PARIS, 29 juin 2005 (AFP) disait:Alain Piriou, porte-parole de
l'inter-associative lesbienne, gaie, bi et trans (LGBT), qui a obtenu
l'annulation de plusieurs concerts de deux "rastas" jamaïcains accusés
d'homophobie, a jugé mercredi "complétement démesurée" l'annulation du "Garance Reggae Festival" qui devait accueillir une dizaine d'artistes samedi à Paris.
"Je me demande si finalement on ne nous ferait pas porter le chapeau de cette annulation qui trouverait des raisons ailleurs", a déclaré à l'AFP M. Piriou, qui s'est dit "curieux de savoir combien de ventes avaient été faites pour ce festival".
Mardi, Garance Productions, la société organisatrice de l'événement, au cours duquel devait se produire le chanteur jamaïcain Sizzla, fortement critiqué par la communauté homosexuelle qui dénonce le contenu violemment homophobe de certains de ses textes, a annoncé l'annulation de ce rendez-vous traditionnel des amateurs de reggae.
Selon Garance, cette annulation fait suite à une "décision irrévocable prise par la direction de Paris Expo-Porte de Versailles", qui devait accueillir l'événement. Dans un courrier adressé à Garance, Renaud Hamaide, directeur général de Paris-Expo, expliquait avoir reçu "de nombreuses réactions négatives" à la présence de Sizzla à l'affiche du festival, notamment par courrier électronique, et évoquait "des risques de troubles à l'ordre public".
"Je trouve que cette annulation est complètement démesurée. Nous n'avons jamais demandé l'annulation du festival. Nous nous serions simplement contentés de la déprogrammation de Sizzla, et évidemment nous n'avons rien contre le reggae en général", a expliqué Alain Piriou.
Le porte-parole du mouvement LGBT juge également "incroyable" l'évocation d'un risque pour l'ordre public. "Nous n'avons jamais menacé de manifester devant le festival", a-t-il insisté.
"Je ne crois absolument pas au fait que notre pression, qui était extrêmement légère -et sans doute même insuffisante eu égard à l'homophobie de Sizzla- c'est-à-dire la signature d'un seul communiqué de presse, ait pu provoquer une annulation aussi rapide et radicale", a-t-il conclu.
Je sais que pas mal de skipasseurs écoutent Sizzla. Un autre chanteur, Capleton, est aussi dans le colimateur de cette association. Il a eu une sorte de droit de réopnse dans un Libé de la semaine dernière, où il expliquait en substance qu'il ne fallait pas tout prendre au pied de la lettre, et que par exemple lorsque Bob Marley chantait I shot the sheriff, cela ne voulait pas forcément dire qu'il fallait tirer sur tous les représentants de l'ordre en Jamaique et que tout le monde comprenait l'usage de cette image. A la base, je me fous un peu du reggae, mais là, je trouve que l'affaire est désagréablement nauséeuse, et qu'au lieu d'instaurer un dialogue, chacun s'abrite derrière des arguments d'une certaine mauvaise foi: l'organisation des concerts cache peut-être derrière la pression des assoces homo la décision d'annuler les évenements, mais j'ai aussi de gros doutes quant à la soi-disant "extrêmement légère" pression.
Hopeùla
inscrit le 08/09/03
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