Suite à mes recherches poussées de LA veste de ski, j'ai réalisé qu'il est difficile de trouver un vrai descriptif qui explique les aspects techniques des différentes vestes. Du coup, j'en fais un. Ca concerne des vestes orientées piste et allmountain. Je n’ai pas vraiment étudié les vestes orientées rando où les critères de legereté, de liberté de mouvements prennent une plus grande place.
1. Critères de choix
Ils existent beaucoup de vestes de ski avec des caractéristiques techniques très différentes. J'ai relevé les critères suivants qui permettent de faire un choix :
• la thermique : capacité à lutter contre le froid statique,
• la respirabilité : évacuation de la transpiration,
• l'imperméabilité : on se comprend,
• lutte contre le vent : j’appelle ça le froid dynamique,
• l'accessorisation.
D'autres aspects peuvent être utiles dans votre choix comme la liberté de mouvement ou le poids mais ça touche à nos amis du ski de rando. Ils ont pleins de choses spécifiques. Y a aussi le style ... et du coup le prix (#picture...).
1. A - la thermique
L'isolation thermique permet de lutter contre le froid en utilisant votre propre chaleur et en empêchant la pénétration du froid.
Il s'agit alors d'offrir de bonnes propriétés thermiques sans avoir une grosse doudoune à sa mémère qui est emmerdante pour skier.
Ce critère ne dispose d'une mesure universelle. On a parfois une densité de la couche thermique en g/m2. L'ordre de grandeur est alors de 100 g/m2.
2. B - la respirabilité
L'idée est d'avoir chaud quand il fait froid sans transformer le tout en cours de natation dès que le thermomètre monte. Comme lors de ces fameuses journées qui débutent à -10 et qui termine à +10°C. L'évacuation de la transpiration est mesurée en mm d'eau:
• 5000 : faiblement respirable,
• 15000 : OK
• 20000 : très respirable.
Il existe également les critères qui sont utilisés :
• MVTR (Millet, Mammut, Ternua, Eider) :
o >10000 : bien respirant,
o >30000 : très respirant,
• RET (Goretex) (en échelle inverse plus c’est bas mieux c’est) :
o <12 : bien respirable,
o <6 : très respirant,
o <3 : le meilleur actuellement sur le marché.
La difficulté étant d'être respirable et imperméable bien sur. Pour être clair : tu vois ton polair quechua il est super respirable et mais dès qui neige ou qui pleut...
3. C - l'imperméabilité
Voyez, on parlait de respirabilité. L'eau est transférée de l'intérieur vers l'extérieur et l'imperméabilité c'est l'inverse. Mais ça a l'air à vue de nez d'être pas si facile d'être imperméable et respirable (cf le KWAY).
Ce critère se mesure également en mm d’eau (ou Schmerber) :
• 10000 : niveau satisfaisant de nombreux cas,
• 20000 : parfaitement imperméable.
Les deux critères de l’imperméabilité et de la respirabilité sont parfois associés sous cette forme XXX/XXX . Exemple : 10000/15000. Le permier critère compte pour l’imperméabilité et le second pour la respirabilité.
4. D - la lutte contre le vent
Parfois il fait bon quand tu es posé mais dès que tu avoines et que ça commence à souffler dans les bronches, tu te les gèles ? Bah c'est que ton truc il est pas assez coupe-vent.
Le vent crée une sensation de froid et l'idée de l'empécher de venir au contact du corps. On peut donc avoir des vestes qui ne tiennent pas chaud mais qui sont coupe-vent pour éviter le froid que je qualifierais de dynamique. Alors là encore une fois ce qui est dur c'est d'être coupe-vent et respirable. Le Kway (à nouveau), il est parfaitement coupe-vent mais bon niveau respirabilité…
Goretex et windstopper ça vous dit quelque chose ? c’est des membranes qui permettent de bien couper le vent.
2. Type de vestes
D’après ce que j’ai vu, il existe deux grands types de vestes selon les conditions de pratique :
• softshell : les vestes softshell protègent bien du vent, des intempéries légères mais plutôt peu du froid. Elles sont très respirables, légères et peu encombrantes (nickel pour mars quand il fait bon et qu'il faut simplement une veste pour se protéger du froid dynamique). Elle remplace le duo polaire/imper qui manque bcp bcp de respirabilité.
Le but est donc d’avoir une veste légère qui ne tient pas trop chaud, qui n’est pas encombrante et qui coupe pas trop mal le vent. Par contre, elles ne sont pas imperméables et lors de fortes précipitations, vous êtes trempés. Idem par grand froid, ça n’ira pas.
Selon la règle of the trois couches, elles remplacent la deuxième et la troisième (chaleur et protection intempéries). Elles sont souvent non imperméables mais déperlantes (elles évacuent l'eau lors de faibles intempéries avant qu'elles ne pénètrent).
• hardshell : ça tient chaud pour le froid statique et dynamique. Une veste imperméable et respirante conçue pour vous protéger des intempéries : la pluie, la neige, la grêle, le vent.
Une Hardshell se porte en dernière couche extérieure de protection (3ème couche). car méga bien protectrice… contre les intempéries, mais pas contre le froid! Et oui, contrairement à ce que l’on peut penser, une hardshell n’est pas faite pour vous donner chaud, mais pour vous garder au sec. Après elle dispose d’une certaine capacité à vous protéger du froid. Mais en grand froid, il faut prévoir un polair dessous. Par contre, ces propriétés respirantes vous permettront de ne pas nager dès que vous activez sur la neige.
Robustes (bien plus que les softshell), certaines hardshell pourront vous accompagner dans des expéditions extrêmes.
L'idée est donc de disposer des deux types de vestes pour toute l'année. La softshell étant super bien adaptée aux conditions printanières et la hardshell est une bonne couche pour vous isoler des intempéries.
3. Aspects techniques
1. A - les softshell
La veste softshell est (on l’a vu) une veste coupe-vent très respirante. C’est difficile de stopper le vent tout en étant respirant. C’est pour cela que l’on trouve des membranes très techniques telles que Goretex® ou Windstopper®.
Ces membranes sont parfois doublées à l’intérieur par une couche polair.
2. B - les hardshell
Là ça se complique. On a tous en tête la règle des 3 couches. Et on lit parfois une veste 2 couches ou trois couches pour les harshell. Ces notions n'ont rien à voir avec la règle des trois couches (ce qui apportent parfois de la confusion).
Ces deux types de vestes (3 couches et 2 couches) sont composés de trois couches « textiles » :
• En interne : une doublure,
• En sandwich : la membrane respirante
• En externe : la protection
Le terme « 2 couches » ou « trois couches » renvoie au mode de fabrication et d'assemblage de ces couches.
• veste deux couches (2L)
Les vestes deux couches sont les moins onéreuses. Elles sont appelées ainsi car la protection et la membrane sont solidaires alors que la doublure est flottante maintenue par une mesh cousue. Ce type de veste est donc par conception moins robuste que les vestes 3L.
• vestes trois couches (3L)
Dans les vestes 3L, les trois couches sont solidaires. Ceci est obtenu grâce au laminage des 3 couches ensemble (terme que l’on retrouve parfois). Cela a pour effet de rendre la veste bien plus robuste et plus imperméable. Cela rend toutefois la veste plus rigide et la liberté de mouvement est moins bonne.
Les vestes 2,5 couches sont en réalité des vestes 2L dont la mesh de maintien a été remplacée par une projection de carbone. On gagne alors beaucoup en poids et en encombrement. C’est la hardshell de fond de sac au cas où.
La qualité technique d’une veste hardshell réside dans la technologie de la membrane intermédiaire. Voici quelques exemples connus :
• Goretex (GTX) : utilisé par de nombreux équipementiers,
• Omnidry de Columbia,
• Hyvent de The north face,
• Defender de Eider.
Voilà ma petite pierre à l’édifice de skipass. En espérant que ça aidera certains.
Si vous avez des commentaires ou des ajouts, n’hésitez pas. Je modifierai mon poste en conséquence. Le mien serait qu’un vrai technicien nous apporte ces éclairages. Ensuite qui sait … ça finira peut-etre en chronique docteur matos.
inscrit le 12/01/15
15 messages