Avis sur Pic du Midi de Bigorre

Depuis quelques années, ce sommet de 2877m me passionne de par son histoire mais aussi pour les sensations de haute-montagne que j’en retire. J’ai un Adn alpin mais je m’extasie toujours devant ce panorama à 360 ° qui me rappelle étrangement les Alpes. L’ambiance de ce sommet fait que je le classe dans mon top 10 des destinations freeride par gravité avec en autres, le site de La Grave La Meije. J’apprécie grandement la terrasse du Pic pour me poser quelques instants et savourer ce formidable décor naturel. Ces instants permettent aussi de pouvoir repérer beaucoup d’itinéraires de descente à skis depuis les pourtours de la construction.

Accès :

Avec l'autoroute A64 (Toulouse-Bayonne), on accède à la station de La Mongie en passant par Bagnères de Bigorre ou alors avec les skis si on arrive par le domaine de Barèges ce qui est mon toujours mon cas. Venant de Pau, la route est moins longue de 20mn et les versants de Barèges permettent de bons échauffements avant d’aller rejoindre le départ du téléphérique du Pic au centre de La Mongie.

Infrastructures :

• Une belle architecture abrite le départ du téléphérique en face de la billetterie. Les bennes sont assez récentes et permettent de contenir 37 personnes. La montée se fait en deux étapes : La première gare d’arrivée est celle du Taoulet à 2341 m. Cette dernière n’a pas de charme particulier mais elle offre déjà une vue somptueuse sur le domaine de La Mongie ainsi que le sommet du Pic. On enchaîne dans une autre benne pour arriver sur ce sommet mythique à 2877m.

• La construction de cet observatoire unique en impose de part de sa configuration, comme posé sur le sommet. La terrasse principale est vaste et permet de profiter pleinement d’une des belles vue à 360° sur la chaîne des Pyrénées (300 km de sommets !). L’ensemble des terrasses est aménagé avec notamment des tables d’interprétation des étoiles.

• Un étonnant et magnifique ascenseur circulaire en bois moderne vous permet de monter au 6ème pour accéder aux terrasses supérieures et aux départs des différents itinéraires à skis.

Activités et services :

• Pour les freeriders, une navette est organisée depuis Artigues, arrivée de certains itinéraires sur la route de La Mongie, Elles sont prévues toutes les heures (de fin de matinée à 15h30) mais avec une interruption entre 12h45 et 14 h pour ce qui concerne les téléphériques du Pic en semaine et hors vacances scolaires. Ce point est fortement dommageable quand la station communique avec « PIC UNLIMITED FREERIDE ». De plus, il n’y a pas de navette depuis Artigues certains jours. La première benne est à 9H30 et la dernière est à 16h. Avec ces défauts de services promis, cela réduit le nombre de rotations (45 mn depuis le sommet minimum) et ceci n’est pas normal quand on paye un forfait qui est plus cher que certains gros domaines alpins.

• Les services se sont développés ces dernières années et on trouve ainsi un bar-restaurant, un espace muséographique, une boutique et depuis peu, un hyper-belvédère d’une douzaine de mètres pour un peu de sensations dans le vide au-dessus de la face nord-est. La médiatisation de l’ouverture de cette dernière a amené une belle affluence cet hiver. J’espère que l’augmentation du nombre de visiteurs permettra de ne plus fermer le téléphérique à l’heure du déjeuner. Le bar–restaurant devrait s’y retrouver aussi.

• On peut réserver une nuit pour dormir dans une des chambres très sobres prévues initialement pour des scientifiques mais il faut s’y prendre plusieurs semaines à l’avance et prévoir un budget de 350 euros minimum. La réservation à l’avance ne garantit donc pas de pouvoir admirer un beau ciel étoilé. L’hébergement n’est pas accessible à toutes les bourses mais pour un budget autour des 100 euros on peut monter vers les 16H30 et passer une soirée jusqu’à 23 h avec dîner, visite, observation des étoiles. Il y a également une salle de cinéma 360° mais je ne l’ai jamais testé..

• La restauration est de qualité correcte et avec des prix en rapport avec ce site exceptionnel. Vous pouvez déguster une garbure de bonne facture pour vous réchauffer ! Par contre, il n'y a pas de sandwiches simples et rapides, dommage!
  

Un domaine 100 % sauvage

• Il arrive régulièrement que le sommet soit perturbé par une couche nuageuse alors que la visibilité est bonne au niveau de la gare du Taoulet. Depuis cette infrastructure, il y avait auparavant des pistes mais c’est désormais un espace de haute-montagne non sécurisé et non damé. Plusieurs itinéraires s’offre à vous depuis ce spot : La « verte » qui permet de revenir rapidement sur La Mongie mais qui offrent différentes variantes un dénivelé de 550 m. En décalé, la « Jaune » descends dans la vallée de Bagnères de Bigorre (1000 D-), au village d’Artigues et impose d’avoir réservé la navette en partant de La Mongie. On y rencontre de très belles pentes mais certaines sont exposées Sud comme sur la « verte » donc la neige se transforme très vite quand on arrive en foin de saison. La « violette » part du sommet du Taoulet juste au-dessus de la gare du téléphérique et offre une vue magnifique sur le domaine du Grand Tourmalet. La pente est continue et rejoint la piste de la Coume.

• Si on part à l’opposé, il y a un couloir principal qui rejoint l’itinéraire de la Coume du Pic Qui se fait depuis le sommet et qui arrive aussi à Artigues donc navette ou stop obligatoire !

• Depuis le sommet, l’itinéraire le plus évident et le plus accessible est dénommé « la Classique ». Cette dernière permet de pouvoir rejoindre le domaine skiable de Barèges en descendant la face sud du Pic. La première pente aune inclinaison régulière de 30° qui arrive sur le bâtiment de l’ancienne hostellerie. Cette face est assez ventée donc la qualité de la neige peut varier énormément. La partie qui suit vous conduit au col de Sencours avec des passages à 35 ° : il est préférable de rester sur la partie droite par rapport au risque de plaques à vent. Après ces 500m de dénivelé, on traverse sur le flanc dominant le lac d’Oncet : j’adore cette vue avec et ce sentiment de quiétude et de liberté procurée. La dernière partie de cette descente prolonge les plaisirs de la vue avec un relief plus doux et cet effet de cirque formé par les massifs environnants de toute beauté. Des variantes permettent d’emprunter différents couloirs, de rejoindre facilement la piste de Coum Layze ou encore de rejoindre directement le chemin de retour du parking de Barèges (1500 D-).

• Depuis le col de Sencours, on peut prendre la vallée à gauche et descendre ainsi la Coume du Pic jusqu’à Artigues ce qui fait un beau dénivelé de 1600m. Les faces Est et Nord (mes préférées !) offrent des itinéraires engagés avec des pentes variant entre 40 et 55° d’inclinaison et des couloirs de 1000m de dénivelé. En premier, le plus mythique, le « couloir des Poubelles » puis « Les Murets Blancs », « La Cuenta », « Por Favor », « Pale à Pierrot ». Tous ces itinéraires rejoignent le val d’Arizes et Artigues pour la navette.

• A moins de vraiment connaître, il faut éviter d’entreprendre une descente avec une faible visibilité et pour les snowboarders il est utile d’avoir des bâtons pliables dans le sac car tous les itinéraires comportent quelques platitudes en milieu ou fin de parcours. Comme tous les départs depuis le sommet, je conseille vivement d’entreprendre cette descente avec un professionnel de la montagne ou avec une tierce personne qui a une expérience certaine de celle-ci.

Depuis plus de six années, je ne me lasse pas de l’ambiance et des énormes possibilités de freeride offertes par cette station si particulière. Je suis loin de connaître tous les itinéraires mais j’y travaille avec tout mon cœur chaque saison de ski !