superG (15 jun 2009) disait:
Bien que l'on entende parler depuis un moment de cette liaison je trouve honteux qu'on ose même évoquer de toucher aux Evettes...ce site est tout bonnement exceptionnel et je ne vois pas quel avantage pourrais tirer Val d'une liaison avec Bonneval qui reste une station microscopique comparé à l'espace Killy tant bien d'un point de vue qualitatif que quantitatif. Si quelqu'un a d'autres informations je suis preneur.
Bigupspin (18 jun 2009) disait:
D'un côté tant mieux, heureusement que le Parc National est là, sinon toute la Vanoise ne serait plus qu'une station de ski. Néanmoins m'expliquerez vous qu'en plein parc national il y'ai une route avec plus de 100 000 voitures qui le traversent annuellement pour monter au col de l'Iseran. Ca, pour moi c'est scandaleux, et bien plus scandaleux sur le plan environnemental qu'une télécabine. De plus cette route passe entre deux zones du parc et doit très fortement gêner les déplacements de la faune, sans compter la pollution qui monte jusqu'à 2700 m.
Aussois (16 jun 2009) disait:C'est les grenoblois qui vont être contents ...... De plus avec l'autoroute L'espace killy serait accessible en 2h-2h15 depuis Grenoble (contre 2h45 aujourd'hui) ...
stratos (29 jun 2009) disait:
Les dernières critiques sont bien argumentées
nrfb, que veux-tu argumenter de plus ?
Des montagnes avec des RM partout, c'est ça que tu souhaites ? Moi pas, et des coins encore préservés du tourisme de masse, ben, y'en a hélas de moins en moins. Alors oui, surtout protégeons Bonneval !
Et si toi tu aimes les usines à ski / usines à fric, je crois que tu as bien des possibilités pour te faire plaisir, ça ne manque pas !
valfre73 (29 jun 2009) disait:
Il n'y a rien a protéger!!!
Faut pa se prendre pour un super héro ou un écolo qui veut tout sauver, la staion n'a pas besoin de toi ni de tes amis amoureux de la nature!!!
(...)
De plus cette liaison restera ce qu'elle est, une utopie.
valfre73 (29 jun 2009) disait:
Bonneval ne se développera jamais, la population est faite de vieux rustres qui ne veullent pas du tourisme de masse, la bas tout le monde s'oppose a l'augmentation du nombre de lit.
stratos (30 jun 2009) disait:
Il faudrait avoir le point de vue des habitants de Bonneval si c'était possible.
C'est un serpent de mer cette histoire, cela fait des années et des années qu'on en parle ! Pour ce qui est des habitants de Bonneval, les 1ers concernés, il est évident que la grande majorité est opposée à une jonction avec Val d'Isère.
PS : valfr73, ne parle pas sans savoir... Et ne sois pas si insultant envers les gens de Bonneval !
Je cite un article que nrfb avait déjà cité dans le forum haute-tarentaise.net, qui va remettre clairement certains "à priori" à leurs places.
Pour bien comprendre le contexte, il faut se replacer plusieurs dizaines d’années en arrière :
tout d’abord le maire de Bonneval-sur-Arc, G. ANDRE, a joué un rôle déterminant dans la création du Parc. Vosgien d’origine, fils d’un industriel, il découvre par hasard Bonneval au cours d’une randonnée dans les Alpes : il ne le quittera plus. Aidant les habitants à faire les foins, il sera élu maire en 1956, réélu en continu jusqu’en 1995.
« Vous habitez sans le savoir un paradis sur terre […] et vous échappez aux camps de concentration des grandes villes […] N’abandonnez rien » déclare-t-il aux habitants.
Il sera un des instigateurs du Parc National avec son projet de Parc culturel lancé en 1955. Sa grande connivence avec les milieux politiques et intellectuels parisiens permettra d’accélérer le projet. Le 21 mai 1962, il soumet le projet à son conseil municipal qui accepte à l’unanimité le Parc National et ses limites à condition qu’il puisse être autorisé à un « rapprochement hivernal avec Val d’Isère » quand le besoin se fera sentir. Mais cette contrepartie était contraire au principe même de Parc National.
Bonneval vivait essentiellement des indemnités EDF liées aux captages et au barrage de l’Ecot. Mais en 1980, l’Etat décide du plafonnement des indemnités : un coup du sort difficile pour Bonneval qui s’était endetté pour la construction de sa propre station. Ne bénéficiant d’autre ressource, elle espère trouver son salut dans les sports d’hiver.
C’est en ce sens que pour la première fois Bonneval demande au Conseil d’Administration du P.N.V. la liaison avec Val d’Isère le 10 mai 1984. Se voyant opposé une fin de non recevoir, G. ANDRE et 7 de ses conseillers municipaux (sur 10 au total) démissionnent pour protester le 6 janvier 1985. Il sera réélu de 9 voix sur 130 en avril de la même année.
En 1993, l’idée de construire deux télésièges conduisant au Col des Arses (3074 m.) est relancée. Elles permettraient aux skieurs de regagner l’Iseran et Val d’Isère depuis ce col accessible depuis Bonneval à l’endroit où le Parc est le plus étroit. Michel BARNIER, Ministre de l’Environnement de l’époque, pose la question de l’intangibilité des limites des Parcs nationaux pour leur 30ème anniversaire. La campagne menée par France Nature Environnement contre « le démantèlement des Parcs Nationaux » rassemble 70 000 signatures en mai 1994. L’Etat s’oppose alors à nouveau à la liaison, provoquant la démission de G. ANDRE qui quitte la scène politique en 1995. Un nouveau projet émerge alors en mars 1996 : celui d’un funiculaire de 3 km traversant la zone centrale pour éviter les perturbations visuelles et sur la faune, relayé par un télésiège. Se pose le problème du coût (200 millions de F) pour une commune exsangue et de la rentabilisation d’une telle infrastructure…
Suite à de longs alternoiements, la Direction de la Nature et des Paysages répond le 2 mars 1998 qu’il n’est pas possible de toucher au sous-sol du parc, partie intégrante du Parc National, comme le souligne l’article L241-1 du 1er Chapitre de la Loi de 1960. A ce jour, la liaison n’est toujours pas faite…
Les opposants refusent de plus l’idée d’un parc "saucissonné" (coupure constituée par des infrastructures en des espaces occupés par la faune sauvage) et celle de limites "élastiques". En effet la remise en cause d’une limite d’un Parc National nécessite une procédure de remise en cause de toutes, porte ouverte à de multiples revendications. De même, l’autorisation de travaux en zone centrale créerait un dangereux antécédent aux dires des opposants.
En parallèle, la station de Val d’Isère réclamait la rénovation de son parc de remontées mécaniques vieillissants (il n’avait pas été changé depuis son installation, il y a plus de 30 ans) du secteur du Pisaillas. Avec la loi de 1976 déjà évoquée, toute modification était impossible. Dès lors, l’absurdité de la situation était dénoncé par les deux camps : la S.T.V.I. soulignait son impossibilité de rénover son parc et de le mettre au norme, ce qui conduisait à un abandon d’exploitation ; les écologistes dénonçaient eux une réserve naturelle équipée et abondamment fréquentée en hiver.
La suite n’est qu’une succession de bras de fer et de lutte d’influence entre les deux parties pour défendre leur intérêt…
En mars 1996, la station avaline demande l’autorisation de travaux pour le remplacement du télésiège de la Cascade, qui donne accès à tout le domaine du Pisaillas. La S.T.V.I. souhaite investir 330 millions de francs jusqu’à 2005 dans ce programme U.T.N. (Unité Touristique Nouvelle) qui verrait 170 millions de francs dépensés pour la rénovation des pistes de ski et des remontées mécaniques, le reste étant consacré au financement de la liaison Bonneval/Val d’Isère. Et les deux communes mettent dans la balance contre l’autorisation de construction du funiculaire souterrain le "don" du secteur de la Bailettaz…
En mai 1999, la D.D.E. de la Savoie interdit l’exploitation du télésiège de la Cascade : Val d’Isère perd une saison de ski d’été, mais il est vrai que le recul drastique du Glacier du Grand Pisaillas avait limité le nombre d’amateurs…
Le 16 juillet 1999, la Ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement donne son feu vert au préfet de la Savoie pour la procédure de classement/déclassement, après 17 années d’opposition face à la commune de Val d’Isère. Après une enquête publique menée par un commissaire enquêteur du 9 au 17 août dans les deux communes concernées, la Réserve de la Bailettaz envisagée dès cette époque devenait inévitable. Quelques jours plus tard naissait l’Association des Montagnards de la Vanoise, dénonçant cet échange et ce « marché de dupes » et s’opposant de manière plus globale aux mesures de protection et à la politique du Ministère de l’Environnement et du P.N.V.
Le déclassement de la Réserve de l’Iseran constitue pour tout le monde un pis-aller, puisqu’il ne satisfait véritablement personne.
La station tarine va certes pouvoir rénover son parc de remontées et aménager son domaine skiable, mais l’Iseran sera en plusieurs sites sous arrêté de biotope (Crête des Leissières et Col) et reste interdite à la chasse. De plus, elle pourra équiper le secteur en installations de neige de culture, pratique rigoureusement proscrite jusque là. Les Avallains sont mécontents puisque le règlement de la Réserve de la Bailettaz stipule qu’aucun travail ne peut être entrepris, or celle-ci compte de nombreux paravalanches protégeant le hameau du Fornet. De plus, 60 % du territoire étant déjà classé en zone centrale, c’est en accordé encore plus à l’Etat qui interdit la pénétration des chiens dans la réserve et évidemment la chasse.
L’échange contre le versant de la Bailettaz, trois fois moins étendu satisfait les naturalistes pour la continuité Grande Sassière/P.N.V./Grand Paradis ainsi obtenue pour la faune sauvage, mais pas pour la flore, se considérant léser. De plus, les associations de protection de l’environnement redoutent l’aménagement du secteur non équipé de l’ancienne réserve de l’Iseran, dit secteur du Grand Vallon, à l’Est de celle-ci, équipement qui renforcerait les pénétrations en zone centrale de skieurs hors-piste. La demande de l’association écologiste « Vivre en Tarentaise » de supprimer tous les équipements du Pisaillas, est, quant à elle, sans surprise, restée lettre morte…
L’aménagement du Col de l’Iseran, auquel la D902 donne accès après avoir traversé la zone centrale et l’ex-Réserve Naturelle, était aussi au cœur des négociations : il s’agit d’un des sites de Vanoise les plus fréquentés… en voiture ! Le parking sauvage sur le Col, le piétinement d’une flore fragile à plus de 2700 m. d’altitude impliquait un aménagement global du site : ce dernier consistait en un contingentement des flux, en un aménagement de parking et en la construction d’une maison de Bonneval et de Val d’Isère faisant découvrir les deux villages. Mais les Mauriennais ont mis dans la balance le projet de liaison souterraine interstation ; le refus du Ministère de l’Environnement les a conduits à se retirer de l’aménagement, qui ne se fera pas.
Quoiqu’il en soit, le 6 décembre 2000 paraissait le décret de déclassement (une première en France) de l’Iseran et le classement de la Bailettaz (495 ha).
Il y a donc bien un phénomène de banalisation de l’espace basé sur l’interchangeabilité. Mais il y a surtout un système de satisfaction des lobbyings par attribution réciproque d’espaces destinés à calmer leurs affrontements.
edel.univ-poitiers.fr
inscrit le 14/11/04
82 messages