T'inquiètes pas Lolo, je n'étais pas agressif à ton endroit. Je remets à sa place la position du shop dans le circuit, d'une façon générale et aucunement en parlant plus d'alaska que d'autres. Par contre, je suis heureux de voir que tu sais, toi, séparer le bon grain de l'ivraie , et avoir une analyse personnelle un peu indépendante du "bourre-mou" des délégués commerciaux qui défilent dans ton shop. Tu vois, ma réaction t'aura permis justement de te mettre en évidence, donc tu devrais être content. Bref passons.
Racheter une entreprise, ça s'envisage quand on a des vues sur un carnet de commandes (= une position sur le marché
, ou un carnet d'adresses (un réseau de vente), ou un outil de travail (locaux, machines, sites de prod), ou une technologie innovante qu'il serait trop long et/ou coûteux de développer en interne. Salomon, pour Amer, a beaucoup de tout cela. Et comme toute entreprise qui se fait racheter, elle est par ailleurs fragilisée par une masse salariale en décalage avec la tendance du marché. Et pourtant... Salomon produit en France mais aussi et surtout en roumanie, bulgarie et autriche. Et elle n'a pas attendu Amer pour ça. Mais coincée entre des salariés français qui manquent de commandes, et une tension sur la productivité, elle souffre. Amer le sait, c'est ce qui fait en effet de Salomon un outil attirant : fragile mais sexy, pour résumer. Et en plus, avec déjà tout en place pour augmenter la productivité et la rentabilité : des sites de prod dans des pays où le coût du travail est dans la norme de la production mondiale de skis. Contrairement à la France.
Le vrai problème de ce rachat concerne actuellement les skis de fond. Depuis 99 fisher et salomon collaborent (fisher est number one en ski de fond), mais le rachat par Amer fait directement tomber Fisher dans l'escarcelle de son principal concurrent : Ato ! D'où suppression de la tension concurrentielle qui pesait sur Ato en ski de fond. Pour montrer patte blanche à Bruxelles, Amer s'est engagé à réduire le niveau de collaboration entre Fisher et Salomon. Mais si Ato et Salomon fusionnent leur savoir-faire en matière de ski de fond, fisher va prendre le bouillon.
En ski alpin, le rachat est moins évident. Ou plutôt, c'est du grand classique : deux images de marque différentes, deux réseaux de vente distincts, deux lignes de produits différentes. C'est tout bénef pour Amer, pas pour Ato spécialement. Ato et Salomon sont deux produits non miscibles. Voilà pourquoi Salomon n'est pas, en tant que marque, vouée à disparaitre. Par contre, les emplois français de Salomon, ça oui... mais ça étonne qui ?
inscrit le 01/08/05
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