Juste pour vous foutre les boules et vous raconter cette journée de fou de
samedi dont je ne me suis pas encore remis (surtout mes cuisses)
Ski en compagnie de Richard Gay (3ème en Bosses au JO de Salt Lake,
conseiller technique Quechua), Tony Emery (3 fois champion du monde de
bosses et sociétaire du club de Tignes) et de Jean-Philippe Tremblai
(Guide de Haute-Montagne, moniteur de ski à l'École Nationale de Ski et
d'Alpinisme, conseiller technique Patagonia dit Zavatte!)
La moitié de la station de Tignes a été tracé : levé 07h du mat par - 29°C
à 3500 mètres avec pour débuter :
1. Couloir des Marais avec 50 cm de poudre. Un genoux dur à réveiller et
une belle peur pour Richard avec un saut de barre à l'aveugle et une
réception précaire. Ca commence bien la journée, va falloir assurer!
2. Face nord de la Cagne effectuée 3 fois sur trois itinéraires différents
dont la Banquette de la mort (jamais tracé cette saison) avec un saut de
barre (involontaire) de 15 mètres de Erik (la peur de sa vie) . Pour
résumé, la banquette de la mort, c'est un couloir au départ de 45° avec
une corniche de 3 mètres à sauter, suivi d'une sorte de banquette sur 400
mètres de dénivelés enclavée entre deux barres rocheuses de 100 mètres
chacune: sympa l'ambiance!! Départ très chaud puisque notre guide commence
par détacher la moitié de la montagne avec comme gros problème : avalanche
= forcément saut de la barre rocheuse. Ca a vraiment engagé d'enchaîner
une centaine de virages dans la peuf avec l'adrénaline de la barre
rocheuse sous nos pieds. Ah, au fait, cette belle trace de fou visible de
la Sache c'est méritée par 3 montées à pied, ski sur le sac à dos, avec
100 mètres de dénivelés à 3000 mètres à la force du jarret. Même pas
essoufflé. et heureusement que Zavatte est un gros bourrin qui nous a fait
la trace. Je reconnais quand même à la décharge de Riko que c'est sous le
conseil avisé de Zavatte "Vas y, là tu peux lâcher les chevaux, il n'y a
plus que des grandes pentes" que notre ami Erik, pas très "je réfléchis un
peu pour rester en vie" c'est pas posé de questions et à envoyer deux
grandes courbes à mach 2 sans se poser de question type "Tiens c'est
bizarre, il y a comme un énorme rupture de pente de 100 mètres, faudrait
peut être voir où est le passage" Cette information une fois analysée par
son cerveau, il était trop tard, le décollage était garantie avec une
réception digne de Columbia.
3. Face nord de la Grande Motte. Là, je reconnais, j'en ai un peu chié à
la montée avec un petit mars dans le ventre et trois fous furieux qui
doivent se doper. Quant à la descente, heureusement que c'est le guide qui
commande et qui nous ordonne de rester derrière lui sinon, jamais je les
revoie. A part Riko, qui avec sa petite forme physique a cracher ses
poumons de jeune papa.... Arrête le lait en poudre
4. Face nord du charvet. Là, avec Riko, on se dit qu'on va peut être jeter
l'éponge quand on voit zavatte sortir broches à glace, corde et crampons
et surtout qu'on s'aperçoit (après 30 minutes de montée à brasser dans
la poudre jusqu'à la taille) que la face qui nous attend (la face des
championnats du monde de freeride de 2001) et truffée de barres rocheuses
sous 450 mètres de dénivelés avec un départ à 48°C!!! Il nous à pris pour
des parachutistes. L'ambiance commence par un petit rappel skis au pied
pour prendre pied (enfin ski) sur une minuscule vire avec 400 mètres de
couloir en dessous, gavé de poudre prête à se transformer en une énorme
avalanche et à nous avaler. Je l'avoue, l'idée de renoncer m'a effleuré un
instant l'esprit avant que je vois Zavatte enlever sa corde et donc toute
possibilité de lâche replis!!!
Bon, là montre en main, la descente à pris environ 20 minutes, règles de
sécurité à moitié respectées et surtout en contournant soigneusement les
barres rocheuses par d'habiles mais néanmoins très engagés changements de
couloirs. Pour infos, les freerideurs pro ont descendu la face en environ
8 minutes lors du championnat du monde, mais comme ils ne contournaient
pas les barres....
5. Le meilleur pour la fin: la combe de Chevril effectué 3 fois (arrivé à
17h45 quand même avec la nuit qui commence à vous dire "faudrait peut être
rentrer maintenant")
avec 50 cm de poudre dans 3 vallons différents à chaque fois et surtout en
ne marchant que 5 minutes.
Le numéro 6, c'est les 12 heures de sommeil qui attendent mes cuisses en
béton, mon dos fourbu et mes courbatures....
En tous cas, pour Gérard, ça a vraiment engager la viande aujourd'hui avec
une journée qui arrive que quelques fois dans sa petite vie de rider.
Le meilleur pour la fin c'est quand même lorsque qu'on s'est aperçu à
18h00 que le Barivox de Richard c'est déconnecté suite à sa méga boite sur
la barre rocheuse à 8h30 du mat, soit une journée ridée avec un ARVA
déconnecté!!!!!!
Le pire: dans la face du relais radio à la Sache, lorsqu'on voit partir
Tony dans la pente en petites courbes, puis grandes courbes le tout à mach
2 et dans un style parfait, on se dit qu'on va se régaler dans la
profonde. Et puis quand on commence, on s'aperçoit que c'est inskiable car
neige soufflé et crouté sur 15 cm. Je me demande si ses skis ne sont pas
magiques....
La proposition : pour Mars, recherche deux autres personnes pour une
journée d'héliportage avec Zavatte (coût 2000 francs pour le guide + 2000
francs pour l'hélico à se partager en 4 ) avec au programme soit
Mirabilis/Ruitor soir le Pic du Glacier. Jean-Marc si tu es OK avec un de
tes potes, (niveau ca envoie du gros dans des pentes de 45° avec 1 mètre
de poudre)?
inscrit le 11/11/99
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