Tchi (25 novembre 2007 13 h 35) disait:
Concernant les films, qu'il arrêtent avec les séances de ciné à 9€ et peut être que je ferai un effort pour ne plus d/l les films... Mais bon 4€50 l'heure de film au ciné, faut arrêter de craquer 3 minutes quoi...
Là tu soulignes un aspect intéressant du bizness à la française... Tout le monde essaie de faire un maximum de pognon (jusque là, normal, on parle affaires...), donc les cinémas, les majors du disque, les distributeurs, bref tout le monde se sucre un maximum (ce qui encore une fois est totalement compréhensible).
Par contre, dès qu'une donnée du problème change, personne ne peut y faire face, personne n'est en mesure de se remettre en cause ou de remettre en cause SON système économique, personne ne peut admettre que les choses ONT changé, personne n'est pret à la moindre concession, et du coup, on hurle au secours, on pleure à l'aide, on désigne des coupables, on accuse des prétendus responsables.
(cette remarque est sans méchanceté aucune, et valable également pour les fonctionnaires, les cheminots, les patrons, et l'industrie au sens large, je ne vise personne en particulier, c'est juste une habitude typiquement franco-française).
Du coup on prend des mesures incohérentes, stupides, voire liberticides et souvent à contre-courant de tout bon sens.
En France, on en est donc encore à vouloir poursuivre les téléchargeurs, coupables désignés de tous les maux, mais surtout, jamais on ne remettrait en cause le prix d'un CD, le prix d'une place de ciné, ou les modalités de distribution de la musique et de la culture en général.
Si j'ai appris un truc en amérique du nord, c'est que le business y est REACTIF. Les gens téléchargent, les CDs ne se vendent plus, OK, on va trouver autre chose pour survivre. Donc plutot que de'accuser les téléchargeurs et de vouloir les mettre au ban de la société (ou en prison, c'est selon), on se met à vendre de la musique en ligne (Itunes), certains artistes (Radiohead) trouvent des solutions alternatives, bref on s'adapte.
Un exemple tout bete : Blockbuster (la plus grosse chaine de location de DVD en Amérique du nord) a bien sur souffert de la vague du téléchargement. POur survivre, à votre avis, ils ont fait comment ? Ils ont écrit un rapport pour expliquer au président que c'était le D/L illégal le problème ?
Non, ils ont juste revu leur politique à fond, en baissant leurs tarifs, en annulant toute forme de pénalité pour les DVDs rendus en retard, et ils ont élargi leur offre (jeux vidéos, produits dérivés, Haagen-Dasz & Co.).
Du coup, louer un DVD pour 4 $ (moins de 3 euros) tout en sachant qu'on peut le garder un mois, bah oui, là ca redevient attractif face au téléchargement. En tout cas moi je me suis mis à louer des DVD plutot que de les télécharger.
En France, je suis sur le cul de voir qu'un DVD, c'est entre 6 et 8 euros de location, et que si tu le ramènes pas en 24 heures (!), tu payes l'équivalent du prix du DVD neuf !!! Et à part ça les vidéoclubs se rendent pas compte qu'ils vont droit dans le mur ???
Et une fois qu'ils y seront complètement (dans le mur), les loueurs de DVD viendront aussi accuser le téléchargement illégal ?
Ce type de raisonnement vaut pour la musique, le cinéma et tout le reste. Pourquoi seuls les nords américains sont-ils assez futés pour admettre que le business est une chose qui change, qui évolue, et qu'il faut sans cesse adapter son offre à la demande du moment ? J'ai l'impression qu'en France, au sens large, on préfère rester campé sur ses positions et surtout ne jamais rien remettre en cause. Et trouver des coupables désignés.
inscrit le 16/10/05
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