Blanche neige et les 5 malandrins

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Blanche neige et les 5 malandrins

La Suisse à la rescousse de notre saison 
article Guzet
J-D92
Texte :
Photos :
Cet article est issu du mag communautaire skipass.com, dans lequel les membres de notre communauté peuvent partager librement leurs plus belles histoires de montagne. Publiez la votre !

Voyage essentiel 

La neige, cette poudre blanche qui nous manque depuis trop longtemps, tel des drogués de la montagne en désintoxication forcée.

Il y a un an, certains d’entre nous venait d’arriver en station, avant la douche froide et la désillusion.

Cette année, on a d’abord espéré, puis face aux mesures démesurées, on a désespéré.

Un Week end d’ouverture annulé, une réservation deux fois reportés, ensuite annulée… 

Pour l’instant le seul test matos réalisé, c’est les bières de la box bières !

On a bien a levé le coude alors on ne va pas baisser les bras !

Tel d’irrésistible Gaulois Belges, déterminés, nous irons skier !

Nos ministres ont dit . "voyages non essentiel interdits."

Essentiel ? cfr Larrouse : Qui est d'une grande importance ; principal, capital.

Tout est question d'interprétation.


Nos congés étaient posés, la neige allait tomber, toutes les conditions, ou presque, étaient réunies.

Alors oui, cette année la mode c’est la rando. Mais soyons honnête, on ne va pas enfreindre toutes les règles pour galérer à trouver du matos de rando comme j’ai pu le vivre à noël, et suer pour monter 5 pistes sur la semaine, qui plus est, sous des télésièges arrêtés.

Premièrement nous n’avons pas la prétention d’avoir la condition pour des randonnées qui ne nous apporteraient pas suffisamment de satisfaction.

Deuxièmement, cela ne comblera pas la frustration de cette année gâchée.

Vous l’aurez donc compris, je ne vais pas vous compter une ascension en peau hors du commun, ou la descente d’un couloir hors normes, ou encore un spot bien connu d'un sommet des Alpes, mais simplement le voyage d’une bande de copains, qui rêvaient simplement de retrouver la vie d’avant…


Et pour cela, il a fallu se tourner vers La Suisse !


Il faut tirer du positif de chaque situation, ce pays nous aurait été inaccessible hors crise sanitaire… 80% de réduction sur le logement, on part avec la banane !

C’est donc le 13 mars dans la matinée que l’escadrons des 5 larrons se met en marche.

Non sans mal. La sortie de Belgique étant interdite, on opte donc pour un passage discret par le Luxembourg pour quitter le pays. 

Test pcr obligatoire pour transiter en France, on passe alors via l'Allemagne, plus long, mais plus sûr.

A l’arrivé, une fois les valises déchargées, la neige s’est mise à tomber et les esprits étaient apaisés.

Tellement content d’être la, au cœur des piste de Nandaz, isolé dans notre grand chalet en bois ! 

Skis aux pieds 

Au réveil du lendemain, 60 cm de neige permettent de retrouver l’accès aux pistes directement du chalet !

C’est sans attendre qu’on a chaussé les skis pour aller découvrir le domaine des 4 vallées.

La neige est au rendez-vous, mais pas la météo. 

Qu’a cela ne tienne, on est quand même mieux là qu’au bureau ! 

Seul sur les pistes, seul dans les cabines, un risque de contamination proche de 0, elle n’est pas belle la vie ?

Une première journée mitigée, beaucoup de remontées fermées suite aux fortes chutes de neige, ici aucune ouverture décalée, fermé c’est fermé. 

Mais le domaine offre une multitude de spots hors-piste, donc malgré le petit secteur disponible, on a bien pu profiter de la poudreuse !

Etant donné qu’on était super organisé, on n’avait pas besoin de quitter notre chalet. On a donc profité du sauna dans le jardin et d’une bonne tartiflette pour ce premier après ski. C’était comme la vie d’avant, rien d’extravagant, quelques copains, quelques bières, pas de masque, la vie tout simplement !

La deuxième journée était encore relativement compliquée, il ne s’était toujours pas arrêté de neiger depuis la veille et la faible motivation de mes camarades à être opérationnel à l’ouverture de la première cabine m’a forcé à retarder le départ. Ça partait donc sur une journée light…

Une journée light… qui tape quand même dans les jambes ! 80 cm de poudreuse sur les hauteurs, autant dire qu’on en a jusqu’aux genoux, et à l’aveugle, pas toujours évident. On a surement fait des belles traces,  mais on les a pas vue ! 

Cela m’a tellement manqué que je n’en rate pas une miette, ou plutôt pas un flocon, malgré la météo.

 

Beau temps belle neige


Il faudra attendre mercredi pour trouver le soleil, partiellement.

Petit à petit le temps se dégage et nous profitons d'éclaircies, je reconnais qu’il faut suivre les trous dans les nuages, mais c’est une journée agréable

On n’a toujours pas vu la couleur des sommets, ou un panorama, mais on est là, alors on ne se plaint pas !

La journée du jeudi se poursuit sur le même schéma, avec des éclaircies plus longues et un soleil plus présent. 


Vendredi, l’apogée de fin de séjour.


Réveil à 7h30, ciel bleu, grand soleil, quelques nuages d’altitude, une belle journée qui s’annonce avec 100% d'ouverture annoncée.

Mais dans le chalet, personne… la veille certains ont descendu plus de gin que de pistes, dommage, départ solo.

Objectif ce matin, atteindre le sommet du Mont Fort dans les premiers, afin de profiter du panorama et de la petite couche de neige tombée durant la nuit.

A 9h15 l’objectif est déjà atteint, après avoir traversé le domaine de Nendaz jusqu'à l'entrée Verbier. 

Le panorama est exceptionnel, Mont blanc, Mont Cervin, Grandes Jorasses, La Dent d’Hérens et sans doute une centaine d’autres sommets visible a 360 degrés, et pas grand monde pour contempler le spectacle… 

D’ailleurs, ils sont ou les copains ? Ils ont du boire autant de café que j’ai pris de remontées mais à 10h30, je fini par monter les retrouver, après être passé du sommet au fond de Verbier, une superbe matinée. La station offre hors pistes balisés, pour profiter en toute sécurité. 

La neige est moins lourde qu’en début de semaine et ce ciel bleu est un vrai régal, avant on ne voyait pas nos skis, maintenant on voit même mos traces !

Je  retrouve  les alcooliques  copains au col des Gentianes, ou l’on peut apercevoir quelques riders en reconnaissance pour l’extrême de Verbier qui commençait le lendemain. 


La journée a continué comme elle avait commencée, on a parcouru le domaine de long en large, de haut en bas et de gauche a droite. Juste une petite pause midi au chalet Carlsberg, et encore, je l’ai écourtée.

On a pu dévaler toutes les pentes d’un domaine presque désert, sans jamais patienter pour remonter mais hélas, le soleil se couche et la fermeture approche, c’est notre dernier jour.

Au-dessus de notre chalet se trouve le bar d’altitude « chez bob », on l’on décide de se rendre pour terminer en beauté notre semaine de liberté.

La descente était tellement bonne, les sensations tellement parfaites, il était 16h41 à l'arrivé, j’ai décidé de foncer pour attraper la dernière cabine de 16h45, il m’en fallait une dernière !

J’étais le premier dans cette cabine ce matin, je suis le dernier ce soir, mais il faudra bien se résoudre à rentrer…

Une dernière descente seule au monde, libre comme jamais, accompagné par le soleil couchant sur le Valais !

Après cette ultime descente, j'ai fini par rejoindre les copains qui avait improvisé un ski bar avec vue, et quelques bières, on profite de nos derniers instants de vie d’avant.

La journée du lendemain s'annonçait tout aussi belle mais les restrictions, le couvre-feu et l'organisation nous on contraint à ne pas pouvoir en profiter.


On est venu, on a skié, on a survécu.


Je ne vous ai pas compté une semaine d’exception, bien que pour moi, cette année, je trouve cela exceptionnel d’avoir pu skier sans randonner.

On a pu découvrir un nouveau domaine, dans un pays ou nous n'avions jamais skier, une station sympa, bien que la France, et Tignes notre station de cœur nous manque malgré tout, mais vous saurez pourquoi dans un prochain avis station

Courage à tous ceux qui n’ont pas eu notre chance, et surtout courage a ceux que cette situation prive de bien plus que de vacances. On espère vite retrouver nos montagnes d'avant. 

Merci la montagne, merci les copains, merci la vie ! 


J-D92
Texte, Photos J-D92
Enfant de la campagne qui rêvait d'être un enfant de la montagne. Sur les skis depuis tout petit, j'espère un jour vivre au cœur de ces sommets, qui hiver comme été, me font rêver.

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