tcsa (29 oct.) disait:
L’hiver 18/19 arrive et on continue toujours à lire des trucs qui conduisent à se mettre la tête droit dans le mur.
Tout d’abord le lien poids du skieur et flex. Il faut rappeler que le poids n’est pas un facteur déterminant majeur. En racing par exemple. Les descendeurs sont plutôt plus lourds que les slalomeurs et inversement le flex de leurs chaussures plutôt en dessous de celui des slalomeurs. ET si on réfléchit trente seconde en termes de biomécanique ça se comprend tout de suite. Du poids lié à de la masse grasse par exemple n’apporte strictement rien. Une personne obèse (17% de la population française semblerait-il ) peu musclée devra pour plier des chaussures extrêmement rigide casser le corps en avant pour pousser la languette. Ce faisant elle déplace son centre de gravité et se met donc à la faute.
Las facteurs primordiaux à retenir :
Le niveau technique réel du skieur. C’est un critère qui en réalité est semi-direct. En effet, il est difficile d’être un skieur technique sans avoir la tonicité musculaire qui va avec. Le niveau technique réel est donc un indicateur caché de la sportivité du skieur.
La tonicité musculaire du skieur. C’est bien elle, associé au facteur suivant qui permet de travailler la chaussure. Plus vous êtes tonique musculairement, plus vous pouvez agir sur des chaussures à flex élevé.
La longueur des segments inférieurs (jambes et cuisses). A puissance musculaire égale et technicité égale, le skieur dont les membres inférieurs sont plus longs de 10 cms dispose d’un effet de levier plus grand.
Enfin le type de virage exécuté. Les très longs virages des descendeurs se déroulent en progressivité alors que la courbe du slalomeur exige de l’instantanéité. Donc les flex ne sont pas les mêmes..
Les quatre principaux facteurs pour déterminer le flex d’une chaussure sont donc : le niveau technique réel, la tonicité musculaire, la longueur des membres inférieurs et le type de courbes qu’il pratique. Une fois ceci déterminé, on peut à la marge relevé légèrement le flex parce que la personne est lourde.
Il y a quelques temps j’avais ouvert un post sur le choix des chaussures. Je vais donc faire de la redite.
Un bon technicien connaît ses chaussures tant dans leur caractéristiques techniques que leurs capacités à être bootfittée.
Bordel de merde, faites confiance aux pros. Trop régulièrement on voit en magasin des mecs qui déboulent en ayant une idée définie parce qu’ils ont lu sur internet, et qui ne veulent rien écouter. Bilan de l’affaire ils repartent avec des trucs inadaptés… Les retours des moniteurs genre « le petit gros je peux rien faire avec lui parce qu’il a des chaussures trop raides » c’est quotidien…
L’hiver dernier, la plupart des gens qui venaient me voir avec des chaussures achetés en GSS ou sur internet parce qu’ils ne se sentaient pas bien, avait 1 à 2 mondopoints de trop. Soit un à deux centimètres. Là ce n’est même pas la peine de se toucher le pipi sur le flex…
Donc on commence par définir la pratique (type de courbe, niveau )
Ensuite on procède à l’analyse du pied.
Grace à cette analyse on détermine une chaussure.
On réalise le triple essayage de la chaussure.
Dans cette chaussure validée par le triple essayage, on vient stabiliser le pied par une semelle
Enfin si nécessaire on traite les halgus, valgus, syndrome de morton, méta, cuné, maléoles.
En 5 secondes un scanner 3D comme le Vandra nous donne plus d’information sur votre pied que vous ne pouvez imaginer. Avec une telle analyse on sait parfaitement quelle chaussure est la plus adaptée à votre pied et le cas échéant quelles seront les modifications à apporter à la marge. Je dis bien à la marge. Car dans 75 % des cas il existe une chaussure qui ne nécessite aucune modification majeure (poussée et/ou déformation de coque ). Les chaussures de courses font un peu exception.
Enfin il est aberrant de parler de modèle, de flex avant même de s’être fait confectionner la semelle qui va bien. Car si la chaussure est l’élement primordiale de jonction ski/skieur, la voûte plantaire est l’élément primordial du pilotage de ski. Le pied doit donc être stabilisé, le calca maintenu à sa place.
Quant à essayer les chaussures en loc, voilà la super idée bidon. Chez Nordica par exemple, sur les cartons il est écrit le nom du modèle suivi ou non d’un petit R. Chez Head c’est un autre repère. R comme rental. Vous croyez vraiment que les chaussures de vente et de loc sont exactement identiques ? Vous croyez vraiment que les chaussons sont les mêmes ? A modèle identique vous aurez à 60 voire 70% les mêmes sensations entre le modèle de vente et le modèle de loc.
Merci à toi d'apporter des précisions grâce à ton expérience et tes connaissances pointues en bootfitting mais pas la peine d'adopter une posture de juge et d'étaler toute ta science, parce que mes explications manquaient de précisions. Même si je n'ai pas autant de connaissances que toi, mon discours se voulait volontairement accessible tout en laissant certains détails aux bons soins des professionnels que Rémy rencontrera physiquement en station.
Ensuite, je n'ai pas écrit mes conseils en me focalisant sur le poids mais en parlant de GABARIT et derrière ce terme générique se cache tous les critères de mesures déterminant la morphologie d'une personne, le poids et la taille en font partie mais jamais je n'ai limité mon raisonnement à ces 2 seuls critères, puisque toutes les mesures anatomiques rentrent en ligne de compte pour la détermination du gabarit d'une personne.
Pour ce qui est de la tonicité ou de la forme physique, il est vrai que j'ai épargné cet aspect là à Rémy pour la simple et bonne raison qu'à son niveau actuel, il est inutile de le noyer dans un flot d'informations qui finiront par le perdre, voir le décourager dans sa démarche. D'autant plus que ce critère ne se limite pas qu'au choix des chaussures.
"La longueur des segments inférieurs pour l'effet de levier"... Se reporter au gabarit du skieur et tenir compte également du poids couplé à la taille du skieur pour aller au bout du raisonnement et là encore, un vrai professionnel saura tenir compte de ces critères pour son client.
"Le type de virage"... Le gars est en phase d'acquisition et de perfectionnement, pas en train de décider s'il va passer la flèche ou le chamois (ou les deux). Mais je suis tout à fait d'accord que ce critère puisse être pris en compte chez certains skieurs experts voir confirmés.
Les mecs qui arrivent, bille en tête, en magasin avec des idées de modèle ou taille de chaussure (toujours trop grand), j'ai déjà connu ça moi aussi mais ici ce n'est pas le sujet.
Les semelles personnalisées, je suis mille fois pour quand on a un certain niveau de ski et qu'on pratique beaucoup mais je ne vois pas pourquoi un skieur lambda qui pratique le ski environ 1 semaine par an en mode loisir, devrait investir nécessairement dans des semelles s'il n'a pas de soucis particuliers avec sa voûte plantaire. Rien n'empêche monsieur tout le monde de commencer par l'achat des chaussures et de voir par la suite s'il à besoin de semelles, à moins d'avoir des pieds très particuliers qui lui imposent des semelles et autres adaptations d'entrée de jeu.
Quant à l'essai des chaussures équivalentes en loc, t'as le droit de ne pas être d'accord mais pour certains skieurs occasionnels, cela peut avoir un effet rassurant avant la prise de décision finale et c'est dans ce sens que je lui ai suggéré se conseil et c'est pas pour autant que le skiman occultera dans ses explications, les quelques différences entre le modèle de loc et le modèle à la vente. Un skieur d'un niveau confirmé et au dessus n'aura pas besoin d'une telle mise en confiance avant de se décider et c'est là ou je ne comprend pas ton intervention car on dirait que tu t'adresses uniquement à des skieurs expérimentés en étalant ta science au lieu de t'adapter à la demande et au niveau de Rémy.
Bref, je respecte ton expérience et j'aimerai beaucoup avoir autant de connaissances que toi en bootfitting mais je ne vois pas l'intérêt d'exposer à ce point sa science avec un skieur débutant qui réfléchit pour investir dans du matos. Comme beaucoup de skieurs du même profil que lui, il doit certainement avoir besoin d'être rassuré et conseillé en toute simplicité, plutôt que d'être noyé dans un tas d'informations ultra pointues et pas spécialement opportunes par rapport à son niveau...
Message modifié 1 fois. Dernière modification par Kraft.23, 30/10/2018 - 14:24
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