Bonjour à tous,
J'ai décidé de commencer un sujet pour raconter mon histoire, en me disant que ça pourrait peut-être aider certains, en répondant à leurs interrogations voire en leur remontant le moral si besoin !
Je parlerai donc ici de ce qui touche aux blessures des genoux, blessures auxquelles je pense pas mal d'entre nous ici ont été confrontés à un moment donné ou à un autre.
Mon histoire commence donc en 2017 : à ce moment-là, j'avais 23 ans, pratiquant de plusieurs sports plutôt présents en montagne, donc ski en hiver, rando et vélo en été pour ne citer qu'eux. Et jusque là, mis à part une petite fracture à la main, relativement épargné par les blessures.
Cette situation n'allait pas durer cependant : nous sommes alors en juillet, et je passe un week-end à Tignes. Je décide donc de faire une demi-journée de VTT DH, discipline dans laquelle je n'étais pas expert, loin de là, mais que j'avais déjà eu l'occasion de pratiquer quelque fois dans le passé, et qui m'avait bien plu, d'où cette envie d'en faire. Bien entendu, comme vous le savez sans doute, c'est un sport un peu "casse-gueule", et avec le peu que j'en avais fait, j'avais déjà eu droit à mon lot de boîtes, normal ! Mais ce jour-là, la séance se passait plutôt bien, et j'avais de bonnes sensations qui m'ont mis en confiance et m'ont donné envie d'augmenter le challenge, je décide donc à un moment de m'aventurer sur une piste un peu plus difficile que ce que j'avais fait jusqu'à présent. Et sur cette piste, j'arrive à un passage un peu plus technique avec un gros rocher à passer, tel une grande marche on va dire. Impressionné par la hauteur, mais n'ayant pas bien le choix, je me décide à me lancer, n'étant néanmoins pas super en confiance ; résultat, à la sortie du passage, je sens mon vélo qui commence à être déséquilibré, et là j'ai un réflexe des plus stupides, qui consiste à poser le pied droit au sol, vélo roulant, pour me rééquilibrer. Forcément, ça n'a pas fonctionné comme je le souhaitais : j'ai ressenti comme un déboîtement dans mon genou droit, suivi d'une vive douleur. J'ai alors immédiatement lâché le vélo pour aller me poser dans l'herbe et respirer un bon coup. Je pense que ça a duré 5 bonnes minutes puis la douleur a disparu. Rassuré sur le coup, j'ai donc repris mon vélo et terminé ma descente. Bon, je dois avoué que j'étais un peu secoué, mais finalement je suis arrivé en bas sans grandes difficultés.
J'ai vite compris que j'avais jubilé un peu trop vite : c'est quand la fin de journée est arrivée et que le genou a refroidi que j'ai vite compris qu'il s'y passait quelque chose d'anormal. J'ai senti mon articulation s'engourdir de telle sorte que j'ai fini la journée en boîtant. Mais à ce moment-là, je n'acceptais pas vraiment le fait que ce qui m'était arrivé puisse être grave, je me disais donc que ça allait finir par passer. Au final, après une nuit de sommeil qui a été plutôt perturbée à cause de l'inconfort généré par ce genou, je me réveille le lendemain matin toujours aussi raide. Etant toujours persuadé que ça allait finir par passer, je me dis qu'il faudra un peu plus de temps, mais pas d'inquiétude, je tiens le coup (je peux être assez têtu quand je m'y mets).
Finalement au bout de 2-3 jours, l'articulation est moins raide et la douleur s'estompe, mais pas assez vite à mon goût, et je me décide finalement à aller faire un petit tour aux urgences. Après une (trop) longue attente, on me fait passer une radio, puis un jeune médecin vient m'examiner. Et il m'annonce qu'au vu des éléments qu'il a en sa possession, je n'ai rien de grave (forcément sur la radio on voit pas grand chose...), conclusion : avec de la glace et de la pommade anti-inflammatoire, ça va s'estomper, ce n'est qu'une entorse. Alors oui, forcément au bout d'une semaine le genou avait retrouvé un aspect normal et moi je reprenais ma vie tranquillement. Mais au fil du temps, j'ai senti qu'il y avait quand même quelque chose d'un peu anormal : lorsque je m'accroupissais, je ressentais ainsi une douleur que je n'avais jamais connue auparavant. Et finalement, un jour de novembre, marchant alors sur terrain accidenté, mon pied droit vient à glisser sur le côté, et là je ressens à nouveau ce déboîtement et cette douleur qui me font immédiatement penser à mon accident de juillet. Autant le dire, cette fois-ci, j'ai été tout de suite consulter un médecin, qui me fait alors un test (un Lachman je pense, mais je ne me rappelle plus trop bien). N'étant pas sûr du résultat, il m'annonce néanmoins qu'il suspecte une lésion ligamentaire et m'envoie faire une IRM.
Nous nous retrouvons donc en décembre, je passe cet IRM et voit un chirurgien orthopédiste dans la foulée, le tout sur Paris, étant alors chez mes parents qui y résident. Et là, on m'annonce donc le verdict : rupture du LCA avec atteinte sur les ménisques (interne et externe). Je dois avouer que sur le coup, le moral a été bien plombé ! J'ai donc droit au discours classique, sur l'intérêt de l'opération au vu de mon âge, etc... Néanmoins, étant alors engagé pour un boulot en station pour la saison d'hiver qui devait commencer à une semaine de là, après réflexion je décide de ne pas me faire opérer de suite mais plutôt après la saison d'hiver. Et après discussion avec le chirurgien concernant la pratique du ski, et au vu du volume de mes muscles sur les jambes, il ne voit pas d'inconvénient à ce que je skie sans LCA pour l'hiver, à condition bien entendu de faire attention un minimum. Je repars de là donc relativement content au final, étant plutôt sur le coup focalisé sur cette histoire de ski.
La saison d'hiver se passe donc, mais au final pas si sereinement que ça : il se trouve que 17/18 a été quand même pas trop mal au niveau des conditions d'enneigement, et c'est vrai qu'une fois sur les spatules, bah j'ai un petit oublié tout ce qu'on m'avait dit, à savoir d'y aller tranquille, de faire attention, etc... Je me suis vite remis à skier plutôt fort, exactement comme j'avais l'habitude de le faire auparavant en résumé ! Au final, ça s'est pas trop mal passé jusqu'à fin janvier : ce jour-là, je skie en bord de piste, et je passe sur une petite bosse qui me fait légèrement décoller, et à l'atterrissage, nouveau déboîtement, rebelote. Donc une semaine de repos, le temps que ça dégonfle, puis je me remets sur les skis, toujours aussi entêté et ne voulant absolument rien lâcher. Au final, ça tiendra ensuite jusqu'au mois d'avril. Malheureusement, sur l'un des derniers jours de la saison, sur une descente effectuée à grande vitesse sur une piste bleue, je me fais surprendre par une cassure que je n'avais pas anticipée et qui me fait décoller sur une bonne distance, et forcément l'atterrissage ne se passe pas bien du tout : le genou craque à nouveau, et en plus de cela je ressens une bonne grosse douleur au poignet gauche. Donc évacuation en traineau et tout le bazar. Et au final, je m'en sors avec une fracture au poignet gauche et un genou droit à nouveau traumatisé. L'opération étant alors prévue d'ici 15 jours, je contacte donc mon chirurgien pour voir ce qu'il en pensait quant au maintien ou au report de celle-ci : il me dit qu'il souhaite la maintenir, et que ça ne changera pas grand chose que le genou soit fraîchement traumatisé ou non. On maintient donc la date initiale.
Vient le jour de l'opération : celle-ci se déroule apparemment comme prévue, on me met donc en place un ligament neuf, par le biais d'un DIDT, avec ménisectomie sur les deux ménisques. La période post-opératoire va donc pouvoir commencer, et celle-ci ne va pas être de tout repos !
Les premiers jours après l'opération se sont étonnement plutôt bien passés, pas trop de douleurs, ce qui était plutôt de bon augure pour la suite. Mais ça a rapidement changé car au bout d'une semaine environ, un hématome énorme s'est développé sur mon genou et mon mollet, me faisant alors passer des nuits blanches, et surtout ayant causé une fièvre légère mais persistante pendant 2 semaines, me rendant alors complètement HS pendant tout ce temps. M'ayant fait passé des prises de sang, on a pu se rendre compte que j'avais perdu pas mal de sang et que j'étais dans un état inflammatoire persistant. Malheureusement, on m'a annoncé que la seule chose à faire était d'être patient et de laisser le temps au corps de se remettre de lui-même. Autant dire que ce fut vraiment désagréable !
Au bout d'un mois, je retourne voir le chirurgien pour la première consultation post-opératoire. Il trouve alors que mon genou est relativement gonflé encore, et décide donc de me faire une ponction, qui sera sans succès puisqu'il n'en retire strictement rien. Il faudra donc être patient encore, et bien glacer régulièrement pour réduire le gonflement, m'annonce-t-il. Un mois s'écoule donc à nouveau, et même si mes amplitudes ont effectivement progressé, je me rends compte qu'il n'y a aucune évolution au niveau du volume : le genou reste toujours aussi gonflé et un peu chaud, notamment au niveau du cul-de-sac sous quadricipital. Je retourne donc en consultation, faisant part de ces observations à mon chirurgien : il décide à nouveau de tenter une ponction, qui fonctionnera cette fois-ci puisqu'une bonne quantité de liquide synovial est prélevée. Je sors donc de là en étant rassuré, me disant que j'allais être soulagé. Mais dans les jours qui ont suivi, j'ai vite remarqué qu'il n'y avait aucune différence sur la taille de mon genou qui était toujours aussi énorme. Néanmoins, je décide cette fois d'être plus patient et de laisser passer l'été ainsi, d'autant plus que je reprenais le travail en juillet. Je me disais qu'avec le temps, le genou finirait forcément par dégonfler.
Mais en septembre, je ne voyais toujours aucune amélioration et j'avais toujours une patate à la place d'un genou ; je retourne donc voir le chirurgien qui, encore une fois me ponctionne. J'avoue qu'à ce moment-là, je commençais à être un peu agacé car je ne voyais pas l'intérêt de l'opération, vu que le genou ne dégonflait pas (et il n'a pas dégonflé suite à cette ponction, malgré le prélèvement de liquide encore assez important). Je suis aussi passé par toutes sortes d'états d'inquiétudes/interrogations quant à l'avenir de mon genou : allais-je retrouver un jour un genou normal ou étais-je condamné ? Je pense que le liquide synovial devait immédiatement revenir, témoin d'une inflammation quelconque encore présente dans l'articulation. Je repasse donc une IRM où l'on ne voit rien d'anormal, puis un arthroscanner. Suite à ce dernier, le radiologue qui émet un premier diagnostic, souhaite le confirmer en m'envoyant faire une nouvelle IRM avec cette fois injection d'un produit de contraste. Il pense alors que j'aurais développé une synovite villonodulaire, une maladie rare des articulations qui se caractérise par le développement de tumeurs bénignes dans la membrane synoviale. Fort heureusement, l'IRM infirme ce résultat.
Au vu de l'absence d'évolution, et avec ces nouveaux examens, je me décide en octobre à aller consulter un autre chirurgien et je me rends donc à Lyon, ce qui était franchement plus pratique pour moi, travaillant en Savoie. D'autant plus que j'avais entendu parler de la bonne réputation des chirurgiens lyonnais en orthopédie. Lors de cette consultation, et après examen, le chirurgien m'annonce deux choses : il trouve que mon genou, malgré la ligamentoplastie, a gardé une laxité un peu trop importante, et concernant le gonflement, il me préconise de réaliser des infiltrations dans un premier temps pour voir si cela pourrait être efficace.
Suivant ces conseils, je vais donc voir mon généraliste, qui procède à une nouvelle ponction, cette fois-ci immédiatement suivie d'une infiltration de corticoïdes. Et c'est vrai qu'au bout de quelques jours cela semble faire son effet car mon genou diminue de volume de façon importante, jusqu'à retrouver un aspect quasi-normal. Autant dire que je jubilais à ce moment-là, après ces longs mois de galère, il me semblait en voir le bout. Malheureusement, le répit fut de courte durée : au bout d'un mois, le genou a recommencé à gonfler. Le médecin m'avait néanmoins prévenu qu'il faudrait peut-être renouveler l'infiltration une fois pour qu'elle soit bien efficace. On en a donc refait une nouvelle au mois de novembre qui s'est avérée moins efficace que la première au final. Néanmoins, malgré la taille du genou, je n'avais plus vraiment de gêne fonctionnelle, et j'avais retrouvé des amplitudes satisfaisantes.
J'ai donc recommencé le ski en décembre, avec une petite appréhension sur les premières descentes qui s'est très rapidement dissipée, vu que je voyais que ça avait l'air de tenir. J'ai donc rapidement retrouvé mes aises, ce qui était encore une fois l'essentiel à mes yeux. Mais je n'oubliais pas pour autant que mon genou n'avait pas retrouvé un aspect normal. En janvier, je me décide donc à retourner à Lyon pour reconsulter le chirurgien et l'informer des suites des infiltrations. Au vu du résultat peu probant, on convient donc d'une intervention chirurgicale en fin d'hiver, qui consistera à faire d'une part un lavage articulaire, et d'autre part une synovectomie (on retire les parties inflammatoires de la membrane synoviale qui peuvent être responsables de l'excès de liquide dans le genou). En résumé une intervention relativement légère mais qui permettrait de soulager ce genou. Je pourrais enfin régler le problème une bonne fois pour toutes, me dis-je sur le coup.
Malheureusement, environ 2 semaines plus tard, début février 2019, pendant une journée de travail, je manque une marche dans un escalier et atterri sur le sol debout, mais en compensant tout le déséquilibre sur la jambe gauche, ayant évidemment peur pour ma jambe droite. Et j'ai senti le fameux déboîtement dans le genou gauche... Mais avec cette fois une douleur bien moins importante, donc je me disais naïvement que ça devait être moins grave. Le médecin que j'ai vu suite à cet accident pensait la même chose, mais m'a néanmoins prescrit une IRM pour s'en assurer. Et l'IRM a rendu le terrible verdict : rupture du LCA sur le genou gauche... Autant le dire, j'avais pas franchement le moral suite à cela ! Mais après 2 semaines de repos, j'ai retrouvé encore une fois un genou à peu près normal et non douloureux, donc toujours aussi entêté je suis remonté sur les skis et j'ai fini ainsi la saison sans encombre particulière. J'ai d'ailleurs décidé de ne pas me faire opérer dans l'immédiat pour ce genou, ayant alors des impératifs m'empêchant d'être indisponible sur une longue durée.
Nous voilà donc en fin d'hiver 2019, et vient le moment où je repasse sur le billard pour la deuxième opération du genou droit. Celle-ci se passe sans encombre, et la convalescence a été relativement simple, je retrouve rapidement un genou fonctionnel. Je suis satisfait alors de voir mon genou dégonfler : il finira alors certes toujours légèrement gonflé mais bien moins que ce qu'il n'a été. Le chirurgien me fait encore une fois remarquer qu'il trouve que mon genou a trop de laxité et que pour lui la fixation du greffon de LCA n'a pas été faite tout à fait au bon endroit. Mais il me dit également que tant que ça tient comme cela, tant mieux, et qu'on n'allait pas le refaire pour le plaisir de le refaire.
Ainsi, tout va à peu près bien jusqu'en janvier 2020. A nouveau sur les skis cet hiver, je profite alors d'une des rares journées de poudreuse auxquelles on a eu droit. Et forcément, un peu frustré de ce manque de matière à se mettre sous la dent, je veux profiter de la journée à fond. Autant le dire, ce fut plutôt physique ! Lors d'une des dernières descentes de la journée, je me redirige alors vers le front de neige et pour cela j'emprunte un entre-deux pistes peu pentu, style piste bleue. Après une journée, cet espèce de large champ était tout trafollé mais c'était finalement assez marrant à skier, permettant de prendre une certaine vitesse pour défoncer la trafolle. Ce que je n'avais malheureusement pas anticipé avec la vitesse, c'est que ce champ était traversé par des renvois d'eau dont la faible quantité de neige n'avait pas réussi à combler le relief. J'ai donc passé le premier un peu surpris mais sans trop d'encombres, mais sans réduire ma vitesse. C'est en arrivant dans le second et vu le creux qu'il faisait que j'ai appréhendé l'envol qui allait forcément survenir derrière, et j'ai donc instinctivement voulu m'arrêter, en plein dans le creux. Donc gros dérapage, rotation des skis... et rotation du genou droit. Et de nouveau la fameuse sensation que je ne connais maintenant que trop bien. Autant le dire, ayant maintenant tellement l'habitude de la chose, je me suis cette fois-ci directement fait mon auto-diagnostic : j'étais convaincu que mon LCA avait de nouveau lâché. Je me retrouvais ainsi avec deux genoux sans LCA.
Cette fois-ci, je n'ai pas été consulté sur le coup un médecin, ce qui ne m'a pas empêché de mettre un terme de mon propre chef à ma saison de ski : je n'y prenais plus de plaisir et j'en avais marre de faire le con à vouloir coûte que coûte m'accrocher.
Je laisse passer alors quelques temps et retourne consulter mon chirurgien début mars, afin qu'il m'examine sur ce genou droit et me donne son verdict. Bah sans surprise, rupture du LCA comme je le suspectais. Je décide donc de repasser par la case opération, qui est alors prévue fin avril. Et étant motivé pour en finir une bonne fois pour toutes, on parle également de faire l'autre genou dans la foulée, début juin le temps d'avoir récupéré un minimum après l'opération sur le droit. Bon, au final, le programme a été quelque peu chamboulé car 10 jours après cette consultation, on nous annonce le début du confinement. J'avais encore à ce moment-là bon espoir que l'opération puisse avoir lieu fin avril, je me disais qu'il y avait le temps d'ici-là... J'étais encore une fois un peu trop optimiste pour le coup, et Emmanuel Macron a rapidement douché mes espoirs. Je me suis quand même vite fait une raison, donc on décide de reporter la première opération au 18 mai. J'ai également décidé de mettre à profit tout le temps dispo offert par le confinement pour faire du renforcement sur les membres inférieurs (car pas de kiné en cette période), en faisant régulièrement des petits exercices chez moi, afin d'arriver dans les meilleures dispositions pour l'opération. J'avoue que je n'étais pas trop partant pour revivre la même galère que la première fois !
Au 18 mai donc, retour à Lyon pour le grand jour. J'entre donc à la clinique avec opération en ambulatoire, et une première pour moi, sous anesthésie locorégionale (donc que les membres inférieurs endormis), contrairement au 2 autres opérations qui ont été sous anesthésie générale. Je dois avouer que j'étais limite content déjà, car pas bien fan de l'AG, et ça m'intéressait de suivre l'opération. D'ailleurs mon chirurgien l'a bien compris, et il m'a mis l'écran de télé à dispo pendant l'opération pour que je suive en direct les gestes réalisés par l'équipe, commentés par le chirurgien en live. Si ça peut dégoûter beaucoup d'entre nous, moi, au contraire j'ai trouvé ça vraiment intéressant de voir ce qu'il se passe à l'intérieur, je trouve que ça a bien permis de comprendre l'opération.
J'ai oublié de le préciser, mais cette fois-ci, on change de technique opératoire : si la première j'avais eu un DIDT, on me prélève cette fois-ci le tendon rotulien (technique KJ), et au vu de la laxité présente dans le genou, le chirurgien procède également à ce que l'on appelle une plastie de Lemaire qui consiste à prélever un morceau du fascia lata (qui se trouve sur le côté externe de la cuisse) pour l'ajouter en renfort dans le genou, bloquant ainsi sa rotation. Avec tout ça, normalement, genou en béton à la fin ! J'ai en plus de tout cela également droit à un nouveau geste de suture sur le ménisque externe.
Après donc 1h30 d'intervention, direction la salle de réveil avec Game Ready en place en attendant le retour progressif des sensations dans les jambes. Pas de grosses douleurs à ce moment-là, mais on me file quand même des cachets en préventif. Après un certain temps passé en observation pendant l'après-midi, c'est l'heure de la sortie et le retour à domicile. C'est en arrivant chez moi que j'ai commencé à me sentir plutôt mal, un peu nauséeux avec des douleurs qui commençaient à se réveiller. Et elles n'ont pas cessé de la nuit, ce qui fait que la première nuit a été bien rude, au point que je n'ai tout simplement pas dormi. A ce moment-là, je me dis que ça commence bien !
Puis, pour la suite, contrairement à ma première opération où j'avais alors passé ma convalescence à domicile, chez mes parents, je réclame cette fois-ci à aller en centre de rééducation. Donc le lendemain de l'opération, transport vers le centre d'Hauteville qui doit sûrement parler à la plupart d'entre vous. 3 semaines de prévues dans un premier temps pour bien me remettre sur pied. Et c'est là que je me trouve à l'heure actuelle, profitant du temps libre que j'ai pour écrire ce mini-roman. Je suis aujourd'hui à J+13, et passé la première nuit, heureusement les douleurs se sont rapidement estompées, ce qui fait que depuis que je suis ici toutes les nuits se sont passées à peu près correctement.
J'ai également déjà noté des progrès d'un point de vue fonctionnement de l'articulation : si les premiers jours mon genou était plus gonflé que jamais avec grosse inflammation et flexum de 20°, les traitements et le repos ont rapidement fait leur effet, si bien qu'au bout de 8 jours, j'avais retrouvé une extension sur table plutôt satisfaisante. La flexion est certes moins importante, actuellement à 90°, mais finalement ce n'est pas plus mal, sachant que je suis bridé à cette valeur pour les 3 premières semaines, à cause du geste subi sur le ménisque. J'ai également stoppé les antalgiques depuis 2 jours, ce qui est plutôt bon signe. Bien entendu par contre, glaçage régulier sur l'articulation pour la soulager.
Ces premiers temps sont plutôt encourageants par rapport à ma première expérience, et je dois dire que ça a d'autant plus boosté ma motivation à faire rapidement le second genou, que j'espère pouvoir caler vers fin juin, car quitte à être en galère, autant que tout soit fait à l'affilée ! Le programme sera alors de nouveau 3 semaines de centre de rééduc, puis 3 semaines à domicile, avant un retour au centre pour une session de 15 jours un peu plus intensive !
En gros, un bel été en perspective pour moi ! Je garde l'objectif de pouvoir retourner au travail pour début septembre, synonyme de retour à une vie à peu près normale.
Voilà, mon récit touche à sa fin, ça a été un peu long, mais je me rends compte maintenant qu'en même temps il y avait beaucoup à raconter ; mes genoux ont déjà vécu quelques péripéties en 3 ans de temps, mais j'espère pouvoir en sortir une bonne fois pour toutes. J'espère également que cette expérience pourra servir à certains, je sais que je suis loin d'être le seul à avoir subi ce genre de blessures, et particulièrement sur ce forum, donc si jamais certains sont concernés par d'éventuelles opérations à venir, dites vous bien que le maître mot est la patience et l'écoute de son corps : il ne faut pas vouloir brûler les étapes et aller au-delà des capacités de notre corps, car cela finit forcément par nous retomber dessus. Et au final, on se rend compte qu'avoir des genoux fonctionnels, c'est quand même bien pratique au quotidien. Donc même si l'opération et tout ce qui s'en suit peut représenter une galère, je suis convaincu de son intérêt pour des gens comme nous, si l'on ne veut pas se retrouver avec une prothèse dans 20 ans, ce qui est loin d'être mon objectif !
En tous cas, je remercie ceux qui ont pris le temps de me lire, et n'hésitez pas si vous avez des remarques/questions sur ce parcours.
A bientôt !
J'ai décidé de commencer un sujet pour raconter mon histoire, en me disant que ça pourrait peut-être aider certains, en répondant à leurs interrogations voire en leur remontant le moral si besoin !
Je parlerai donc ici de ce qui touche aux blessures des genoux, blessures auxquelles je pense pas mal d'entre nous ici ont été confrontés à un moment donné ou à un autre.
Mon histoire commence donc en 2017 : à ce moment-là, j'avais 23 ans, pratiquant de plusieurs sports plutôt présents en montagne, donc ski en hiver, rando et vélo en été pour ne citer qu'eux. Et jusque là, mis à part une petite fracture à la main, relativement épargné par les blessures.
Cette situation n'allait pas durer cependant : nous sommes alors en juillet, et je passe un week-end à Tignes. Je décide donc de faire une demi-journée de VTT DH, discipline dans laquelle je n'étais pas expert, loin de là, mais que j'avais déjà eu l'occasion de pratiquer quelque fois dans le passé, et qui m'avait bien plu, d'où cette envie d'en faire. Bien entendu, comme vous le savez sans doute, c'est un sport un peu "casse-gueule", et avec le peu que j'en avais fait, j'avais déjà eu droit à mon lot de boîtes, normal ! Mais ce jour-là, la séance se passait plutôt bien, et j'avais de bonnes sensations qui m'ont mis en confiance et m'ont donné envie d'augmenter le challenge, je décide donc à un moment de m'aventurer sur une piste un peu plus difficile que ce que j'avais fait jusqu'à présent. Et sur cette piste, j'arrive à un passage un peu plus technique avec un gros rocher à passer, tel une grande marche on va dire. Impressionné par la hauteur, mais n'ayant pas bien le choix, je me décide à me lancer, n'étant néanmoins pas super en confiance ; résultat, à la sortie du passage, je sens mon vélo qui commence à être déséquilibré, et là j'ai un réflexe des plus stupides, qui consiste à poser le pied droit au sol, vélo roulant, pour me rééquilibrer. Forcément, ça n'a pas fonctionné comme je le souhaitais : j'ai ressenti comme un déboîtement dans mon genou droit, suivi d'une vive douleur. J'ai alors immédiatement lâché le vélo pour aller me poser dans l'herbe et respirer un bon coup. Je pense que ça a duré 5 bonnes minutes puis la douleur a disparu. Rassuré sur le coup, j'ai donc repris mon vélo et terminé ma descente. Bon, je dois avoué que j'étais un peu secoué, mais finalement je suis arrivé en bas sans grandes difficultés.
J'ai vite compris que j'avais jubilé un peu trop vite : c'est quand la fin de journée est arrivée et que le genou a refroidi que j'ai vite compris qu'il s'y passait quelque chose d'anormal. J'ai senti mon articulation s'engourdir de telle sorte que j'ai fini la journée en boîtant. Mais à ce moment-là, je n'acceptais pas vraiment le fait que ce qui m'était arrivé puisse être grave, je me disais donc que ça allait finir par passer. Au final, après une nuit de sommeil qui a été plutôt perturbée à cause de l'inconfort généré par ce genou, je me réveille le lendemain matin toujours aussi raide. Etant toujours persuadé que ça allait finir par passer, je me dis qu'il faudra un peu plus de temps, mais pas d'inquiétude, je tiens le coup (je peux être assez têtu quand je m'y mets).
Finalement au bout de 2-3 jours, l'articulation est moins raide et la douleur s'estompe, mais pas assez vite à mon goût, et je me décide finalement à aller faire un petit tour aux urgences. Après une (trop) longue attente, on me fait passer une radio, puis un jeune médecin vient m'examiner. Et il m'annonce qu'au vu des éléments qu'il a en sa possession, je n'ai rien de grave (forcément sur la radio on voit pas grand chose...), conclusion : avec de la glace et de la pommade anti-inflammatoire, ça va s'estomper, ce n'est qu'une entorse. Alors oui, forcément au bout d'une semaine le genou avait retrouvé un aspect normal et moi je reprenais ma vie tranquillement. Mais au fil du temps, j'ai senti qu'il y avait quand même quelque chose d'un peu anormal : lorsque je m'accroupissais, je ressentais ainsi une douleur que je n'avais jamais connue auparavant. Et finalement, un jour de novembre, marchant alors sur terrain accidenté, mon pied droit vient à glisser sur le côté, et là je ressens à nouveau ce déboîtement et cette douleur qui me font immédiatement penser à mon accident de juillet. Autant le dire, cette fois-ci, j'ai été tout de suite consulter un médecin, qui me fait alors un test (un Lachman je pense, mais je ne me rappelle plus trop bien). N'étant pas sûr du résultat, il m'annonce néanmoins qu'il suspecte une lésion ligamentaire et m'envoie faire une IRM.
Nous nous retrouvons donc en décembre, je passe cet IRM et voit un chirurgien orthopédiste dans la foulée, le tout sur Paris, étant alors chez mes parents qui y résident. Et là, on m'annonce donc le verdict : rupture du LCA avec atteinte sur les ménisques (interne et externe). Je dois avouer que sur le coup, le moral a été bien plombé ! J'ai donc droit au discours classique, sur l'intérêt de l'opération au vu de mon âge, etc... Néanmoins, étant alors engagé pour un boulot en station pour la saison d'hiver qui devait commencer à une semaine de là, après réflexion je décide de ne pas me faire opérer de suite mais plutôt après la saison d'hiver. Et après discussion avec le chirurgien concernant la pratique du ski, et au vu du volume de mes muscles sur les jambes, il ne voit pas d'inconvénient à ce que je skie sans LCA pour l'hiver, à condition bien entendu de faire attention un minimum. Je repars de là donc relativement content au final, étant plutôt sur le coup focalisé sur cette histoire de ski.
La saison d'hiver se passe donc, mais au final pas si sereinement que ça : il se trouve que 17/18 a été quand même pas trop mal au niveau des conditions d'enneigement, et c'est vrai qu'une fois sur les spatules, bah j'ai un petit oublié tout ce qu'on m'avait dit, à savoir d'y aller tranquille, de faire attention, etc... Je me suis vite remis à skier plutôt fort, exactement comme j'avais l'habitude de le faire auparavant en résumé ! Au final, ça s'est pas trop mal passé jusqu'à fin janvier : ce jour-là, je skie en bord de piste, et je passe sur une petite bosse qui me fait légèrement décoller, et à l'atterrissage, nouveau déboîtement, rebelote. Donc une semaine de repos, le temps que ça dégonfle, puis je me remets sur les skis, toujours aussi entêté et ne voulant absolument rien lâcher. Au final, ça tiendra ensuite jusqu'au mois d'avril. Malheureusement, sur l'un des derniers jours de la saison, sur une descente effectuée à grande vitesse sur une piste bleue, je me fais surprendre par une cassure que je n'avais pas anticipée et qui me fait décoller sur une bonne distance, et forcément l'atterrissage ne se passe pas bien du tout : le genou craque à nouveau, et en plus de cela je ressens une bonne grosse douleur au poignet gauche. Donc évacuation en traineau et tout le bazar. Et au final, je m'en sors avec une fracture au poignet gauche et un genou droit à nouveau traumatisé. L'opération étant alors prévue d'ici 15 jours, je contacte donc mon chirurgien pour voir ce qu'il en pensait quant au maintien ou au report de celle-ci : il me dit qu'il souhaite la maintenir, et que ça ne changera pas grand chose que le genou soit fraîchement traumatisé ou non. On maintient donc la date initiale.
Vient le jour de l'opération : celle-ci se déroule apparemment comme prévue, on me met donc en place un ligament neuf, par le biais d'un DIDT, avec ménisectomie sur les deux ménisques. La période post-opératoire va donc pouvoir commencer, et celle-ci ne va pas être de tout repos !
Les premiers jours après l'opération se sont étonnement plutôt bien passés, pas trop de douleurs, ce qui était plutôt de bon augure pour la suite. Mais ça a rapidement changé car au bout d'une semaine environ, un hématome énorme s'est développé sur mon genou et mon mollet, me faisant alors passer des nuits blanches, et surtout ayant causé une fièvre légère mais persistante pendant 2 semaines, me rendant alors complètement HS pendant tout ce temps. M'ayant fait passé des prises de sang, on a pu se rendre compte que j'avais perdu pas mal de sang et que j'étais dans un état inflammatoire persistant. Malheureusement, on m'a annoncé que la seule chose à faire était d'être patient et de laisser le temps au corps de se remettre de lui-même. Autant dire que ce fut vraiment désagréable !
Au bout d'un mois, je retourne voir le chirurgien pour la première consultation post-opératoire. Il trouve alors que mon genou est relativement gonflé encore, et décide donc de me faire une ponction, qui sera sans succès puisqu'il n'en retire strictement rien. Il faudra donc être patient encore, et bien glacer régulièrement pour réduire le gonflement, m'annonce-t-il. Un mois s'écoule donc à nouveau, et même si mes amplitudes ont effectivement progressé, je me rends compte qu'il n'y a aucune évolution au niveau du volume : le genou reste toujours aussi gonflé et un peu chaud, notamment au niveau du cul-de-sac sous quadricipital. Je retourne donc en consultation, faisant part de ces observations à mon chirurgien : il décide à nouveau de tenter une ponction, qui fonctionnera cette fois-ci puisqu'une bonne quantité de liquide synovial est prélevée. Je sors donc de là en étant rassuré, me disant que j'allais être soulagé. Mais dans les jours qui ont suivi, j'ai vite remarqué qu'il n'y avait aucune différence sur la taille de mon genou qui était toujours aussi énorme. Néanmoins, je décide cette fois d'être plus patient et de laisser passer l'été ainsi, d'autant plus que je reprenais le travail en juillet. Je me disais qu'avec le temps, le genou finirait forcément par dégonfler.
Mais en septembre, je ne voyais toujours aucune amélioration et j'avais toujours une patate à la place d'un genou ; je retourne donc voir le chirurgien qui, encore une fois me ponctionne. J'avoue qu'à ce moment-là, je commençais à être un peu agacé car je ne voyais pas l'intérêt de l'opération, vu que le genou ne dégonflait pas (et il n'a pas dégonflé suite à cette ponction, malgré le prélèvement de liquide encore assez important). Je suis aussi passé par toutes sortes d'états d'inquiétudes/interrogations quant à l'avenir de mon genou : allais-je retrouver un jour un genou normal ou étais-je condamné ? Je pense que le liquide synovial devait immédiatement revenir, témoin d'une inflammation quelconque encore présente dans l'articulation. Je repasse donc une IRM où l'on ne voit rien d'anormal, puis un arthroscanner. Suite à ce dernier, le radiologue qui émet un premier diagnostic, souhaite le confirmer en m'envoyant faire une nouvelle IRM avec cette fois injection d'un produit de contraste. Il pense alors que j'aurais développé une synovite villonodulaire, une maladie rare des articulations qui se caractérise par le développement de tumeurs bénignes dans la membrane synoviale. Fort heureusement, l'IRM infirme ce résultat.
Au vu de l'absence d'évolution, et avec ces nouveaux examens, je me décide en octobre à aller consulter un autre chirurgien et je me rends donc à Lyon, ce qui était franchement plus pratique pour moi, travaillant en Savoie. D'autant plus que j'avais entendu parler de la bonne réputation des chirurgiens lyonnais en orthopédie. Lors de cette consultation, et après examen, le chirurgien m'annonce deux choses : il trouve que mon genou, malgré la ligamentoplastie, a gardé une laxité un peu trop importante, et concernant le gonflement, il me préconise de réaliser des infiltrations dans un premier temps pour voir si cela pourrait être efficace.
Suivant ces conseils, je vais donc voir mon généraliste, qui procède à une nouvelle ponction, cette fois-ci immédiatement suivie d'une infiltration de corticoïdes. Et c'est vrai qu'au bout de quelques jours cela semble faire son effet car mon genou diminue de volume de façon importante, jusqu'à retrouver un aspect quasi-normal. Autant dire que je jubilais à ce moment-là, après ces longs mois de galère, il me semblait en voir le bout. Malheureusement, le répit fut de courte durée : au bout d'un mois, le genou a recommencé à gonfler. Le médecin m'avait néanmoins prévenu qu'il faudrait peut-être renouveler l'infiltration une fois pour qu'elle soit bien efficace. On en a donc refait une nouvelle au mois de novembre qui s'est avérée moins efficace que la première au final. Néanmoins, malgré la taille du genou, je n'avais plus vraiment de gêne fonctionnelle, et j'avais retrouvé des amplitudes satisfaisantes.
J'ai donc recommencé le ski en décembre, avec une petite appréhension sur les premières descentes qui s'est très rapidement dissipée, vu que je voyais que ça avait l'air de tenir. J'ai donc rapidement retrouvé mes aises, ce qui était encore une fois l'essentiel à mes yeux. Mais je n'oubliais pas pour autant que mon genou n'avait pas retrouvé un aspect normal. En janvier, je me décide donc à retourner à Lyon pour reconsulter le chirurgien et l'informer des suites des infiltrations. Au vu du résultat peu probant, on convient donc d'une intervention chirurgicale en fin d'hiver, qui consistera à faire d'une part un lavage articulaire, et d'autre part une synovectomie (on retire les parties inflammatoires de la membrane synoviale qui peuvent être responsables de l'excès de liquide dans le genou). En résumé une intervention relativement légère mais qui permettrait de soulager ce genou. Je pourrais enfin régler le problème une bonne fois pour toutes, me dis-je sur le coup.
Malheureusement, environ 2 semaines plus tard, début février 2019, pendant une journée de travail, je manque une marche dans un escalier et atterri sur le sol debout, mais en compensant tout le déséquilibre sur la jambe gauche, ayant évidemment peur pour ma jambe droite. Et j'ai senti le fameux déboîtement dans le genou gauche... Mais avec cette fois une douleur bien moins importante, donc je me disais naïvement que ça devait être moins grave. Le médecin que j'ai vu suite à cet accident pensait la même chose, mais m'a néanmoins prescrit une IRM pour s'en assurer. Et l'IRM a rendu le terrible verdict : rupture du LCA sur le genou gauche... Autant le dire, j'avais pas franchement le moral suite à cela ! Mais après 2 semaines de repos, j'ai retrouvé encore une fois un genou à peu près normal et non douloureux, donc toujours aussi entêté je suis remonté sur les skis et j'ai fini ainsi la saison sans encombre particulière. J'ai d'ailleurs décidé de ne pas me faire opérer dans l'immédiat pour ce genou, ayant alors des impératifs m'empêchant d'être indisponible sur une longue durée.
Nous voilà donc en fin d'hiver 2019, et vient le moment où je repasse sur le billard pour la deuxième opération du genou droit. Celle-ci se passe sans encombre, et la convalescence a été relativement simple, je retrouve rapidement un genou fonctionnel. Je suis satisfait alors de voir mon genou dégonfler : il finira alors certes toujours légèrement gonflé mais bien moins que ce qu'il n'a été. Le chirurgien me fait encore une fois remarquer qu'il trouve que mon genou a trop de laxité et que pour lui la fixation du greffon de LCA n'a pas été faite tout à fait au bon endroit. Mais il me dit également que tant que ça tient comme cela, tant mieux, et qu'on n'allait pas le refaire pour le plaisir de le refaire.
Ainsi, tout va à peu près bien jusqu'en janvier 2020. A nouveau sur les skis cet hiver, je profite alors d'une des rares journées de poudreuse auxquelles on a eu droit. Et forcément, un peu frustré de ce manque de matière à se mettre sous la dent, je veux profiter de la journée à fond. Autant le dire, ce fut plutôt physique ! Lors d'une des dernières descentes de la journée, je me redirige alors vers le front de neige et pour cela j'emprunte un entre-deux pistes peu pentu, style piste bleue. Après une journée, cet espèce de large champ était tout trafollé mais c'était finalement assez marrant à skier, permettant de prendre une certaine vitesse pour défoncer la trafolle. Ce que je n'avais malheureusement pas anticipé avec la vitesse, c'est que ce champ était traversé par des renvois d'eau dont la faible quantité de neige n'avait pas réussi à combler le relief. J'ai donc passé le premier un peu surpris mais sans trop d'encombres, mais sans réduire ma vitesse. C'est en arrivant dans le second et vu le creux qu'il faisait que j'ai appréhendé l'envol qui allait forcément survenir derrière, et j'ai donc instinctivement voulu m'arrêter, en plein dans le creux. Donc gros dérapage, rotation des skis... et rotation du genou droit. Et de nouveau la fameuse sensation que je ne connais maintenant que trop bien. Autant le dire, ayant maintenant tellement l'habitude de la chose, je me suis cette fois-ci directement fait mon auto-diagnostic : j'étais convaincu que mon LCA avait de nouveau lâché. Je me retrouvais ainsi avec deux genoux sans LCA.
Cette fois-ci, je n'ai pas été consulté sur le coup un médecin, ce qui ne m'a pas empêché de mettre un terme de mon propre chef à ma saison de ski : je n'y prenais plus de plaisir et j'en avais marre de faire le con à vouloir coûte que coûte m'accrocher.
Je laisse passer alors quelques temps et retourne consulter mon chirurgien début mars, afin qu'il m'examine sur ce genou droit et me donne son verdict. Bah sans surprise, rupture du LCA comme je le suspectais. Je décide donc de repasser par la case opération, qui est alors prévue fin avril. Et étant motivé pour en finir une bonne fois pour toutes, on parle également de faire l'autre genou dans la foulée, début juin le temps d'avoir récupéré un minimum après l'opération sur le droit. Bon, au final, le programme a été quelque peu chamboulé car 10 jours après cette consultation, on nous annonce le début du confinement. J'avais encore à ce moment-là bon espoir que l'opération puisse avoir lieu fin avril, je me disais qu'il y avait le temps d'ici-là... J'étais encore une fois un peu trop optimiste pour le coup, et Emmanuel Macron a rapidement douché mes espoirs. Je me suis quand même vite fait une raison, donc on décide de reporter la première opération au 18 mai. J'ai également décidé de mettre à profit tout le temps dispo offert par le confinement pour faire du renforcement sur les membres inférieurs (car pas de kiné en cette période), en faisant régulièrement des petits exercices chez moi, afin d'arriver dans les meilleures dispositions pour l'opération. J'avoue que je n'étais pas trop partant pour revivre la même galère que la première fois !
Au 18 mai donc, retour à Lyon pour le grand jour. J'entre donc à la clinique avec opération en ambulatoire, et une première pour moi, sous anesthésie locorégionale (donc que les membres inférieurs endormis), contrairement au 2 autres opérations qui ont été sous anesthésie générale. Je dois avouer que j'étais limite content déjà, car pas bien fan de l'AG, et ça m'intéressait de suivre l'opération. D'ailleurs mon chirurgien l'a bien compris, et il m'a mis l'écran de télé à dispo pendant l'opération pour que je suive en direct les gestes réalisés par l'équipe, commentés par le chirurgien en live. Si ça peut dégoûter beaucoup d'entre nous, moi, au contraire j'ai trouvé ça vraiment intéressant de voir ce qu'il se passe à l'intérieur, je trouve que ça a bien permis de comprendre l'opération.
J'ai oublié de le préciser, mais cette fois-ci, on change de technique opératoire : si la première j'avais eu un DIDT, on me prélève cette fois-ci le tendon rotulien (technique KJ), et au vu de la laxité présente dans le genou, le chirurgien procède également à ce que l'on appelle une plastie de Lemaire qui consiste à prélever un morceau du fascia lata (qui se trouve sur le côté externe de la cuisse) pour l'ajouter en renfort dans le genou, bloquant ainsi sa rotation. Avec tout ça, normalement, genou en béton à la fin ! J'ai en plus de tout cela également droit à un nouveau geste de suture sur le ménisque externe.
Après donc 1h30 d'intervention, direction la salle de réveil avec Game Ready en place en attendant le retour progressif des sensations dans les jambes. Pas de grosses douleurs à ce moment-là, mais on me file quand même des cachets en préventif. Après un certain temps passé en observation pendant l'après-midi, c'est l'heure de la sortie et le retour à domicile. C'est en arrivant chez moi que j'ai commencé à me sentir plutôt mal, un peu nauséeux avec des douleurs qui commençaient à se réveiller. Et elles n'ont pas cessé de la nuit, ce qui fait que la première nuit a été bien rude, au point que je n'ai tout simplement pas dormi. A ce moment-là, je me dis que ça commence bien !
Puis, pour la suite, contrairement à ma première opération où j'avais alors passé ma convalescence à domicile, chez mes parents, je réclame cette fois-ci à aller en centre de rééducation. Donc le lendemain de l'opération, transport vers le centre d'Hauteville qui doit sûrement parler à la plupart d'entre vous. 3 semaines de prévues dans un premier temps pour bien me remettre sur pied. Et c'est là que je me trouve à l'heure actuelle, profitant du temps libre que j'ai pour écrire ce mini-roman. Je suis aujourd'hui à J+13, et passé la première nuit, heureusement les douleurs se sont rapidement estompées, ce qui fait que depuis que je suis ici toutes les nuits se sont passées à peu près correctement.
J'ai également déjà noté des progrès d'un point de vue fonctionnement de l'articulation : si les premiers jours mon genou était plus gonflé que jamais avec grosse inflammation et flexum de 20°, les traitements et le repos ont rapidement fait leur effet, si bien qu'au bout de 8 jours, j'avais retrouvé une extension sur table plutôt satisfaisante. La flexion est certes moins importante, actuellement à 90°, mais finalement ce n'est pas plus mal, sachant que je suis bridé à cette valeur pour les 3 premières semaines, à cause du geste subi sur le ménisque. J'ai également stoppé les antalgiques depuis 2 jours, ce qui est plutôt bon signe. Bien entendu par contre, glaçage régulier sur l'articulation pour la soulager.
Ces premiers temps sont plutôt encourageants par rapport à ma première expérience, et je dois dire que ça a d'autant plus boosté ma motivation à faire rapidement le second genou, que j'espère pouvoir caler vers fin juin, car quitte à être en galère, autant que tout soit fait à l'affilée ! Le programme sera alors de nouveau 3 semaines de centre de rééduc, puis 3 semaines à domicile, avant un retour au centre pour une session de 15 jours un peu plus intensive !
En gros, un bel été en perspective pour moi ! Je garde l'objectif de pouvoir retourner au travail pour début septembre, synonyme de retour à une vie à peu près normale.
Voilà, mon récit touche à sa fin, ça a été un peu long, mais je me rends compte maintenant qu'en même temps il y avait beaucoup à raconter ; mes genoux ont déjà vécu quelques péripéties en 3 ans de temps, mais j'espère pouvoir en sortir une bonne fois pour toutes. J'espère également que cette expérience pourra servir à certains, je sais que je suis loin d'être le seul à avoir subi ce genre de blessures, et particulièrement sur ce forum, donc si jamais certains sont concernés par d'éventuelles opérations à venir, dites vous bien que le maître mot est la patience et l'écoute de son corps : il ne faut pas vouloir brûler les étapes et aller au-delà des capacités de notre corps, car cela finit forcément par nous retomber dessus. Et au final, on se rend compte qu'avoir des genoux fonctionnels, c'est quand même bien pratique au quotidien. Donc même si l'opération et tout ce qui s'en suit peut représenter une galère, je suis convaincu de son intérêt pour des gens comme nous, si l'on ne veut pas se retrouver avec une prothèse dans 20 ans, ce qui est loin d'être mon objectif !
En tous cas, je remercie ceux qui ont pris le temps de me lire, et n'hésitez pas si vous avez des remarques/questions sur ce parcours.
A bientôt !
inscrit le 16/02/05
1167 messages