Il existe une description type du pied. Un pied c’est 26 os ( + 2 sésamoïdes ), 107 ligaments, 20 muscles et 16 articulations. Un pied est morphologiquement composé de 2 faces, 2 bords, 2 extrémités.
Il existe trois types de pieds :
Le pied grec où le deuxième orteil est plus long que le gros orteil (23% des pieds )
Le pied égyptien où le gros orteil est plus long que le deuxième orteil (50% des pieds )
Le pied carré où les orteils ont la même longueurs (27% des pieds ).
Il existe trois types d’arches : high (pied creux ), mid (pied physio ), low (pied plat )
Avec tout ça aucun pied n’est identique et il n’existe quasiment pas de pied symétrique. Bref un gros merdier dans lequel on retrouve des choses récurrentes. On a souvent chez les pieds plats un affaissement de la voute plantaire (sauf pour les pieds plats non pathologique que l’on trouve plutôt en Afrique et en Asie ), un genu valgum et une foulée pronatrice. On a souvent chez les pieds creux des orteils en griffe, un genu varum et une foulée supinatrice.
Les mesures importantes sont la longueur du pied, la largeur aux métatarses, la hauteur de voûte, la hauteur du pied (mesurée à la jonction du tarse et du métatarse, c'est-à-dire la partie la plus haute), l’épaisseur du pied (hauteur du pied – hauteur de voute ), la hauteur des phalanges (plus haute sur un pied très cambré ) la circonférence du pied et la circonférence du coup de pied, l’épaisseur de la pince talon, et la hauteur et circonférence du mollet. Avec l’habitude toutes ces mesures ne sont pas prises.
Les informations disponibles sur le carton d’emballage d’une chaussure de ski sont le flex (mais là on s’en fout ), la taille exprimée en mondopoint et le last (la largeur méta ).
1 point mondopoint = 1 cm. Si mon pied mesure 27 cms de longueur, ma taille c’est 27.
Concernant la largeur méta, toutes les marques ne la mesurent pas de la même façon. La largeur méta peut être mesurée de l’extrémité du cinquième méta (côté petit orteils ) jusqu’à la face intérieur du pied, perpendiculairement à sa longueur, ou du premier méta au cinquième méta. Et là on a déjà un petit millimètre de différence. Pour en rajouter une couche la largeur méta donnée par le fabricant est la largeur à une taille donnée (généralement 27 pour les hommes ). La largeur méta varie d’environ un millimètre par taille mondopoint.
Toutes les autres mesures n’apparaissent pas. Certaines marques les fournissent aux professionnels avec plus ou moins de réalisme. C’est pour cela que l’on fait essayer la coque sans chausson. Cet essayage suffit lorsque l’on prévoit d’injecter un chausson. Dans le cas d’une utilisation avec le chausson d’origine, il faut aussi essayer le chausson seul pour s’assurer que son volume correspond bien… En fin normalement cet essai devrait être fait avec une semelle préalablement réalisée sur mesure.
Bilan de l’affaire vendre des chaussures de façon pertinente, c’est au préalable les avoir démontées pour les mesurer et les avoirs toutes essayées.
Les malléoles saillantes, la troisième malléole (excroissance du talus ), les hallux valgus, les éversions ou inversions, les abductions ou adductions, bref tous les pieds trop merdiques qui s’éloignent du pieds théoriques c’est le boulot du bootfitteur par la confection d’une semelle, d’un chausson et de la déformation de coques. Mais ce boulot n’est pas là pour réparer un mauvais choix, mais pour individualiser au mieux le bon choix initial qui ne prend jamais en compte les cas particuliers. Bref, quand on a un pied merdique, à l’essayage, la bonne chaussure n’est pas forcément celle dans laquelle on se sent bien…
On constate des corrélations sur les chaussures. Les chaussures à faible flex (donc plutôt pour les débutants ) sont souvent larges avec des volumes importants (Edge par exemple ) voire des mollets énormes (Cube par exemple) ou des mollets ajustables (Nordica NXT par exemple ). Ce n’est pas forcément idiot car chez un débutant on privilégie le confort et la chaleur à la précision. Et lors de la découverte de la pratique, un ajustement trop précis pourrait même être contreproductif. Inversement plus le flex est élevé (donc destiné à de bons skieurs ) plus on va trouver des chaussures ajustées, fines. Mais pour un bon skieur, la base c’est le bootfitting, donc pas de problème. Pour info les chaussures race Ato et Dalbello ont les last de 92 et 93 en 27. Je ne connais pas grand monde qui fait 92 au méta en 42…
Généralement pour un pied de faible largeur mais long d’un skieur moyen, il y a trois solutions : On cale le chausson avec des mousses de réduction de volume, on injecte un chausson avec une mousse de moyenne densité, on recommande au client d’aller faire de la danse (non je déconne ).
Concernant le problème de l’auteur du post : une douleur que sur un seul pied, doit être vue par le bootfitteur. Le pied droit et gauche serait très différents et un traitement particulier du pied gauche s’impose. Vu ce que l'auteur du post dit, ça ressemble plus à une douleur de frottement que de pression. Les frottements à ces endroits sont souvent dus à une chaussure trop longue et/ou trop large, et parfois à l'existance de cors au pieds.
Ce n’est pas forcément le pied qui pose problème. Ca peut venir de plus haut… L’idéal de l’idéal c’est un podo ou un kiné posturologue, ce que je ne suis pas
. Pour les cas réellement désespérés (très rares ), le travail de concert entre le kiné posturologue et le bootfitteur apporte la bonne réponse.
inscrit le 13/01/19
6 messages