Dimanche 10 Janvier, on rentre d'une randonnée à ski et splitboard (Si si, la différence est notable !) dans le Massif du Vercors.
Légèrement frustrés par la descente, mon comparse m'alerte sur les prévisions météo des prochains jours. Plus de 80cm de poudre attendue dans le Beaufortain, on ne va pas rater ça !
On propose à un freerider des Monts du Lyonnais de se joindre à nous afin d'effectuer sa première rando ski et il accepte sans broncher !
L'équipe fraichement constituée, plus qu'à affiner l'itinéraire et trouver l'endroit parfait pour se reposer.
Le topo.
Le départ se fera du Planay (Arêches-Beaufort) à 1203m pour 972m de D+ afin d'atteindre la Pointe de la Grande Combe - Alt 2175m, nous descendrons par sa face Ouest si les conditions le permettent.
La nuit est prévue au Chalet du Soufflet - Alt 1819m, charmant refuge non gardé dont les photos d'un poêle à bois rassurent la troupe !
Pour le programme du dimanche, nous prévoyons de monter à la Légette du Grand Mont - Alt 2366m par l'arête Nord-Ouest prenant marque au Col de la Grande Combe, puis rejoindre le Planay par les Combettes.
La semaine fut longue, les webcams du domaine skiable d'Arêches-Beaufort actualisées une vingtaine de fois par jours et tout ça pour arriver au même constat, vivement le week-end !
On consulte le BERA quotidiennement, on suit l'évolution du risque et des commentaires afin de prendre les bonnes décisions une fois dans l'action. Risque 4 au dessus de 1800m d'alt. /!\
Ensuite viennent les débats sur les choses à prendre, ou pas. Car quand on part pour se farcir 975m de D+ le premier jours et 500 le deuxième on réfléchit à deux fois et la notion d'indispensable change légèrement.
Mais LA question ultime aura été sur la nature du repas du soir, team repas déshydratés Décathlon ou team Bolino ? Telle est la question !
L'analyse d'Aurel0205 l'aura décidé à prendre les Bolino mais n'aura pas convaincu le reste de l'équipe.
On met tout à plat, on check le matos.. Pas d'oublis ? Maintenant on organise son sac.
Le choix des lattes ? Vu la quantité de neige, les Scott Scrapper 115 / Shift 13 sans hésitation.
Réveil 6h30, bizarrement il est beaucoup plus facile que celui d'un Lundi ordinaire.
Le rendez-vous est donné à 7h en banlieue lyonnaise, un café, on charge le matos dans la voiture et on se met en route.
Arrivé au Planay, on récupère le pack de location d'Aurel0205 (Son test https://www.skipass.com/tests/ski/dynafit_beast-98/2020_28702.html) et on fait le plein de nourriture.
On s'équipe tranquillement puis on s'engouffre dans une trace vers 11h.
Dès les premiers mètres, on ressent l'ambiance de la forêt enneigée, le calme qui s'en dégage rompt avec la frénésie quotidienne et ça fait du bien, on arrive presque à oublier le grincement de mes chaussures à chaque pas... Pénible.
La suite de l'ascension de mérite pas un grand récit, elle sera effectuée par les pistes damées et fréquentées par de nombreux randonneurs. On est bien au pays de la Pierra Menta !
972m de D+ dans les pattes, nous arrivons à la Pointe de la Grande Combe. Les cuissots d'Aurel0205 apprécieront particulièrement ce moment. ;)
Le panorama à 280° est magnifique, on y voit la Pointe de Lavouet et ses magnifiques couloirs sur plombant le Col de la Bathie. On poursuit par le Mont Mirantin puis le Massif du Mont Blanc. Saisissant.
Mais la raison de nos efforts est sous nos yeux, en contrebas. Une magnifique pente vierge de trace, parsemée de petites barres rocheuses.
Le cumul de neige est tellement important qu'on aperçoit uniquement la cime des arbres.
La petite tache foncée en bas à gauche, notre destination. 356m de dénivelé négatif pour rejoindre le refuge du Soufflet.
https://www.refuges.info/point/2820/cabane-non-gardee/Beaufortain/Chalet-du-Soufflet/#C26348
Les peaux sont dans le sac, les fix en mode alpine, le sac à dos bien serré. On vérifie les ARVA, tout est ok.
DROP IN !
Une petite coulée nous rappelle que nous devons rester prudent. La pente s'adoucissant, on commence à lâcher les chevaux !
La neige est profonde, légère.. Elle est parfaite et honore totalement le petit nom d'Arêches-Beaufort, le Japon des Alpes.
Le plaisir fût de courte durée mais satisfaisant par rapport à notre état d'épuisement. On regarde la trace, on rigole sur l'une qui, par manque de motivation a fini en 2 grandes courbes à cul et les fesses dans la neige pour s'arrêter.
Maintenant, direction le Refuge.
Arrivés au refuge vers 17h, on déballe nos affaires et on commence à prendre possession des lieux.
L'un se décide à fendre du bois et les autres à démarrer un feu pour réchauffer la pièce de vie.
On profite d'une fenêtre orientée Sud Ouest pour admirer la vue et le coucher de soleil. Ce genre d'instant se savoure, il efface la peine endurée et motive à l'aventure.
Le chalet quant à lui est sommaire mais on ne manque de rien, des amis, un feu, on se refait la journée puis on pense au lendemain.
21h - l'heure d'aller se coucher. La température de la chambre doit être environ à -5°C autant vous dire qu'aucun bout de nez ne dépassera des duvets.
---- JOUR 2 ----
8h, difficile de sortie de son nid, l'eau des casseroles a gelé, les vêtements humides également.
On se motive, thé ou café. Un muesli au chocolat et on colle les peaux.
Nos traces d'hier complétement effacées, on comprend vite qu'il est tombé bien plus de neige qu'annoncé durant la nuit.
Finalement le programme est revu à la baisse car la visibilité est nulle.
On décide de rejoindre le Col de La Grande Combe à 2129m. Les 310m de D+ parurent plus difficile que les 975m de la veille, à chaque pas on s'enfonce de 40cm. L'Energie nécessaire pour faire la trace est importante, on se relaiera jusqu'au col.
Soulagement une fois en haut, on range les peaux une bonne fois pour toute et on choisi de descendre le premier tiers par les pistes non damées. La couche de poudre semble sans fond, incroyable au point de bouleverser notre freerider doté d'un petit 98mm au patin.
Les cuisses répondent aux abonnées absentes lorsqu'il s'agit d'envoyer à MAC 12 mais suffisamment pour se mettre quelques face-shot et descendre à bon rythme.
Quelques cabrioles plus tard, on arrive au Parking du Planay, rincés mais heureux.
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@Skipass.com -> C'est noté ! Le prochain article sera mieux édité.
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un 10° confort pour ne rien dormir, mais être vivant au petit matin...
Le mien est un Décat - Confort 10°C, je n'aurais jamais cru écrire cela mais j'étais content d'être entre mes deux compagnons de galère ! J'ai du dormir 2h correctement, ensuite c'est la guerre. Pour la prochaine saison je vais me prendre un 0°C au minimum.
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