effervescent (21 octobre 2006 15 h 18) disait:
qu'est ce que ca vaut exactement les planches allround ?
Ce serait malhonnête d'avoir une réponse générale. Dans cette "catégorie" il y a de tout.
Et même, je vais te dire : je ne pense pas que ce soit une catégorie. A moitié créée par des dept marketing et par des journaleux, pour des raisons de facilité à s'adresser au plus grand nombre, le allround ne correspond à rien en matière de développement. C'est te dire que c'est totalement artificiel.
Si par contre, ta question est de savoir si la recherche d'un ski polyvalent présente un intérêt quelconque, alors là ça devient plus concret et utile de répondre.
Précisons déjà que la polyvalence n'est qu'une facette d'un ski : il peut la tirer de caractéristiques différentes. D'une skiabilité hors pair, d'un shape intelligent, d'une souplesse harmonieuse. Ou d'un marketing forcené... Donc : prudence.
Derrière le allround, il y a d'abord le concept "hardware" : un ski hyper taillé, avec une spatule super large et souple. Ca, c'est la polyvalence théorique à la sauce metron, par ex.
Il y a aussi le concept "software" : c'est la polyvalence intelligente. On mécanise un ski et on le shape sans excès, mais avec un bon contrôle de sa cohérence. Subtil mélange de souplesse là où il faut, de nervosité comme il convient. Et forcément quelques concessions. Et c'est sur l'ampleur des concessions qu'on mesure le savoir-faire. Tu auras ici reconnu des skis comme le L8000, puis maintenant le Mission. Et peut-être d'autres très bientôt, il n'y a pas de raison.
Tu comprends aisément que réaliser de tels skis est difficile : on peut se louper lors de la conception, on peut se louper lors du choix des matériaux, on peut se louper lors de la petite série test, et enfin on peut se louper lors de la production. Sans compter qu'on peut se louper sur le marketing...
Mais rechercher à développer de tels skis est dans le vent de la production industrielle des loisirs sportifs. C'est le plus beau challenge pour les ingés. Pour les techniciens. Et pour les commerciaux.
Qu'est-ce que ça vaut, un ski polyvalent ? Tu vois que la question est du coup, un peu idiote.
Par contre on peut te dire ça : ce sont souvent des skis au touché de neige agréable. Faciles à prendre en main, faciles à comprendre. Forcément, ce sont des skis dont on attend une bonne accroche et un bon renvoi en carving, mais aussi assez de stabilité pour tailler grand sur le dur de chez dur, et enfin une belle capacité à déjeauger, une maniabilité intrinsèque, une facilité en l'air. Et il existe des skis qui approchent tout cela, avec tel ou tel point faible ou fort. Dans tous les cas, on est loin de l'exclusivité d'un omeglass ou d'un scott génius pour ne citer qu'eux.
Je suis pour l'instant persuadé que pour éprouver du bonheur avec de tels skis, il faut de l'expérience et un niveau technique élevé. Très peu de ces skis sont réellement accessibles au débutant. Tout ça pour dire, en conclusion, que la polyvalence ne veut pas dire ski pour tous.
Pour l'instant, développer un ski polyvalent qui fonctionne réellement, ne peut être l'apanage que de marques ayant une approche soit novatrice (scott.. et line ???), soit généraliste (Dynastar, Ross, K2). Les autres doivent se débarrasser de ce qui fait leur identité pour concevoir de tels skis. On imagine que des gens comme Volkl ont du boulot pour y arriver, ce qui n'enlève rien à leur savoir-faire. Simplement, ils partent avec un handicap. Ato est dans le même cas, mais avec un niveau de R&D qui peut les autoriser à réussir.
Tu saisis, maintenant ?
inscrit le 21/10/06
21 messages