Salut mec!
Bouge pas, j'arrive, je les ai tes réponses!
Ceci est extrait de ma Maîtrise de géographie de l'année dernière sur l'espace killy:
"B. Tignes : une commune bouleversée
Dans les paragraphes précédents, nous avons signalé le fait que le village de Tignes se trouvait auparavant là où se trouve le lac de barrage du Chevril actuellement. Sans trop s'attarder sur cette particularité puisqu'elle sera développée ultérieurement,(voir I2b suivant) nous pouvons simplement rappeler qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, afin de construire un barrage E.D.F. sur l'Isère, la commune fût délocalisée non sans mal, en amont, dans la vallée perpendiculaire à la vallée de l'Isère : La vallée du glacier de la Grande Motte.
Avant cet épisode inattendu de l'histoire de la commune, Tignes et les tignards occupaient le fond du futur lac, en cultivant cette petite plaine coincée entre le verrou glaciaire de la Daille cité précédemment, et celui des Boisses en aval, sur lequel s'appuie le barrage actuellement. Tignes se trouve alors à une altitude de 1720 m. et s'était également construite en rive gauche de l'Isère. Tout comme sa consoeur, c'est essentiellement d'agro-pastoralisme que vit la commune et ses 400 habitants.
C'est également à la même époque que Val d'Isère, qu'elle se lance dans le tourisme estival. Nous sommes au début des années 30. Mais rapidement, la guerre et surtout la décision de noyade du village viennent profondément bouleverser la communauté tignarde. Mars 1952, le " vieux Tignes " comme on l'appelle aujourd'hui, est noyé lentement mais sûrement par les eaux de l'Isère, retenues par les 180 m. de haut du barrage du Chevril.
C'est dans l'actuel Tignes-le-Lac que se reconstruit de toutes pièces le nouveau Tignes. Certes, les hameaux des Boisses (église et mairie pendant le chantier), au-dessus du barrage, et celui des Brévières en aval auraient pu être choisi, mais c'est peut-être pour tourner le dos à une triste fin et regarder vers l'avenir, que ce nouvel emplacement a été choisi. Les autres hameaux de Tignes, le Villaret du Nial, le Franchet, la Reculaz et le Chevril qui bordent le lac en rive droite n'ont pas non plus été retenus. Cette fois-ci, c'est au lac naturel que Tignes doit son appellation, non à celui qui l'a noyé.
Poursuivant l'aventure touristique qu'ils avaient entreprise, les tignards qui n'ont pas quitté leur commune, ont persévérés dans cette voie. Mais aux Tignards, il faut ajouter des étrangers, venus pour ce qu'on appelle l'or blanc : la neige, et son économie. Parmi eux, un Alsacien, Pierre Schnebellen. pionnier à ses heures et homme de finance, il propose à la fin des années 60, le complexe immobilier de Val Claret, qui deviendra le dernier hameau de Tignes construit à 2150 m., au pied de la Grande Motte.
Avec 2200 habitants permanents, Tignes possède à peu près la même capacité d'hébergement que sa voisine, soit 28500 lits répartis sur les différents pôles, hameaux que compte la commune, principalement ceux du Val Claret et de Tignes-le-Lac.
Après un passé relativement proche, rares sont ceux qui auraient pu prédire la position de station de notoriété mondiale qu'occupe Tignes à ce jour. Elle fait également partie, et contribue à la réputation, de la zone de montagne la plus et la mieux équipée au monde en matière de sport d'hiver : La Tarentaise. "
et:
"B. Tignes, un cas particulier : le barrage E.D.F.
L'histoire de Tignes, si elle débute de la même façon que celle de Val d'Isère sa voisine, ne va pas tout à fait connaître la même évolution. C'est aussi par le tourisme estival que la station s'est developpée. En 1936, la commune compte huit hôtels, et le premier a été construit en 1872.
La Tarentaise est découverte par les touristes hivernaux durant l'hiver 1931-1932, où le manque de neige dans les stations de Haute Savoie, Megève et Chamonix, incite ces pionniers du ski à venir à Tignes et à Val d'Isère où il y en a déjà 90 cm.
Mais cette activité hivernale naissante prend effectivement forme lors de la construction en mars 1936 d'un téléski, le Rhonas, vu le succès rencontré par celui de Val d'Isère construit un mois plus tôt. A l'époque, avec 600 m de long et 70 de dénivelé, c'est le plus long téléski jamais réalisé. L'hiver suivant, le conseil municipal vote le projet de construction du téléphérique de l'Aiguille Percée que la seconde Guerre Mondiale, et plus tard la construction du barrage E.D.F., rendront impossible.
La construction du barrage et le tourisme sont assez liés. En effet, E.D.F. a longtemps hésité entre le site de Tignes et celui de Val d'Isère où le barrage se serait appuyé sur le verrou glaciaire de la Daille, mais " …l'avance prise par Val d'Isère en matière de sports d'hiver a constitué l'un des arguments en faveur du choix de Tignes " (Bravard Y., 1987). On peut alors se poser de multiples questions quant aux raisons du retard de Tignes, ou sur ce que serait cette ou ces stations touristiques si le barrage avait été construit sur Val d'Isère, mais ce serait trop s'écarter du sujet, et pure formulation d'hypothèses.
En revanche, alors que certains tignards se battaient sur le front de guerre, l'annonce de la construction du barrage a laissé des marques profondes dans l'esprit des familles de la commune. Certes, il a toujours été question d'indemnités, et certains s'en seraient contentés, mais dans un premier temps, les tignards sont entrés dans une phase de protestation et d'opposition franche, réquisitionnant par voie officielle tous les outils juridiques mais surtout moraux pour faire échouer ce projet. Finalement, l'Etat donna son accord à E.D.F.
Pendant les sept années de la construction du barrage, de 1945 à 1952, toute la vallée de la Haute-Tarentaise va vivre au rythme de la construction, le Dauphiné Libéré allant même jusqu'à parler de " Far West " dans son article du 15 juin 1950, concernant les populations ouvrières temporairement immigrées. On a dénombré jusqu'à 5000 ouvriers pour ce chantier.
La division au sein même des tignards va aller jusqu'à la démission du Maire et de la moitié de ses conseillers en mai 1949 : Il y a les partisans de " l'accord avec l'ennemi ", E.D.F. étant réputée pour ses largesses, devant profiter au mieux aux Tignards ; et les partisans de l'opposition " ad vitam aeternam ". " En fait, l'unité tignarde restait au fond des cœurs en dépit d'apparents désaccords. (…) Avec des hauts et des bas, on connut la défaite finale, mais avec les honneurs. On avait lutté jusqu'au bout, obtenu des conditions meilleures. " (Bravard Y., 1987).
Le 17 mars 1952, l'eau commence à monter, stoppée par les 180 mètres de hauteur du barrage, noyant lentement mais sûrement ce qui n'avait pût être récupéré du village.
Cette catastrophe, Tignes l'a subit, lui a fait face, et finalement en 1952, Tignes va renaître. La communauté tignarde obtient son dédommagement, et va le réinvestir immédiatement dans ce qui avait été le rêve des esprits avancés de la génération précédente : le tourisme. Et ceci à la bonne époque, celle du développement des super-stations.
Le nouveau Tignes se développe alors en amont, Tignes-le-Lac devient alors le centre touristique, orienté cette fois uniquement vers les sports d'hiver. Le groupe local, réduit en nombre et aidé par quelques " étrangers ", de plus en plus déterminé a été capable de gouverner cette nouvelle période, et à fait face à de nombreuses difficultés.
Tout comme Courchevel en construction, Tignes fait parti de ce groupe en devenir des stations de ski situées en altitude et indépendantes des lieux habités traditionnellement.
Dernier gros aménagement immobilier en date, le pôle du Val Claret, au pied du glacier de la Grande Motte est construit en 1968, avec la contribution de l'homme d'affaire Pierre Schnebelen. Ce nouveau pôle constitue la station de 3ème génération, ou station intégrée, de l'urbanisation de Tignes, alors que le Lac fait plutôt figure de station de la 2ème génération, à l'organisation plus aléatoire. De leurs côtés les deux hameaux des Boisses et des Brévières, sont deux anciens hameaux sur lesquels se sont greffés quelques remontées mécaniques et logements pour les vacanciers.
Aujourd'hui, les lits touristiques de Tignes sont au nombre de 28500, et répartit sur quatre sites :
- En aval du barrage, le hameau ancien et traditionnel des Brévières à 1550 m, compte 1300 lits, tout comme le village des Boisses, à hauteur du barrage du Chevril à 1850 m.
- Tignes le Lac, 2100 m, pour sa part totalise 12650 lits répartis dans les différents quartiers des Almes, du Bec Rouge, du Lavachet, du Rosset et de Crouze.
- Et enfin le Val Claret à 2150 m d'altitude, offre une capacité de 13250 lits.
Au regard de cette répartition des lits, Tignes semble être une station bipolaire.
A noter également, que l'accès à Tignes se fait depuis Bourg St Maurice jusqu'au barrage, par la même route départementale D 902, anciennement nationale, comme nous l'avons déjà précisé précédemment. Pendant les sept années du chantier, cette route a bénéficié de nombreux travaux la rendant plus sûre, plus praticable, et cela a directement été profitable à la station de Val d'Isère notamment"
Voilà, en espérant que ça te convienne...
sinon, j'essayerai de voir ce que je peux encore te donner...
inscrit le 28/06/02
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