Arrivés hier au refuge du couvercle, nous avons le privilège de profiter du lieu en toute quiétude puisque nous sommes seuls, et que le lieu n'est pas gardé à cette période.
Ce matin, le réveil sonne à 0h45, pas le souvenir d'avoir été déjà aussi matinal. Une demie heure plus tard, nous chaussons les skis, en longeant l'arête des Ecclésiastiques afin d'éviter au mieux les crevasses du glacier du Talèfre, qui se découvrent parfois tardivement en cette nuit sans lune. Le regel est bon, mais on sent qu'il se cantonne à la surface du manteau neigeux. Deux heures plus tard, nous voilà au pied du couloir Whymper, sous l'Aiguille Verte. On quitte les skis qu'on laisse sous la rimaye, et on s'encorde. Les 150 premiers mètres sont en mixte, et à la frontale on doit bien ouvrir les yeux pour trouver le passage le plus commode. Vers 3700, le mixte laisse place à une dominante de neige de qualité variable. Tantôt dure et propice au cramponnage, tantôt croutée et il faut bien brasser pour réussir à s'élever, d'autant plus que le souffle commence à se faire court avec l'altimètre qui continue de monter. A 7h30, nous atteignons l'arête qui se trouve entre l'Aiguille Verte et la Grande Rocheuse. Il nous reste une cinquantaine de mètres verticaux, et on commence à vouloir nous diriger vers la Verte, mais on brasse à nouveau dans une semoule infame. Un aller-retour au sommet risquerait de compromettre notre timing : le couloir étant Sud Est et exposé aux chutes de pierre, il faut attaquer la redescente avant que le soleil ne vienne chauffer l'endroit. Ma foi il faudra revenir pour visiter le sommet, l'itinéraire était à la hauteur des attentes, il nous faut rester raisonnables et attaquer les rappels. C'est looong, au moins une quinzaine, il faut chercher les relais en cordelette qui inspirent plus ou moins confiance. On se laisse glisser pour retrouver les skis, et ainsi profiter d'une descente en moquette plutôt plaisante qui nous conduit jusqu'aux escaliers du Montenvers.
La suite de la journée était toute tracée : un p'tit burger et une grande bière à Chamonix, nous voilà fin détendus
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La Verte c'est jamais gagné ?
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