Lundi 5 octobre 2020 - Le week-end a été bien animé avec "Alex" et il était difficile d'envisager de sortir les spatules en altitude au vu du cocktail vent-neige-pluie prévu. Les webcams des stations des Pyrénées Atlantiques et des Hautes Pyrénées ont bien confirmé cela et puis voilà qu'il est annoncé un brin de soleil à partir du lundi après-midi.
Sans me presser, je quitte Pau à 11h et retrouve le domaine skiable de Barèges à 12h30, skis aux pieds. Il est marrant de voir le grand parking de Barèges servant aux départs des derniers troupeaux de brebis. Et oui, l'automne se veut hivernal bien précocement!
A 1700 m d'altitude, aujourd'hui, il faut porter les skis cinq minutes et puis c'est parti pour une balade qui démarre avec une alternance de nuages austères et de lumière excessivement blanche. La pluie a encore fait des siennes en altitude, la neige est humide et collante. Un court arrêt suffit à emporter un parpaing sous les peaux... Je rencontre un couple qui s'initie au ski et puis à partir de 2000 m, la voie est libre, plus une trace et le silence est roi. Toutes les pentes soutenues et exposées ont été soufflées. Certains massifs ont un graphisme charmeur rappelant certaines estampes japonaises... La neige a formé différents sentiers, je me faufile aisément entre les roches et sur une neige qui devient poudreuse.
Avant d'arriver au lac d'Oncet, la vue est bouchée au dessus de 2500m, le pic du Midi de Bigorre (2877 m) est bien caché. Une centaine de mètres avant le col de Sencours (2374m), je retrouve le sentier bien enneigé. La sommet et son fameux observatoire se dévoilent timidement le temps de quelques photos. Le vent a tellement agressé les pentes que seuls les endroits protégés sont garnis d'un bon matelas. La météo semble stationnaire et toujours joueuse avec les éclaircies. Je laisse le col pour continuer sur les derniers lacets conduisant au pic. Là aussi, le vent a bien travaillé mais la neige reste poudreuse. Le soleil apparaît un instant et se retrouve chassé en suivant par une averse de flocons. A 300 m en dessous du sommet, j'enlève les peaux et glisse en suivant.
Il est 15h30, j'ai bientôt rejoint la voiture et là le ciel se déchire totalement. L'ensemble du massif est ensoleillé, comme prévu, mais bien plus tardivement ! Il est dur d'aligner toutes les planètes mais étant seulement début octobre, je suis déjà très heureux d'avoir profité de ce début d'automne très hivernal et si exceptionnel.
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