Il y a 2 secteurs bien distincts, KITZBUHEL et JOCHBERG, avec la liaison cabines récente et rapide 3S assez épatante. Un domaine relié (skis au pieds) de 130 km environ qui peut sembler restreint mais qui est en vérité extrêmement étalé et vaste (à la différence des domaines français qui cumulent artificiellement des pistes parallèles et semblables pour atteindre les fatidiques 150 km). Un contraste bien saisissant avec des remontées modernes (avec sièges chauffants et bulle) côtoyant des télésièges d'un autre âge avec barre rotative latérale. Mais là réside en fait le charme autrichien, celui qu'on recherche en allant s'expatrier au delà de nos alpes souvent plus (trop) standardisés. Il y a de gros dénivelés (700 - 800 m) malgré une station de moyenne altitude, en revenant en fond de vallée notamment côté KIRCHBERG au niveau du départ des œufs (Fleckalmbahn, Maierlbahn et Pengelstein I),
avec des pistes vraiment intéressantes, à la fois dénudées et arborées, des rythmes rapides mêlés à des routes plus tranquilles.
Le 2ième secteur, moins sportif, est un bon complément au 1er en offrant des pentes plus régulières et un vrai long voyage jusqu’à BREITMOOS. A noter : être vigilant sur les quelques pistes isolées qui ne débouchent que sur un arrêt de navette, à bien coordonner en fonction des horaires. Côté affluence, peu de foule à l’ouverture (si l’on se pointe dès 8h30), ainsi que plus globalement sur le domaine. Il y a plus de restaurants que de remontées ( 57 contre 53) ce qui donne un peu le ton de l’endroit, avec une clientèle âgée imposante et surprenante (le ski est dans les gènes depuis la naissance), casquée et à l’équipement dernier cri. Ne vous pointez pas avec votre tenue des années 80, combinaison intégrale bariolée, bonnet coq sportif, rayban et chaussure à fermeture arrière unique, vous seriez pris pour un clown. Ici le ski est respecté, avec bien sûr ….. la fameuse STREIF. Un pèlerinage forcément obligatoire, une descente a faire de manière fidèle en prenant les murs (et non les détours aménagés) pour vivre le vrai parcours. La dernière pente en devers (avant l’arrivée) est effectivement, lorsqu’elle est verglacée, un vrai défi technique, notamment quelques jours après la course, lorsque la préparation au sol durcit toujours la neige.
Les navettes fonctionnent bien et permettent de démarrer à un point du domaine pour revenir le soir à l’opposé sans trop se soucier.
Un seul mauvais point, l’absence de salles hors sac, alors que la Suisse sait s’équiper, l’Autriche a semble t-il occulté cet état d’esprit.
Enfin, le détour vers le domaine du KITZBUHELER HORN n'est pas indispensable, un ensemble trop standard avec des pistes sans âme à partir d'un pic. Le voyage du sommet jusqu'à la ville est peut-être à faire, histoire d'être complet et de skier entre de très beaux chalets.
Moins sportive que ISCHGL mais plus authentique, KITZBUHEL offre une facette autrichienne de choix, avec une ville certes huppée mais avant tout attractive, et du ski complet (je ne comprends pas les commentaires précédents, les auteurs ayant peut-être écrit sur la base de vieux souvenirs, avant la construction du 3S).
Finalement, et je vais en remuer plus d’un, le ski autrichien est au ski français ce que la grande restauration est au fast-food, chacun peut y trouver son compte, mais quand on a goûté au raffinement……..
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