Pierro disait donc dans photo du moment et dans le désordre :
Prends ce qui te choque, va plus loin que la fascination face à la beauté du monde ou de ton voyage, prends du recul, tourne autour des sujets que tu photographie. Prends le temps d'approcher les gens, de discuter avec eux. Montre ce qu'on ne voit pas dans ce genre de voyage.
Quand tout le monde regarde un truc, retourne toi, fais des photos qui ont un sens qui sorte du sens commun (couchers de soleil c'est booo baaaa), essaye de faire des photos qui démontre plus qu'elles ne montrent, qui interrogent, qui suscite une réflexion.
Ce paragraphe est celui qui m'a le plus interpellé : car ce que décrit Pierro, c'est une attitude de photographe de reportage et c'est le plus difficile à appréhender.
Il faut en effet pour cela faire abstraction de toute émotion personnelle sinon celle-ci va parasiter l'histoire que tu racontes alors que le but est d'être parfaitement neutre pour que le lecteur de l'image soit à même de ressentir de lui-même une émotion.
De plus il faut être sacrément blindé pour être capable de faire la photo d'un intouchable en train de vraiment crever de faim en Inde en en se focalisant que sur la technique pure pour retranscrire la réalité de la scène.
Je ne pense pas que ce soit le lot commun pour la majorité des gens.
Essaye de sortir des sentiers battus, de raconter une histoire avec tes photographies, imprime tes photos, mets les dans un ordre, change l'ordre, enlèves-en, ose des cadrages différents, coupe des têtes (au sens figuré ), prends des détails. Tu verras qu'en mettant des photos dans un certain ordre on raconte une histoire, celle de ton voyage, celle de ta copine, celle de ce pays ou d'un habitant ou d'un sentiment.
C'est encore une démarche de reportage qui serait exacte si l'on partait pour raconter une histoire, avec donc un synopsis en tête, et que l'on photographiât ce qui rentre dans le cadre de cette histoire.
Dans la réalité, les gens partent pour voir de leurs yeux, des paysages, des personnes, des ambiances qu'ils ont déjà fantasmés via la pléthore de média à leur disposition.
Les photographies qu'ils font ne sont finalement qu'une preuve à ramener, à montrer à ceux qui ont les mêmes fantasmes mais surtout à montrer à soi-même en guise de preuve d'assouvissement (cocotiers, animaux de safaris, eaux turquoises&hellip,
D'ailleurs je trouve que les images faites au cours de ces voyages, sous couvert de découverte de cultures différentes, montrent le côté néocolonialiste du marché qui transforme un pan de l'économie des pays visités, en l'adaptant à la forme de société occidentale : si tu veux notre argent, il te faudra jouer avec nos règles.
Allez, avant de lire vos avis, une petite photo autocritique de l'espèce la plus facile à observer en safari bien qu'elle soit la plus difficile à étudier et à comprendre et merci à Pierro pour son début d'opinion.
Prends ce qui te choque, va plus loin que la fascination face à la beauté du monde ou de ton voyage, prends du recul, tourne autour des sujets que tu photographie. Prends le temps d'approcher les gens, de discuter avec eux. Montre ce qu'on ne voit pas dans ce genre de voyage.
Quand tout le monde regarde un truc, retourne toi, fais des photos qui ont un sens qui sorte du sens commun (couchers de soleil c'est booo baaaa), essaye de faire des photos qui démontre plus qu'elles ne montrent, qui interrogent, qui suscite une réflexion.
Ce paragraphe est celui qui m'a le plus interpellé : car ce que décrit Pierro, c'est une attitude de photographe de reportage et c'est le plus difficile à appréhender.
Il faut en effet pour cela faire abstraction de toute émotion personnelle sinon celle-ci va parasiter l'histoire que tu racontes alors que le but est d'être parfaitement neutre pour que le lecteur de l'image soit à même de ressentir de lui-même une émotion.
De plus il faut être sacrément blindé pour être capable de faire la photo d'un intouchable en train de vraiment crever de faim en Inde en en se focalisant que sur la technique pure pour retranscrire la réalité de la scène.
Je ne pense pas que ce soit le lot commun pour la majorité des gens.
Essaye de sortir des sentiers battus, de raconter une histoire avec tes photographies, imprime tes photos, mets les dans un ordre, change l'ordre, enlèves-en, ose des cadrages différents, coupe des têtes (au sens figuré ), prends des détails. Tu verras qu'en mettant des photos dans un certain ordre on raconte une histoire, celle de ton voyage, celle de ta copine, celle de ce pays ou d'un habitant ou d'un sentiment.
C'est encore une démarche de reportage qui serait exacte si l'on partait pour raconter une histoire, avec donc un synopsis en tête, et que l'on photographiât ce qui rentre dans le cadre de cette histoire.
Dans la réalité, les gens partent pour voir de leurs yeux, des paysages, des personnes, des ambiances qu'ils ont déjà fantasmés via la pléthore de média à leur disposition.
Les photographies qu'ils font ne sont finalement qu'une preuve à ramener, à montrer à ceux qui ont les mêmes fantasmes mais surtout à montrer à soi-même en guise de preuve d'assouvissement (cocotiers, animaux de safaris, eaux turquoises&hellip,
D'ailleurs je trouve que les images faites au cours de ces voyages, sous couvert de découverte de cultures différentes, montrent le côté néocolonialiste du marché qui transforme un pan de l'économie des pays visités, en l'adaptant à la forme de société occidentale : si tu veux notre argent, il te faudra jouer avec nos règles.
Allez, avant de lire vos avis, une petite photo autocritique de l'espèce la plus facile à observer en safari bien qu'elle soit la plus difficile à étudier et à comprendre et merci à Pierro pour son début d'opinion.
inscrit le 15/05/04
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