Franchement.....respect!
ledauphine.com
Lionel Daudet n’a pas le sens de l’humour. En 2007, alors qu’il boucle sur les rotules son tour des arêtes haut-alpines, une copine lui lance, sur le ton de la plaisanterie : “Et pourquoi tu ne repartirais pas pour faire le tour de France ?”
Ah, la bonne blague ! Sauf que, mademoiselle, on ne badine pas avec la montagne en présence de Daudet. Encore moins avec une aventure de cette envergure. Le “Dod”, comme on le surnomme dans le milieu, a pris la boutade au pied de la lettre et, séduit par cette idée soufflée, il s‘est immédiatement lancé dans ce projet un peu fou baptisé “un an au fil de la France”.
Un habitué des défis extrêmes
Après avoir demandé, l’an dernier, à la navigatrice Isabelle Autissier de l’emmener à la voile jusqu’en Antarctique pour gravir les sommets hostiles de l’île Pierre 1 er, le voilà à présent embarqué pour le tour de France. Une grande boucle que le grimpeur de L’Argentière-la-Bessée (Hautes-Alpes) compte accomplir en suivant les frontières du pays, sans moyen motorisé.
“Je vais essayer au maximum de me situer pile sur la frontière terrestre en progressant à pied dans les massifs montagneux, à VTT sur la façade atlantique, en kayak sur le Rhin, en pirogue sur le lac Léman et je ferai le tour des îles (Ouessant et Corse notamment) en voilier” commente l’intrépide Daudet, qui ne veut toutefois pas se presser pour parcourir les 5 000 km qui l’attendent. “Je n’ai pas d’impératif de retour. Je préfère prendre le temps de vivre cette aventure pleinement, avec élégance” confesse-t-il. La symbolique des frontières
Et pour satisfaire cette appétence, Lionel Daudet a prévu d’encenser les symboles historiques, géographiques… et amicaux aussi. “Je suis le seul à faire l’intégralité du tour de France. Mais je vais être régulièrement accompagné dans mon périple. Par exemple, pour la traversée du Mont-Blanc, j’ai demandé à de grands noms de l’alpinisme comme Philippe Batoux et Patrick Wagnon de grimper avec moi. Sur les plages du débarquement en Normandie, un Allemand et un Américain me rejoindront.” Dans les Pyrénées, Lionel Daudet a convié des montagnards du coin et des Espagnols pour jouer les Cicerone. “Dans ce tour de France, il n’y a aucune vision patriotique ou nationaliste. Bien au contraire : les frontières sont des traits d’union entre les différents pays” confie ce rochassier professionnel au goût prononcé pour les aventures mélodieuses, esthétiques.
Au point même que l’on en oublierait presque que Daudet s’apprête, aussi et surtout, à vivre l’Enfer au Paradis avec environ 1 500 sommets à gravir ! “Je vais même traverser des bouts de crêtes rocheuses que personne n’a certainement franchis un jour. J’ai essayé de tout planifier mais il y aura toujours une part d’inconnu, surtout pendant la traversée des Pyrénées, en plein hiver. Il va falloir s’adapter et rebondir tous les jours. J’aime ça.”
Quand Daudet s’en va quérir le bonheur dans la douleur…
inscrit le 28/10/07
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