En ce qui concerne le filtre UV, j'ai plutôt entendu dire que c'était surtout une "vitre" de protection pour l'objectif.
Il faut savoir que les nombreuses lentilles de verre (jusqu'à 20 dans un zoom moderne) absorbent copieusement les ultra-violets, mais qu'également les traitements multicouches complètent le "travail".
De plus, le fameux filtre n'absorbe qu'une faible part des UV, de l'ordre de 30% ! Un filtre "skylight" fait déjà mieux, mais au prix d'une légère coloration (jaune rosâtre), et pour que rien ne passe, le filtre doit être assez franchement teinté de jaune.
Au passage, ces rayonnements ne présenteraient pas tant d'inconvénients si les optiques étaient capables de former avec des images aussi nettes que dans le visible, mais pour y parvenir, il faut des lentilles en matériaux spéciaux (comme dans le UV Nikkor qui est hors de prix et ne se fait plus). Un excès d'UV provoque donc l'apparition d'une image floue (mal focalisée et mal corrigée des aberrations diverses), invisible pour l'oeil dans le viseur, qui se superpose à la bonne, d'où un effet de "voile".
Quitte à utiliser ce "filtre UV", il vaut mieux qu'il soit de bonne qualité optique (verre homogène et faces polies bien planes) avec un traitement anti-reflets performant pour ne pas perdre de lumière ni créer d'images parasites dans des conditions d'éclairage difficiles (contre-jours par exemple). Donc éviter les bas de gamme douteux, parfois en plastique (ce n'est pas une plaisanterie, ça existe).
Pour le polarisant, il faut presque toujours un modèle "circulaire". Il ne s'agit pas de la forme extérieure du filtre mais du type de polarisation en sortie. Si un polariseur linéaire est théoriquement suffisant pour la surface sensible (pellicule ou capteur numérique), il a l'inconvénient majeur d'induire en erreur les automatismes de l'appareil, tout particulièrement la cellule qui mesure la lumière, y-compris sur les reflex "vieux de la vieille" argentiques (en métal, ça c'est du costaud) des années 70. Cela est dû aux miroirs semi-transparents qui redirigent une partie de cette lumière vers les capteurs desdits automatismes, tandis que le reste forme l'image visible dans le viseur.
Le polarisant élimine ou affaiblit (ça dépend de l'angle) les réflexions "vitreuses" (surface de l'eau, vitres, objets plus ou moins mouillés, tout sauf les surfaces métalliques), il a aussi un effet renforçateur sur le bleu du ciel, lequel là aussi dépend de l'angle entre la direction de la prise de vue et le soleil (maximal à angle droit). Dans tous les cas, on règle l'effet (entre zéro et le maximum théoriquement accessible) en faisant tourner le filtre, les modèles sérieux ont sur le pourtour un trait qui matérialise la direction de polarisation.
Voilà, pardon pour la longueur de cet exposé tout scientifique
... On n'a pas toujours besoin de tout comprendre pour faire de bonnes photos, encore heureux, car s'il faut être scientifique pour être artiste !
inscrit le 01/10/02
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