe, Fabien, Victor, Fabrice et Marie sur un parking du côté de Mandailles (15), à l'un des points de départ de l’ascension hivernale du Puy Mary.
La fine équipe a profité des pentes du coin tout le samedi et a passé la nuit dans les camions sur le parking de notre point de rendez vous.
Petite présentation de la team du jour :
Fabien et Victor sont des habitués des lieux, ces deux là passent beaucoup de leur WE à explorer le massif Cantalien. Victor est en train de se lancer dans le diplôme du guide HM, bref les deux gaillards ont la caisse à la montée et envoie comme il faut à la descente !.
Fabrice & Marie sont un couple de skieurs qui passe également la plupart de leur WE hivernaux sur les skis, ici et là suivant le sens "de la neige". Malgré sa forte addiction au Pipou (comprenez la Vapotte) Fabrice possède une caisse de folie, ça monte vite et ça descend vite! Marie, seule féminine du groupe, a un style plus féminin, bref ça monte vite et ça descend avec classe !
Reste mon frère et moi, tous deux venant de l'alpin, notre engagement dans le ski de rando est récent, 4/5 années. Alors pour descendre tout va bien, mais pour monter c'est pas la même !
Bref on y va, "mais on sait qu'on va en chier !"
Allez tout le monde est prêt, quelques vannes plus tard sur chacun d'entre nous, le mouvement est lancé!
Après quelques hésitations sur l'objectif du jour, initialement le Chavaroche, mais qui avec son approche "longuette" ne parait pas compatible avec le couvre feu, nous partons finalement pour le Puy Mary en passant par la Brèche Rolland. Ces deux sommets proposent des pentes assez raides, dans les 45° et d'après nos compères sont en bonnes conditions.
Lexique Cantalien :
Alors "entendons nous", on parle de conditions Cantaliennes ! c'est à dire qu'ici, la neige reste poudreuse uniquement quand elle tombe et au grand maximum, deux jours après !
Le reste du temps, la neige est soufflée par le vent (le Cantal est le premier massif les perturbations venant de l'ouest rencontrent), prenant tantôt la flotte, la neige, le vent, le chaud, le froid.
Bref, une journée sans vent est assez rare et les conditions les plus souvent rencontrées sont "glace" le matin et moquette après 14h.
Je tire les traits, mais je dois pas être trop loin non plus!
Nous entamons un long chemin, celui de la route d'été permettant d'accéder au Puy Mary. Pas très incliné, mais permettant de commencer la chauffe des machines.
Puis sur la route, nous rencontrons un local qui nous propose une alternative à notre parcours en nous conseillant "Passez par Peyre Arse, si vous ne connaissez pas, c'est très joli !"
Habituée à ce type de conditions, l'équipe se lance, couteaux fixés et concentrée au maximum. Mon frère et moi même sommes un peu moins habitués, pas trop confiant au départ, mais la montée se passe bien ..
Jusqu'à une petite inattention de mon frère qui lui vaudra un joli dévissage en bonne et dû forme. Impuissants nous le regardons glisser sur une centaine de mètre, perdre tout son matériel au fur et à mesure de la descente et prendre de la vitesse! Nous croisons les doigts pour qu'il ne percute pas un arbre. Finalement nous le voyons s’arrêter dans un tas de neige proche d'un ruisseau.
"Rémi ça va ?"
Silence
Puis finalement il se relève! et nous fais signe... Ouf il est vivant!! Tout le monde desserre les dents.
Nous le rejoignons en descendant par cette pente vitrifiée, choqués, émotionnés par ce qu'il vient de se passer.
Arrivé à sa rencontre nous le voyons avec les avants-bras et mains en sang, un peu sonné, mais debout.
Lors de sa descente il a tenté de se retenir mais ayant tout perdu lors de la glissade, c'était peau contre glace... Ouf ça aurait pu être bien pire !
Heureusement, les trousses de secours étaient chargées et quelques bandages plus tard, il décide quand même de nous suivre. C'est un solide !
Tout le monde est refroidi par ces péripéties, mais nous continuons notre chemin en suivant l'itinéraire envisagé initialement, par la brèche de Rolland.
Cette face étant exposée plein Sud, elle a bien décaillée et nous permet une ascension sans trop de soucis... enfin presque ..
Puisque cette fois, c'est Marie qui manque de dévisser dans une pente plus impressionnante que la première, suite à un problème de fixation qui avait décidé de déchausser sans son consentement. Mais heureusement, les "solides" de l'équipe lui prêtent main forte et nous évitent l'accident!
Bordel, mais quand vont s’arrêter ces coups de chat noir ?!
Finalement, à force de croiser tous les doigts que nous avions, nous terminons l'ascension sans plus aucun soucis. Ouff !
Arrivés en haut de la brèche Rolland, un vent à décorner les bœufs se met à souffler, nous passant l'envie de camper dans le secteur!
Nous entamons la descente sur la face Nord, un couloir qui penche dans les 45°. Qui sur le bas, est bourré de boulettes d'avalanche et qui en termes de cuisson est : "bien gelé s'il vous plait !"
Tout le monde descend sans encombre, mais disons qu'on a connu du meilleur ski ! La beauté des paysages et la joie d’être en montagne l'emporte sur la déception de ne pas avoir trouvé un peu de peuf.
Maintenant que nous avons terminé notre première descente, direction le puy Mary ! Bon cette fois, le trajet vers cette face est assez simple puisque dans sa première partie il suffit de suivre la route d'été puis le sentier de randonnée d'été.
Mais avant de repartir, Fif alias Fabrice, nous fait part pour la ixième fois de la journée de son manque de nicotine.. Son fameux "jus de Pipou" (comprenez le liquide qui va dans la vapotte) était malheureusement resté dans son camion ! Le pauvre était encore plus pressé d'avancer !
Et quand il se met en mode pressé, attention ça déménage! Il peut vous faire du 1000 M/h, sans que vous n'ayez rien vu venir !
Heureusement il nous attendra quand même! :-)
Pour ma part, je fais l'ascension dans la douleur... manque de sommeil, fatigue physique, je galère et je suis la troupe en mode boulet.
Heureusement une fois arrivé en haut du Puy Mary, ces paysages uniques, "Made in Cantal" requinque les esprits qui commençaient à fatiguer.
Depuis le haut, nous pouvons admirer cette belle face sud que nous nous apprêtons à descendre. Esthétique, belle, très penchée, l’excitation est maximale! Tout le groupe est à bloc, prêt à déglinguer cette pente!
La descente se fait dans une neige molle assouplie par le soleil mais super bonne à skier. La pente soutenue de cette face se fait à peine sentir tellement c’est bon! Bref, le panard ! Heureusement, car les cuisses commençaient à chauffer !
Cette face Sud, super bonne à skier, a sur motivé les plus solides de l’équipe. Fif, Fabien, Victor et Rémi ayant encore de l’énergie dans les jambes se relancent pour une dernière descente à proximité de notre point d’arrivée. Une jolie combe est sous nos yeux, les 4 artistes se lancent à son assaut !
N’ayant pas eu assez d’énergie pour les suivre, j’ai décidé de les immortaliser à distance. Et c’était aussi beau à regarder qu’à descendre, si j’en crois le plaisir qu’ils ont pris !
Malgré les péripéties du matin ce fut une super belle sortie, accompagnée d’une très bonne équipe, dans un endroit magique. Le Cantal c’est magnifique mais comme nous a dit le local du matin : "chut il ne faut pas trop le dire !"
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