Imaginez un instant : une sortie banale skis aux pieds, des conditions pourtant bonnes, et puis patatra, l’élément perturbateur. Des signes de danger envoyés par la montagne.
Envoyés par la montagne, vraiment ?
Face aux supposés dangers, le cerveau imagine les pires scénarios, qu'il construit lui-même de toutes pièces. Rupture d’une plaque avalancheuse, effondrement d’une corniche, chute dans une pente trop raide, pont de neige ou crevasse menaçante, chute d’un pont suspendu…
Mais ce ne sont que des inventions. Rien n’est réel, si ce n’est le malaise ressenti par le corps tout entier. En réaction à nos émotions, le corps est en proie à une multitude de changements : les muscles se raidissent, le cœur s’accélère, le souffle est court, nos jambes se dérobent. C'est l'état de panique.
Lorsque nous dormons, notre imagination s'impose à nous comme une réalité. Comme la seule réalité existante en l'instant. Cet état de stress disparaît au réveil, le cerveau envoyant un signal rassurant.
« Ne t’inquiète pas, tout cela n’était que pure fiction, tout cela n’était qu’un rêve, irréel. Tout va bien.»
Le mécanisme est le même face à la peur sur cette pente de neige, entourée des sommets aussi beaux qu'effrayants. Bloqué dans son cauchemar imaginaire, le cerveau est en proie au sentiment grandissant qu’est la peur. Pris d’un état de panique. Mais la réalité est tout autre.
Alors, comment faire pour sortir de cet état ?
Une prise de conscience permet de ne plus en être le jouet mais le maître. Observer ce qui se passe avec un regard extérieur, sans se laisser entraîner dans les émotions. Rassurer le cerveau - tel est son besoin - passe par deux étapes : des respirations profondes pour l’oxygéner, et le contrôle des pensées négatives pour le libérer.
Libéré, délivré…
Tout au long de notre vie, quoi que nous fassions et quelles que soient les circonstances, nous sommes une perpétuelle alternance de deux états : l’enfant qui sommeille en nous et l’adulte que nous sommes devenu. Deux états diamétralement opposés, et pourtant complémentaires.
Lorsque la peur s’empare de nous, c’est l’enfant qui domine, subtilisant notre lucidité. C’est l’escalade des émotions négatives et de l'état de panique, jusqu’à ce que l’adulte trouve les mots justes pour le rassurer, l’oxygéner et le ramener à la raison.
Rassure l'enfant qui se cache en toi et profite, c'est dans cet unique but que tu as chaussé les skis ce matin.
Si la peur frappe à ta porte et que tu as le courage de l’ouvrir, tu t’apercevras que derrière il n’y a personne.
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