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Le vélo ou le sexe, il faut parfois choisir
Le vélo ou le sexe, il faut parfois choisir
WASHINGTON (AFP) - Faire du vélo peut gâcher parfois la vie sexuelle voire provoquer chez les hommes certaines pannes irréversibles de l'érection, selon une série de récentes études médicales.
Une selle inadaptée peut ainsi bloquer la circulation sanguine dans les organes génitaux et conduire à l'impuissance. Un certains nombre de femmes cyclistes peuvent également connaître des troubles sexuels dus à une mauvaise vascularisation et innervation du clitoris.
Une dizaine d'études faites depuis 2000 et résumées dans trois articles publiés par des médecins dans le numéro de septembre du Journal of Sexual Medecine, estiment que de 4 à 5% des hommes faisant régulièrement de la bicyclette, soit environ un million de personnes aux Etats-Unis, souffrent d'impuissance à différents degrés, a expliqué l'urologue Irwin Goldstein dans un entretien avec l'AFP.
Pour ce médecin, rédacteur en chef du Journal of Sexual Medecine, qui pratique l'urologie à Boston (Massachusetts, nord est), "si vous être chanceux les dommages ne sont que temporaires" et dans ce cas "il vaut mieux changer d'activité physique".
Les hommes utilisant des vélos de compétition dont les selles sont longues et étroites courent le plus grand risque d'impuissance sexuelle, a souligné le Dr Goldstein.
Le périnée, entre l'anus et les organes génitaux, et dans lequel passe un canal contenant une artère et les nerfs participant au bon fonctionnement sexuel, n'est jamais compressé quand on est assis sur une chaise, a-t-il dit.
Mais sur une selle de vélo, la pression est sept fois plus grande, voire davantage. Plus l'avant de la selle est étroit, plus la compression est forte sur le périnée, a ajouté le Dr. Goldstein.
Il a aussi relevé qu'une étude comparant des femmes cyclistes à celles qui courent, a montré que les adeptes du vélo étaient plus nombreuses à connaître des difficultés pour parvenir à l'orgasme.
Le Dr Steven Schrader, un spécialiste du système reproductif à l'institut national pour la santé et la sécurité du travail (NIOSH), il ne s'agit plus de savoir "si faire du vélo pouvait provoquer ou non des troubles érectiles, mais de se demander ce qu'il fallait faire".
Cela ne veut pas dire pour autant qu'on doit s'arrêter de faire de la bicyclette, a souligné le Dr Schrader dans un éditorial du "Journal of Sexual Medecine".
Les cyclistes occasionnels ont rarement de problèmes, a-t-il dit. Mais ceux qui passent de longues heures toutes les semaines sur une selle doivent faire attention, selon ce spécialiste.
Des études ont montré qu'un cycliste assis sur une selle traditionnelle longue et étroite, faisait peser le quart de son poids sur l'avant, exerçant une pression maximum sur le périnée.
Après trois minutes, le flux sanguin alimentant le pénis est réduit de 70 à 80%, a expliqué le Dr Goldstein. Une heure après, la verge devient engourdie, premier signe de problème, a-t-il ajouté.
Pour lui les fabricants de vélos, s'ils ont essayé de mettre au point de nouvelles selles, "évitent de reconnaître ce problème". Ce médecin explique ce refus "peut-être par peur des poursuites judiciaire".
"Il n'est pas normal qu'il n'y ait pas d'avertissement sur les vélos puisqu'il s'agit d'un vrai problème médical", a insisté le Dr Goldstein.
Rejetant ces accusations, Fred Clements, directeur général du "National Bicycle Dealers Association", le groupement professionnel représentant les distributeurs aux Etats-Unis, a affirmé à l'AFP que cette question était "prise très au sérieux par l'industrie".
Mais, a-t-il dit, "des millions de gens font des kilomètres de vélo sans problème et je ne pense pas que ce soit très commun parmi les cyclistes".
"Nous ne voudrions pas non plus que les gens aient peur de faire du vélo (...) une excellente façon d'améliorer sa forme physique et ses performances sexuelles en même temps", a insisté Fred Clements.
inscrit le 08/11/01
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