On avait programmé cette sortie depuis longtemps, et la chance a été avec nous : un temps parfait, ni trop chaud ni trop froid !
Partis de Grenoble vers 14h30 (merci les RTT – quand je pense que certains voudraient les supprimer&hellip, la montée commence vers 16h du vallon du Vénéon. On en prend pour 1100m de déniv’ jusqu’au Soreiller, en lacets serrés dans la caillasse : l’Oisans est ici fidèle à sa réputation.
Un peu plus de 500m plus haut, on découvre l’Aiguille au détour d’un lacet, à la sortie de la gorge. Fière, altière et idéalement isolée, elle est très impressionnante.
Le Chap’s disait « La montagne c’est pointu », et il pensait sans doute à la Dibona !
L’accueil au refuge est très sympa : il est géré par 2 gardiennes très cool et toujours dispo pour donner de l’info sur les conditions, expliquer les topos ou autre. En tout cas, on ne s’était pas trompés : un soir de match d’ouverture de la Coupe du Monde, y’a pas foule au refuge… une dizaine de personnes tout au plus. Tranquille, quoi !
Pour l’anecdote, durant la montée on voyait 2 cordées dans la face, déjà bien engagées. Ils avaient dit à la gardienne qu’ils faisaient 2 longueurs, puis descendaient en rappel. Ils ont en réalité fait 8 longueurs, et se sont fait prendre par la nuit. On a observé tard le soir les frontales qui pendulaient en bout de corde, pour trouver la ligne de rappel. Ils ont fini à minuit, après une belle galère en pleine face, et ont eu droit au savon réglementaire de la gardienne le lendemain matin…
Le repas fut bon et arrosé, et la nuit fut… une classique nuit en refuge, quoi….
Départ le matin à 8h, à l’attaque : on shunte la première longueur pour aller directement à R2. Un poil plus de 50m, qui m’obligera à mettre les chaussons en catastrophe, au milieu d’une dalle… ça commence fort.
On est en cordée réversible, j’attaque donc L3 : un tunnel genre spéléo, ou le sac frotte et fait tout son possible pour gêner les mouvements, puis enfin je sors, et je prends pied sur une dalle magnifique, bordée par un dièdre et entaillée d’une large fissure. Passage en 5, peu protégé par de rares spits. La longueur d’après est la bifurcation de notre voie, qui s’éloigne de la voie Madier que l’on avait suivi jusqu’à maintenant. Jolie longueur un peu en traversée.
On arrive sur les vires Berthet. De là, on attaque droit dedans par 2 magnifiques longueurs de la voie « Sept d’un coup ». Bien équipée et relativement facile pour la première, carrément pas équipée et gazeuse pour la deuxième. Clairement, ce sont les 2 longueurs les plus belles de la voie : la deuxième est un régal.
Cannelures sur le fil du pilier, plein gaz côté Sud, et pas équipée. Les friends se placent bien, et on arrive finalement au pied des vires Boell.
On traverse alors jusqu’à gauche dans le dièdre Livanos : longueur sombre et froide, qui remonte un dièdre couché sur plus de 50m. Relais sur becquets dans le fond, avant de filer en traversée à droite pour rejoindre la terrasse au pied des cannelures Stofer.
On attaque ici le gros morceau de la voie : 2 longueurs soutenues. La première remonte les cannelures jusqu’à un surplomb, que l’on franchit assuré sur de vieux pitons rouillés qui bougent, et un câblé coincé taille 1…
On poursuit par la dalle Livanos, qui est une variante de la sortie originale. Du bon 5 sur des bossettes et gratons, toujours protégée par quelques friends qu’il faut placer.
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La suite est plus facile : par des vires en 3 puis une fissure cheminée en 4, on atteint le sommet. Effilé comme on le pressentait, y’a du gaz de part et d’autre.
Descente en rappel puis à pattes jusqu’au refuge, par la voie normale. Et enfin descente au pas de course jusqu’à la bagnole, après 1500m de D-, qui commencent à faire souffrir les genoux. La prochaine fois, on montera pour plusieurs jours (y’a des voies à plus savoir qu’en foutre, une fois là-haut), histoire de rentabiliser la montée…
Toutes les photos sont ici!
inscrit le 21/12/04
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