Afin d’éclaircir quelques idées sur la dynamique des glaciers, je vous propose ces quelques lignes que j’ai pris soin d’écrire grâce à de nombreuses données fiables et aux commentaires de Luc Moreau (glaciologue, Univ Grenoble) que j’ai eu l’occasion de rencontrer.
« La montagne est pour moi, comme une fille dont je suis amoureux, même si je suis contre le mariage j’aimerai pourtant qu’elle s’habille très vite de blanc » Michaël Berthelot
Les inquiétudes grandissent sans cesse pour les passionnés de la montagne concernant le climat les saisons et la neige, les glaciers sont les principaux témoins des climats passés, actuels mais aussi futurs, aussi je trouve bon d’apporter quelques précisions rapides sur leur comportement depuis ces dernières années.
Ces quelques lignes ont un caractère purement informatifs et scientifiques, on mettra de côté l’aspect anthropique de la montagne et les préfèrences des uns et des autres qui se refuse à croire que leur domaine préféré est aussi touché par le réchauffement climatique.
Selon Luc Moreau les températures ont nettement monté dans les Alpes depuis 1988 environs, selon mes statistiques, les courbes de tendance sont bien en hausse en particulier dans les Préalpes. Toutefois concernant les glaciers, la température n’est pas le paramètre le plus préoccupant contrairement à la sécheresse climatique hivernale, il est normal d’observer une sécheresse climatique en été m^me si elle reste relative dans les savoies, toutefois depuis 1993, les hivers sont en moyenne de plus en plus secs, les chutes de neige sont moins fréquentes mais plus fortes.
Si on ne peut prévoir la météorologie des prochaines semaine son peut en revanche très bien modéliser de façon significative la fluctuation des glaciers. Les glaciers sont des formes d’héritage,et à court terme ils répondent de 2 à 3 ans suite aux enneigements passés. Toujours selon les spécialistes et cela a été prouvé, les températures jouent à 35 % sur la dynamique interrannuelle des glaciers les précipitations 65%.
Depuis, le début des années 1990, malgrès quelques hivers neigeux, les bilans dans les bassins de réception sont très nettement négatifs, les bilans l s plus bas correspondent aux trois dernières années. En effet les hivers sont de plus en plus secs, moins de 4 m de cumuls à 3000 m alors que l’on devrait dépasser les 8 m comme au début des années 70.
Le Glacier de la grande Motte et de Sarenne servent de témoin, le premier pour son exploitation touristique et l’autre est équipé d’une station de mesure du cemagref. Ces deux glaciers sont « malades » et souffrent d’un manque de neige depuis plus de 5 ans.
L’été 2003 fut catastrophique, non seulement a cause des températures mais surtout à cause du manque de neige des deux années précedentes.
Au vue du touriste, le glacier peut être blanc en été et skiable comme en 1999 ou 1996 mais cela ne signifie en rien qui se porte bien. Le regard est souvent trompeur.
L’été 2004 sera très observé par les spécialiste surtout sur le glacier de Sarenne qui fait de la résistance, les hivers sont de plsu en plus courts, cet hiver 2003/04 commencera peut etre en janvier. Avec 80 à 90 cm de neige à 3200 m en cette mi décembre, le bilan reste inquiétant, cet hiver s’ajoute sur celle des années de sécheresse climatique.
Les glaciers ont du temps devant eux, selon Luc Moreau, les glaciers prenant leur source au dela de 3500 m peuvent encore modifier la donne (les secrets des glaciers du mont blanc), en dessous la situation s’accèlere de plus en plus. Exemple avec le Glacier de Peclet ou de Bellecote.
Reste a savoir si ce phénomène est du à un changement naturel (cycle climatique) ou anthropique.
Toutefois on observe que l’emprunte continentale s’accentue sur les Alpes du nord, et l’influence médéterranéenne hivernale douce et séche, remonte bien au dela de la durance,on a donc un déplacement des mésoclimats.
Questions : berthelot_michael@hotmail.com
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